Evoqué lors d’audience au ministère, le projet de réforme de la formation des enseignants fait bondir le Snesup Fsu. « Trois annonces inacceptables ont été faites : créer des comités pilotés par les recteurs pour sélectionner les directeurs des ÉSPÉ, renforcer le cadrage par l’employeur des contenus et volumes des masters Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) dès la rentrée 2019, réserver la formation des stagiaires à des formateurs eux-mêmes en responsabilité de classe. »
Pour le syndicat « ces mesures visent à mettre au pas les directeurs et directrices des ÉSPÉ » et à « désuniversitariser la formation ». Il relève qu’il n’a aucune information sur l’architecture globale de la formation, les modalités de stage, le statut des lauréats.
Dans son communiqué du mois d’aout, le Premier ministre avait annoncé cette réforme en promettant « une formation initiale plus professionnalisante des professeurs en lien avec l’enseignement supérieur. L’excellence scientifique et l’approche concrète seront renforcées… La formation continue sera également renforcée. Cette redéfinition devra permettre le développement professionnel de chaque enseignant sans se faire au détriment des apprentissages des élèves ». Cette volonté de renforcer « l’approche concrète » et donc d’introduire de nouveaux formateurs pourrait séduire si le ministère n’était pas enfermé dans une chapelle idéologique. La réforme de la formation pose déjà de nombreux problèmes sur le statut des enseignants. Elle pourrait aussi être la Saint Barthélémy des pédagogues.