Malgré une forte baisse du nombre de fonctionnaires d’Etat en 2019 (-4164), les finances publiques n’arriveront toujours pas à un net redressement de la situation des dépenses publiques. Le gouvernement va accorder de nouvelles réductions d’impôts massives aux entreprises et de façon plus modeste aux ménages.
Malgré les efforts, des déficits maintenus
« Ce budget 2019 affirme les choix clairs du Gouvernement. 1. Baisser les prélèvements obligatoires pour tous les Français… 2. Favoriser le travail et renforcer l’attractivité de nos entreprises… 3. Protéger les Français… 4. Préparer l’avenir. Un effort budgétaire important sera porté sur l’éducation, la recherche, la transition écologique et à travers le « Grand plan d’investissement » du Gouvernement ».
Le plus frappant dans la déclaration de B Le Maire le 24 septembre, c’est que les objectifs d’amélioration du déficit public, largement annoncés depuis 2017, ne figurent plus dans cette énumération.
C’est que les résultats gouvernementaux, même habilement présentés, ne sont pas bons. Le gouvernement annonce un déficit public ramené à 1.9% du PIB en 2019. Mais c’est pour ajouter qu’il y a un déficit « exceptionnel » à ajouter qui hisse le déficit total réel à 2.8%. Un chiffre qui est plus mauvais que ceux de 2017 et 2018. Les dépenses publiques continuent à augmenter (+0.6%) et leur poids dans le PIB national reste stable. Le pays ne se désendette pas : la dette publique va passer de 98.7% du PIB à 98.6%.
Les ministères sociaux amputés
Pourtant le gouvernement sabre dans la fonction publique. Mais avec des choix : les ministères liés à la sécurité créent des postes . Tous les ministères sociaux ou écologiques en perdent. Le ministère des comptes publics perd 2283 emplois, l’éducation nationale 1813, la Santé 502 postes, le Travail 1618 et l’écologie 1078. Trois ministère recrutent : l’Intérieur avec 2153 nouveaux postes, la Justice +1300 (dont un millier pour les prisons), l’Armée avec 450 emplois supplémentaires. Au total 4164 emplois de fonctionnaires sont supprimés en 2019. Un peu moins de la moitié sont fournis par l’Education nationale.
Comment expliquer que des efforts aussi importants ne se traduisent pas dans une amélioration réelle du déficit public ? Cela tient beaucoup à la croissance économique qui est nettement moins forte qu’espéré. La situation économique mondiale se dégrade notamment du fait de la montée des protectionnismes et de l’insécurité financière et militaire internationale. Mais le gouvernement a sa part. Il n’arrive ni à réveiller la croissance et la compétitivité ni à réaliser des économies. Les réductions massives d’impôt pour les entreprises en 2019 (20 milliards) déséquilibrent le budget malgré la réduction drastique des dépenses sociales et de celles des collectivités locales.
François Jarraud