La loi Blanquer
La loi Blanquer en 20 articles
Baptisé « loi pour une école de la confiance », le projet de loi Blanquer est marqué par la défiance certaine, tant son caractère principal est que le ministre y avance masqué. Pour cette raison, présenté rapidement par le Café pédagogique le 9 octobre, le projet mérite une analyse précise tant certains points pourront avoir des implications difficiles à déchiffrer. Car le projet permet d’avancer des cartes bien camouflées : l’annualisation des services d’enseignement, le remplacement des enseignants par des surveillants (AED), la création d’un nouveau type d’établissements, la réforme territoriale par ordonnance sans oublier le remplacement du Cnesco par une instance d’évaluation de l’Ecole totalement dans la main du ministre. Le projet de loi est présenté au CSE du 15 octobre.
Loi Blanquer : Le ministère confirme les craintes
Fourre tout législatif, le projet de loi Blanquer avance des dispositions très différentes et surtout obscures. Sur bien des points les objectifs poursuivis ne sont pas affichés. Or les échanges avec l’entourage du ministre confirment les craintes que l’on a exprimé. Oui les expérimentations ouvrent la porte à l’annualisation des service. Oui l’instruction obligatoire à 3 ans va se traduire par un transfert d’argent vers le privé. Oui l’évaluation des politiques éducatives sera faite par les proches du ministre. Oui les évaluations des écoles et des collèges seront publiées.
Le projet de loi Blanquer rejeté par le CSE
« Trois voix pour un projet de loi. C’est peu. Ils se sont rendus compte qu’ils y vont fort ». Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, résume assez bien la réunion du Conseil supérieur de l’Education (CSE) du 15 octobre. Le projet de loi Blanquer a fait consensus. Mais contre lui. A quelques semaines des élections, réunir ainsi les syndicats, il fallait le faire…
Cnesco
Yves Dutercq : Pourquoi le travail du Cnesco est intéressant
Alors que le ministre prépare un projet de loi qui supprime le Cnesco, des parlementaires, des chercheurs , des syndicats se sont manifestés pour demander le maintien de cet organe indépendant. Ancien directeur du CREN et professeur à l’université de Nantes, Yves Dutercq a travaillé à plusieurs reprises avec le Cnesco. Il explique pourquoi le travail d’évaluation du Cnesco est irremplaçable.
Soutien quasi unanime en faveur du Cnesco
Quatorze organisations, dont les principaux syndicats (Fsu, Unsa, cfdt), les parents de la Fcpe, l’Unl et les Cemea, écrivent au ministre pour obtenir le maintien du Cnesco menacé de suppression par le projet de loi Blanquer. » Pour les acteurs du système éducatif et de la société civile que nous représentons, il est important que l’évaluation « indépendante, scientifique et participative du système scolaire » que le Cnesco a réussi à mettre en place en quelques années, perdure. En effet, le Cnesco part des questions des usagers et des professionnels du système éducatif et travaille avec eux à construire des recommandations partagées à partir des évaluations réalisées par des chercheurs – y compris étrangers – et à les mettre à la disposition de tous. Les ressources évaluatives du Cnesco et ses recommandations sont importantes pour améliorer les pratiques éducatives sur le terrain et pour faire évoluer les politiques éducatives de façon constructive de façon constructive ».
Une chaire pour le Cnesco
Impossible de rayer le Cnesco d’un trait de plume. Pris dans une polémique, le ministre tente uen sortie. Le 18 octobre sur France Inter il annonce que le Cnesco existera sous une autre forme : « nous allons créer une chaire académique indépendante pour aller encore plus loin ». Sans doute veut-il dire pour éloigner le Cnesco d’une vraie évaluation de l’Ecole. Car cette transformation d’une instance ayant une mission légale et les moyens de l’exercer de façon indépendante en un vague centre d’étude universitaire retire au Cnesco sa mission officielle et ses moyens d’agir notamment pour avoir accès aux enquêtes ministérielles. Si l’Ecole a besoin d’une évaluation indépendante et non ministérielle, alors le Cnesco doit rester une institution. Cette transformation avait été annoncée par le Café le 16 octobre.
Blanquer
Blanquer reconduit avec un secrétaire d’Etat
Jean-Michel Blanquer est reconduit le 16 octobre ministre de l’éducation nationale. Son ministère englobe officiellement la jeunesse, sans changement réel de son territoire. Deux changements pour lui avec ce renouvellement gouvernemental. Contrairement à la campagne menée dans les médias par ses amis il n’a pas obtenu d’extension réelle de son domaine, par exemple vers le supérieur. Il remonte dans l’ordre protocolaire où il passe de la 11ème à la 9ème place, ce qui constitue une promotion modeste. Surtout il est encombré d’un secrétaire d’Etat, Gabriel Attal, qui est un fidèle du président et qui aura en charge la jeunesse et le SNU. G Attal, député LREM, célèbre par sa communication contre les grévistes de la SNCF ou étudiants, renforce le coté conservateur de ce ministère. C’est lui qui va gérer le SNU dont le coût pourrait atteindre 3 milliards à trouver dans le budget de JM Blanquer. Lors de l’accueil de G Attal rue de Grenelle, JM BLanquer a parlé « d’un grand progrès pour aller de l’avant ». Il a même parlé de « nouvelle donne », reprenant une expression qui a porté des espoirs historiques. On souhaite bonne chance à G Attal pour se faire une place auprès d’un ministre qui ne semble dialoguer avec pertsonne.
Laïcité : Un point ministériel
Alors que les médias exploitent une fiche de police, que sait-on de « la montée du communautarisme » dans l’école ? Pas grand chose en fait. Selon le ministre , qui s’est exprimé le 11 octobre, et son entourage, il y aurait eu d’avril à juin 2018 un millier de faits signalés par les établissements . 402 auraient été traités par l’administration de l’éducation nationale. Pour cela on compte 58 déplacements des référents laïcités dans des établissements. Ces données sont à mettre en parallèle avec les 12 millions d’élèves. Deux chiffres restent inconnus. Le ministère ne connait pas le nombre de membres des équipes laïcité dans les académies. Et surtout il est incapable de dire faute de données si le communautarisme monte ou pas dans les écoles et établissements.
Trois nouveaux membres au CSP
Après les démissions en cascade et avec des fins de mandat, 4 membres du CSP ont été renouvelés. Le ministre en a nommé trois : Alain Cadix, président de l’AFDET ayant travaillé pour la Chambre de commerce de Paris, Jean-Louis Mucchielli, ancien directeur de l’école de commerce Skéma, et Christine Szymankiewicz Igaenr.
Des syndicalistes suspendus dans le Loir et Cher
Deux responsables académiques du Snetaa Fo et de la Cgt sont suspendus par la rectrice d’Orléans Tours Katia Béguin. Tous deux travaillent dans le même lycée professionnel, Denis Papin à Romorantin, et font l’objet d’une procédure lancée par leur chef d’établissement. Selon le secrétaire général de la Cgt Education, Patrick Désiré, c’est une première. D’autant qu’on leur reproche l’exercice de leur mandat. Le chef d’établissement leur reproche de l’obstruction au conseil d’administration et d’être responsables d’un mauvais esprit dans le lycée. 35 professeurs de leur lycée sur 50 ont signé une pétition en faveur des deux délégués. Et on ne comprend pas, à la Cgt éducation, où veut en venir la rectrice. »Ils n’ont pas insulté le chef d’établissement, pas frappé un élève ou un collègue, il n’ya pas d’affaire de moeurs. Le rectorat règle un conflit du travail par un conseil de discipline », nous a dit P Désiré.
Evaluations
Que faire des résultats des évaluations Blanquer ?
Dans 20 Minutes, le ministre de l’éducation nationale dévoile les résultats des évaluation de Cp et Ce1. Selon le ministre les résultats sont mauvais avec 30% d’élèves qui lisent mal en Ce1 et 49% qui ont des difficultés en calcul. « Avec ces tests nationaux, l’évaluation est scientifique et complète », affirme JM Blanquer. Or rien n’est moins sur quand on sait comment les tests ont été passés. Pour autant les évaluations réellement scientifiques ont déjà montré que les résultats des élèves français ne sont pas bons. Elles pointent d’autres difficultés que celles qu’indique le ministre. Alors à quoi servent les tests Blanquer ?
Rémi Brissiaud : Evaluations de CP-CE1 et dérives actuelles
Parmi toutes les épreuves de mathématiques, on s’attachera à analyser celle qui a stupéfié la plupart des professeurs des écoles : elle est décrite comme permettant de tester l’usage d’un nombre comme moyen de repérer une position. Pour la quasi totalité des professeurs, il était inimaginable que l’on puisse proposer une telle tâche à l’entrée au CP. Alors d’où vient cette idée ? Nous verrons qu’elle est issue des travaux de Stanislas Dehaene (SD), un chercheur en psychologie cognitive dont les thèses, dans ce domaine, sont extrêmement controversées. Le ministre vante le caractère scientifique de ces évaluations alors que c’est un point de vue opposé à celui SD qui, aujourd’hui, tend à devenir prépondérant. L’enjeu n’est pas mince : suivre SD sur cette question, ce serait revenir aux pratiques pédagogiques responsables de l’effondrement du calcul en France.
Evaluations : Roland Goigoux démonte les évaluations Blanquer
« Non, les résultats aux évaluations ne montrent pas que » 23 % des élèves en début de CP ont des difficultés à reconnaître les lettres et le son qu’elles produisent « , nous écrit Roland Goigoux. « Ils montrent seulement que 23 % des élèves échouent à un exercice (n°1, séance 1) très contestable. Cet exercice inventé pour la circonstance ne correspond ni à la tradition scolaire des évaluations, ni aux tests psychologiques standardisés qui se passent tous en tête-à-tête à cet âge-là… Dans ce test, les enfants devaient entourer parmi cinq lettres écrites celle qui correspondait au son qu’ils entendaient au début d’un mot monosyllabique que le maitre leur donnait. Par exemple » feuille » ou » bulle « . Autrement dit, il fallait d’abord qu’ils soient capables de discriminer un phonème (un son élémentaire du langage) en position initiale dans une syllabe de structure CVC (Consonne-voyelle-consonne), ce qui représente une habileté phonologique complexe, généralement hors de portée des enfants à qui on n’a pas encore appris à déchiffrer et qui, par ailleurs, n’est pas au programme de l’école maternelle. Ensuite, les enfants devaient sélectionner l’écriture correspondant au son qu’ils venaient de discriminer. Bref il était normal et prévisible qu’ils échouent. Cela n’est en rien l’indice d’un échec de l’école ».
Evaluations, mode d’emploi
Que faire des évaluations Blanquer, demandait le Café le 15 octobre après leur publication surprise dans la presse le 14. Si les enseignants et le grand public sont invités à prendre avec des pincettes des évaluations réalisées sans que leur protocole ait été respecté, le ministre ne manque pas de s’appuyer sur elles pour démontrer la validité de ses actions. Une pratique qui n’est pas nouvelle. Revenons aux années 2010 et 2011…
Education prioritaire
Education prioritaire : La Cour des comptes pour un autre mode d’affectation des moyens
« Un consensus se dégage en faveur du maintien d’une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, visant à accorder un traitement différencié aux écoles et établissements qui concentrent les difficultés ». Dans un nouveau rapport, la Cour des comptes ne remet pas en cause la nécessité d’une politique d’éducation prioritaire. Mais elle en bouleverse les règles. La Cour met fin à la labellisation en proposant un nouveau mode de distribution des moyens qui seront plus concentrés. Elle souhaite davantage d’autonomie pour les chefs d’établissement des réseaux qui deviendraient des écoles du socle, regroupant sous l’autorité du principal écoles et collège. Celui ci aurait une large autonomie dans l’usage des moyens et pourrait recruter sur profil ses enseignants. Le rapport vient finalement en appui à la politique impulsée par JM Blanquer à travers la mission Mathiot – Azema.
Marc Bablet : Le rapport ne remet pas en question l’éducation prioritaire
« Quand parait un rapport sur les questions éducatives, deux questions se posent : que dit-il vraiment et quel sens lui donne la pensée médiatique dominante ? » Ancien responsable de l’éducation prioritaire au ministère de l’éducation nationale, Marc Bablet réagit à la publication du rapport de la Cour des comptes. Il met en évidence ses aspects positifs.
Marc Douaire (OZP) : « Ce rapport permet à l’Education Prioritaire de continuer »
Pour le président de l’OZP, une association d’acteurs de l’Education prioritaire, le rapport de la Cour des comptes ne remet pas en cause la labellisation existante. Il le juge globalement positif.
Education prioritaire : L’OZP reçue par la mission Mathiot Azema
L’association OZP, qui réunit des acteurs de l’éducation prioritaire, a été reçue le 15 octobre par la mission Azema Mathiot, en charge d’un rapport sur la réforme de l’éducation prioritaire. » Marc Douaire a renouvelé la demande d’une évaluation de la politique d’éducation prioritaire pour la période 2014-2019 et a insisté sur la nécessité de traiter à part ce dispositif sans l’amalgamer avec les problèmes réels de la ruralité ou des DOM qui relèvent d’une autre problématique », affirme l’OZP. « Dans le même souci de préserver sa spécificité au dispositif, l’OZP s’est toujours opposé à un élargissement de la carte aux lycées ou à tous les établissements accueillant un public populaire. Par ailleurs, l’OZP défend, mais comme complément au dispositif, l’idée d’une allocation progressive des moyens selon des critères sociaux bien définis ». La lettre de mission données à A Azema et P Mathiot prévoit la fin de l’opposition entre être dans un réseau et ne pas y être. « L’OZP a insisté également sur la priorité à accorder à la formation des enseignants dans la continuité de l’action actuelle du Centre Alain Savary, sur le rôle des fonctions intermédiaires (coordonnateurs, référents, formateurs EP), sur l’émergence ces années-ci de collectifs professionnels dans des réseaux, sur le rôle indispensable du référentiel comme outil de pilotage à tous les niveaux… »
Lycée
Lycée : Le Snpden pose la question des emplois du temps
« Le nombre de combinaisons de spécialités choisies par les élèves sera de fait extrêmement important et connu tardivement. Même si les variations seront moindres en fin d’année, elles existeront néanmoins dans des volumes qui impacteront nécessairement les dotations des établissements, ceci à une période inhabituelle au regard des nécessités liées à la gestion des ressources humaines. De plus, du fait de la multiplication théorique des choix de combinaisons (7 enseignements de spécialité, c’est 35 combinaisons possibles en première, pour 9 c’est 84 combinaisons possibles), les premières simulations que nous avons pu conduire montrent un accroissement considérable des plages horaires à aligner dans les emplois du temps de première (de 30 à 55%) et de terminale (de 50 à 60%) », écrit Philippe Vincent, secrétaire général du Snpden au ministre. « Il nous apparaît donc indispensable qu’à ce stade soit menée une étude d’impact de manière à permettre de recenser les difficultés techniques de mise en oeuvre afin d’y pallier dès à présent. Ainsi il est souhaitable qu’un groupe d’experts (proviseurs, proviseurs adjoints) puisse, à partir de données réelles d’établissements (divisions, séries, DHG, dotation en professeurs, répartition des services, voeux exprimés par ces derniers, locaux, …), construire des emplois du temps sur la base des nouvelles spécialités et modalités d’organisation en seconde, première et terminale ».
Enseignement professionnel : L’intersyndicale annonce une semaine d’actions
» L’intersyndicale CGT Éduc’action – SNUEP FSU – SNEP FSU – SNALC – SUD Éducation – SNCL -SSIES FAEN – CNT « se félicite du succès des mobilisations du 27 septembre et du 9 octobre. Le succès de ces deux premières journées de mobilisation montre le profond rejet de la réforme par les PLP ». Elle estime les avancées ministérielles obtenues au CSE du 10 octobre insuffisantes et annonce des actions. » L’intersyndicale s’engage à poser dans le courant de la semaine prochaine un calendrier d’actions pour obtenir le retrait de cette réforme. La mobilisation pour la défense de la voie professionnelle doit se mener dans le cadre unitaire le plus large possible ».
Métier enseignant
Des profs formés par Amazon
Dix à 20 enseignants (éco gestion, maths et STI) sont attendus chez Amazon pour un stage sur le cloud de cette entreprise. C’est un des stages courts proposés dans le cadre du Cerpep. Le Cerpep propose des stages de 1 à 5 jours permettant de découvrir l’entreprise, notamment « en accompagnement de management pour les postes des personnels d’encadrement ». Plus de 3500 stages sont proposés par le ministère dans ce cadre. Ainsi on peut faire un stage de maths financières à l’IEFP, du management humaniste auprès d’Ausspar ou encore « devenir intrapreneur » de son établissement grâce aux 100 000 entrepreneurs.
Agressions, insultes, que faire ?
« Après plusieurs mois d’insultes (ex : « je vais te casser ta sale petite gueule de pute » « je vais te tuer » …..) et de coups, (entre autre une épaule fracturée en mars 2017, un tympan abîmé en décembre 2017+ multiples morsures et hématomes), le silence assourdissant, malgré mes appels, du médecin EN…j’ai demandé la protection juridique. Le recteur a refusé ». « J’ai été agressé verbalement avec menace de mort au mois de février. Suite à cette agression, j’ai eu deux arrêt maladie et le médecin avait bien stipulé sur les feuilles d’arrêt qu’ils étaient dus à l’agression. Quelle ne fut pas ma surprise de me voir retirer sur la paie du mois de juillet deux jours de carence. Est-ce normal ? » « Après l’intrusion d’une mère d’élève dans ma classe, et que le climat devient de plus en hostile, il m’est devenu impossible de travailler sereinement (manque de respect des élèves , des parents qui écrivent des mots intimidants dans le carnet de liaison et critiquent ma façon d’enseigner) Je me sens menacée, suis-je en droit de demander l’engagement de la protection du fonctionnaire ? » Vous avez été nombreux à porter vos questions devant l’Autonome de solidarité lors du tchat du 18 octobre. Découvrez les réponses de l’ASL.
Indemnité des enseignants à l’étranger
Le J.O. du 14 octobre a publié la grille des indemnités spécifiques aux enseignants des établissements français à l’étranger. Elle prend effet au 1er octobre.
Une circulaire redéfinit la mission du prof principal
« En lycée, en classe de seconde, le professeur principal exploite, avec l’équipe pédagogique, les résultats obtenus aux tests de positionnement et repère ainsi avec ses collègues, pour chaque élève, les besoins les plus urgents. Au sein de sa classe et en lien avec l’équipe de direction, le professeur principal suit la composition des groupes d’accompagnement personnalisé et leur évolution en cours d’année scolaire. En lycée général et technologique, sous l’autorité du chef d’établissement, le professeur principal doit, sur la base des résultats obtenus et en lien avec le psychologue de l’éducation nationale et l’équipe pédagogique, guider l’élève dans son choix de spécialités ou de série, et aussi, le cas échéant, dans celui des options proposées en première ». Une nouvelle circulaire sur le role du professeur principal étend ses responsabilités à l’exploitation des évaluations nationales et en matière d’orientation. « Dès la classe de troisième, le professeur principal conduit des entretiens personnalisés d’orientation… Au lycée, dans le cadre de la réforme du baccalauréat général et technologique et de la transformation de la voie professionnelle, le rôle du professeur principal dans l’accompagnement au choix de l’orientation est renforcé. Le professeur principal contribue avec les psychologues de l’éducation nationale à donner aux élèves une information sur l’enseignement supérieur, notamment sur les attendus des formations et sur le monde professionnel, en lien avec les actions organisées par les régions. »
Salaires enseignants : Une Note ministérielle à compléter…
« En 2016, un enseignant du ministère de l’Éducation nationale perçoit en moyenne 2 380 euros nets par mois. Néanmoins, des différences de salaire existent selon le statut et le corps, allant du simple au double. Ainsi, les professeurs agrégés et de chaire supérieure gagnent 0,6 fois plus que les professeurs des écoles et 1,2 fois plus que les professeurs contractuels… En 2016, dans un contexte de dégel du point d’indice (+ 0,6 % au 1er juillet) et d’une légère reprise de l’inflation (+ 0,2 %), les enseignants qui étaient rémunérés par le ministère de l’Éducation nationale l’année précédente ont connu, en moyenne, une évolution individuelle de leur salaire net d’environ 3,1 %. » Dans uen nouvelle Note d’information, le ministère rend cet hommage involontaire au gouvernement précédent et à une ministre qui savait défendre son budget. Alors ajoutons ce que la Note ne dit pas.
Mini consultation sur les programmes
» Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, lance jeudi 18 octobre une consultation des professeurs des écoles et des professeurs de collège sur les repères annuels de progression ». Le ministre avait annoncé la fin des cycles le 14 octobre. « Il ne faut pas que le cycle produise l’effet pervers de reporter l’acquisition des compétences à l’année d’après…Certaines compétences doivent donc être acquises année après année et être évaluées ensuite », confiait-il à 20 Minutes alors que la loi impose les cycles. JM Blanquer contourne l’obstacle que pourrait être un débat parlementaire et revient à l’Ecole d’antan sans avoir l’air d’y toucher. La « consultation » lancée est cadrée par 4 questions seulement. Un ersatz de consultation. A noter qu’elle est menée par la Dgesco et non le Conseil supérieur des programmes, déjà sur la touche.
Numérique
Bruno Devauchelle : Numérique : Quand un rapport chasse l’autre…
Après une première présentation faite hier dans le Café Pédagogique, nous revenons dans ce texte sur l’analyse de quelques points de ce rapport qui, en lien avec celui du sénat, mettent en lumière les interrogations actuelles du monde politique à l’égard du numérique. L’impression générale qui émane de ces propos est celle d’une insaisissable question : comment piloter l’école alors qu’une mutation culturelle majeure est en train de se produire (et c’est loin d’être terminé, bien sûr) ? L’école est-elle encore le lieu de la construction culturelle émancipatrice du citoyen ou doit-elle être celle de la mise en place d’une sorte de « sur-moi » numérique dans la tête de chacun de nos enfants ? Pour le dire autrement, comment contrôler cette évolution culturelle ?
Bruno Devauchelle : L’hybridation pour la réforme du lycée ?
La réforme du lycée va augmenter la demande d’adaptation des établissements aux demandes des élèves et des familles. Cette adaptation concerne d’abord la possibilité d’offrir le maximum de possibilités pour les élèves et leurs familles. Deux hypothèses sont envisageables : fermer les petits établissements et regrouper dans des grands lycées, concevoir un dispositif qui permettra d’offrir le plus grand nombre de possibilités dans tous les établissements quelle que soit leur taille et les qualités des enseignants. Les moyens numériques à disposition des lycées devraient permettre de trouver des solutions intéressantes pour éviter la première hypothèse.
Bruno Devauchelle : RNRE : Quand les robots vivent à l’école
Avec la multiplication des objets connectés (montres, enceintes, lampes, voitures, jouets, etc.…) et avec la mise en place d’algorithmes sophistiqués basés sur les travaux dits d’intelligence artificielle, on voit apparaître dans notre environnement quotidien des objets matériels et logiciels avec lesquels nous sommes mis en relation et qui nous semblent réagir comme de véritables humains. Alan Turing n’a qu’à bien se tenir…. quoique. Ce qui impressionne, depuis bientôt quarante années que les ordinateurs et l’informatique sont entrés dans nos quotidiens, c’est que nous sommes face à des dispositifs techniques avec lesquels nous interagissons mais dont, la plupart du temps, nous ignorons le fonctionnement de base. Or ces interactions tendent souvent à donner un sentiment d’humanité aux objets concernés. Il existe aussi d’autres objets connectés qui eux n’interagissent pas directement avec les humains, mais avec d’autres objets qui eux vont parfois se charger d’exploiter les données échangées dans ces connexions et parfois les rendre accessibles à l’humain. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont confrontés à ces objets techniques, parfois sous la forme de jouets, mais aussi sous la forme d’objets utilisés par les adultes et avec lesquels ils vont devoir « composer ». Un objet connecté est un objet qui échange des informations avec d’autres, objets ou humains. Il fait partie des « actants » pour reprendre l’expression de la sociologie de la traduction, ou encore sociologie de l’acteur réseau. Pour cette théorie (Latour, Callon, Akrich), cet objet n’est pas neutre, mais participe du contexte, de son évolution et qui influe aussi sur les utilisateurs.