Les structures particulières de l’éducation nationale doivent-elles rentrer dans le rang ? La question est posée par le Pôle innovant lycéen (PIL), une structure historique de la lutte contre le décrochage qui se voit contrainte à un déménagement qui signifie sa rentrée dans le rang. Le PIL vous invite à la projection du film Les raccrocheurs samedi 2 février à 10h à la mairie du 13ème arrondissement de Paris (Place d’Italie).
Installée dans de 13ème arrondissement parisien par son fondateur, Gilbert Longhi, le PIL réunit cinq dispositifs innovants : le lycée de la solidarité internationale, le lycée des futurs, sport et avenir, le lycée inversé et le Lycée au long cours. Derrière ces noms claquants, des dispositifs spécifiques pour ramener en éducation ou en formation des jeunes qui ont décroché. Premier lycée pour décrocheur parisien, le PIL affiche un taux de reprise de projet important : autour de 75%. Il scolarise une centaine de jeunes et dispose de13 postes d’enseignants. Il bénéficie de locaux adaptés à ses missions. Toutes les classes ouvrent sur une agora qui sert de sas, pour des jeunes qui hésitent à reprendre des études, souvent de foyer. On peut passer directement de la classe dans plusieurs ateliers. C’est peut-être là où le PIL coûte un peu d’argent : il occupe les locaux d’un ancien lycée professionnel et consomme des m² parisiens. Le rectorat de Paris lui demande de déménager à la rentrée 2019 pour intégrer les locaux d’un lycée ordinaire dans le 19ème arrondissement. Terminé l’agora, fini les ateliers à portée de main. Fini aussi l’accueil spécifique des jeunes décrocheurs qui devront instantanément plonger dans le règlement intérieur d’un lycée ordinaire. Pour récupérer quelques mètres carrés, le rectorat et la région sont prêts à sacrifier un dispositif pédagogique original, créatif et qui a fait ses preuves. Faites vous votre propre idée en venant voir samedi 2 février à 10 heures à la mairie du 13ème (place d’Italie) le film Les raccrocheurs avec le réalisateur, E Mills-Affif, le sociologue Benjamin Moignard et l’équipe du PIL.
F Jarraud