Faire travailler plus longtemps les enseignants expérimentés, il suffisait d’y penser. « Comment renforcer l’efficience de la dépense publique pour l’éducation ? » Le ministère de l’Économie et des finances s’interroge sur cette question dans le dernier numéro Trésor-éco, la revue de la puissante direction générale du Trésor. Emmanuel Saillard, économiste auprès de cette direction, étudie plusieurs solutions. Mais, l’éducation étant une « dépense » et celle-ci étant composée à 90% de dépenses de personnel, il en arrive à poser la question du travail enseignant dans des termes encore jamais posés, en lien avec la loi Blanquer.
Son efficacité pourrait passer par une meilleure formation. « De nouvelles expérimentations… pourraient porter en particulier sur l’efficacité des méthodes pédagogiques alternatives, issues des avancées en sciences cognitives, et combinées aux méthodes traditionnelles dans un champ précis et par rapport à un ou plusieurs objectifs opérationnels », explique-t-il.
Mais le vrai gisement « d’efficience » est dans le travail enseignant. Et la loi Blanquer ouvre des possibilités nouvelles, estime E Saillard. » Le projet de loi pour une école de la confiance contient des dispositions visant à étendre le champ de l’expérimentation des écoles et établissements scolaires aux domaines de l’organisation des horaires des enseignants et de l’orientation des élèves », relève t-il. Cette nouvelle possibilité est mise à profit. » Dans le secondaire, il pourrait être envisagé d’augmenter le nombre d’heures d’enseignement par professeur avec le nombre d’années d’expérience, que cet enseignement soit dispensé auprès d’élèves ou éventuellement auprès de professeurs encore peu expérimentés ».
Grace au versant « expérimentation » de la loi , ce n’est pas seulement l’annualisation des services que le gouvernement poursuit, mais aussi l’augmentation graduelle du temps d’enseignement avec l’ancienneté. Nous voilà prévenus.
F. Jarraud