JM Blanquer va-t-il ou non abandonner la réforme territoriale ? De déclaration en déclaration, le paysage de la réforme territoriale évolue et se complexifie. Il semble bien que le maintien de 30 recteurs s’accompagne de la dépossession de leurs moyens.
Il est acquis que les 30 recteurs seront maintenus à coté des 13 recteurs de région académique. Cela a été annoncé par JM Blanquer lors du débat en commission sur la loi sur l’école. Mais lors de ce débat le ministre n’avait pas répondu a des questions précises de P Hetzel sur le pouvoir réel des recteurs face aux recteurs de région académique. Le 11 février, l’entourage du ministre répondait à la question. « Les BOP restent au niveau académique ». Les BOP ce sont les budgets opérationnels de programme. En clair, cela veut dire que la trentaine de recteurs existants garderont un budget , ce qui n’était vraiment pas certain à l’issue des travaux de la commission.
Il y avait encore une ambiguïté. Les 13 recteurs de région académique seront les représentants du ministre vis à vis des simples recteurs et il y aura « un dialogue de gestion au niveau de la région académique », nous disait-on. Les recteurs auraient donc un budget mais devraient exécuter les instructions du recteur de région académique. En même temps il était dit en commission que l’administration sera réorganisée sur la base des régions académiques. Alors comment concilier ces inconciliables ?
JM Blanquer a été interrogé sur ce point au Sénat le 12 février. « Les rapprochements régionaux ne devront pas se faire au détriment de notre volonté de proximité », a répondu le ministre. « Ainsi, la départementalisation des décisions dans l’Éducation nationale sera renforcée à compter de la rentrée 2019. » JM Blanquer a annoncé un renforcement des pouvoirs des Dasen qui auront donc plus d’autonomie vis à vis des recteurs.
« Nous ne supprimerons aucun rectorat, mais nous fusionnons des services – les services d’orientation, par exemple, dont les équipes pourront se déployer à Lyon comme à Clermont ou à Grenoble. Il arrivera à Grenoble ou Clermont-Ferrand d’abriter le siège d’un service régional ».
Alors qu’il annonce aussi sa décision de maintenir un seul recteur pour Caen et Rouen, JM BLanquer semble entretenir une certaine ambiguïté. S’il est acquis qu’il y aura bien 30 recteurs, les pouvoirs réels de chacun semblent dans le flou. Un budget mais pas de services ? Une autorité mais des Dasen autonomes ? Quel sera réellement le poids des recteurs ? Un poids plume ?
Au Sénat du 12 février