Pour sa conférence de presse de rentrée, le 12 septembre, le Sgen Cfdt a choisi de parler de la réforme de la formation des enseignants. Ce n’est pas que le syndicat soit satisfait des projets de JM Blanquer. Mais à la différence des autres organisations, le mécontentement n’apparait pas tout de suite. Think positive…
Des stagiaires apprentis professeurs
Le Sgen Cfdt a présenté le 12 septembre un sondage réalisé auprès des enseignants stagiaires sur leur formation. Sans grande surprise, il fait remonter une charge de travail très importante des stagiaires (plus de 40h pour 60% des stagiaires), une satisfaction en ce qui concerne les relations avec les tuteurs et une appréciation très partagée sur la qualité de la formation reçue. Seulement la moitié des stagiaires s’estime bien préparée au métier. Les aspects jugés les plus faibles concernent la gestion de la classe, celle des parents. Ce sentiment est plus fort chez les PE (23% se disent bien préparés) que chez les CPE ou les PLP par exemple.
« Il faut faire évoluer la formation », relève Catherine Nave Bekhti, secrétaire générale du Sgen Cfdt. « La première question c’est les caractéristiques que l’on souhaite chez les enseignants. Poursuivre la démocratisation du système éducatif suppose de former des professionnels capables d’ajuster leurs gestes aux besoins de tous les élèves, des praticiens réflexifs ».
Alors que JM Blanquer a inscrit la réforme de la formation pour début 2019, le Sgen veut conforter les Espe et les master Meef. Il demande la passage du concours en fin de M2 au lieu de fin de M1. Un choix que partage le ministre qui verrait les épreuves d’admissibilité en licence. Pendant la formation les étudiants pourraient avoir un statut d’apprentis rémunérés selon le Sgen pour bien marquer l’alternance pendant cette formation.
Un pilotage qui bouscule les enseignants
Le Sgen juge les évaluations standardisées mises en place par le ministre comme « dangereuses ». « Cela nie la professionnalité des enseignants…. Les personnels n’ont pas besoin d’évaluations standardisées mais d’accompagnement. Les recommandations Blanquer « écrasent tout et ne sont aps vecteurs de réflexion collective. Cela pousse le système vers le Teach for the tests (l’adaptation de l’enseignement aux seuls tests) ». Le Sgen parle encore d’un « pilotage qui bouscule » les enseignants « de plus en plus mal vécu » par eux.
La réforme du lycée est marquée « par une réflexion insuffisante sur l’accompagnement des élèves ». Le syndicat dénonce la situation des enseignants qui doivent former les élèves à des épreuves d’examen qui ne sont pas définies et à des programmes que l’on attend toujours. « On est sur une temporalité qui ne permet pas de construire un consensus ».
Mais déjà le Sgen Cfdt parle d’autre chose. L’essentiel de la conférence de rentrée bascule sur Parcoursup et la réforme du supérieur. Avec la Fage, un syndicat étudiant, le Sgen voit dans Parcoursup « une amélioration de l’égalité des chances » en se basant sur les seules propositions faites et non sur les orientations réelles des lycéens défavorisés.
François Jarraud