Dans un contexte social totalement nouveau, les premiers résultats des élections professionnelles sont un vote de confiance envers les syndicats. Malgré de longs incidents techniques, le taux de participation aux élections est en hausse. Alors que le gouvernement attaque le paritarisme, les enseignants soutiennent leurs syndicats.
Participation en hausse
« Jean-Michel Blanquer aurait tort de ne pas regarder ce message ». A l’issue des premiers dépouillements des élections professionnelles de l’Education nationale, dans la soirée du 6 décembre, Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fsu, marquait sa satisfaction. Mais les autres organisations sortent elles aussi confortées de ces élections.
436 321 personnes ont participé aux élections sur 1 023 211 inscrits. Le taux de participation s’élève à 42.6% soit 0.91 point de plus qu’en 2014 (41.7%). La hausse du taux de participation, alors que presque une journée entière de vote a été perdue pour des raisons techniques, montre l’attachement des enseignants à leurs syndicats et au paritarisme.
« Ce vote ne donne pas un satisfecit à JM BLanquer mais il conforte les organisations dans leur rôle de représentant du personnel », nous a dit B Groison. « Ca montre l’intérêt des personnels pour le syndicalisme », nous a dit Frédéric Marchand , secrétaire général de l’Unsa Education.
Le vrai enjeu de ces élections professionnelles c’était le taux de participation. Le gouvernement attaque systématiquement tous les corps intermédiaires. Il a toujours à son ordre du jour la quasi suppression des commissions paritaires pour « simplifier » la gestion de ses fonctionnaires. Le gouvernement annonce la généralisation des contractuels dans la Fonction publique. A l’Education nationale, le ministre défend une « gestion des relations humaines de proximité » qui sera surtout l’occasion de contourner les instances représentatives pour donner plus de pouvoir à la hiérarchie. Un projet qui va de pair avec la rémunération « au mérite ».
Un faible taux de participation aurait été un encouragement à aller dans ce sens et à continuer à ignorer les votes négatifs du Conseil supérieur de l’Education. Dorénavant, le ministre ne pourra plus ne pas tenir compte de la représentativité des organisations syndicales.
Stabilité du rapport de forces entre syndicats
Le deuxième enseignement de ces élections c’est la grande stabilité des syndicats. Tous gagnent en voix, puisqu’il y a 28 000 suffrages exprimés en plus. En pourcentage, il y a très peu d’écart par rapport à 2014. La baisse de la FSU et la hausse de l’Unsa, constatés entre 2011 et 2014 sont enrayées.
La Fsu reste de loin la première fédération syndicale avec 34.9% des voix soit -0.59% et 6300 voix de plus. L’Unsa est toujours au second rang avec 21.6% des voix (-0.29%) et 4185 voix en plus. FO est à la troisième place avec 13.7% des voix (+0.08%). Le Sgen-Cfdt obtient 8.4% des voix (-0.47%). La CGT a 6.14% des voix (+0.64%) , le Snalc 6.03% des voix (+0.57%) et Sud dispose de 4.8% des voix (-0.48%).
Le Comité technique du ministère de l’éducation nationale devrait compter 6 élus Fsu, 4 Unsa, 2 FO et 1 élu pour le Sgen Cfdt, la Cgt et le Snalc. Sud n’aura pas d’élu au CTM.
« On se sent plus fort avec 4000 de plus. Notre syndicalisme sort renforcé », nous a dit Frédéric Marchand. « On progresse en voix. Cela conforte la place de la FSU », nous dit Bernadette Groison.
François Jarraud