Pour fêter ses 40 ans, le CEPII publie des « Carnets graphiques », un ouvrage remarquable et gratuit sur l’évolution de l’économie mondiale depuis 40 ans. » Ces Carnets graphiques n’ont, bien entendu, pas vocation à présenter l’ensemble des dynamiques qui ont conduit à l’économie mondiale telle que nous la connaissons aujourd’hui, bien différente à de nombreux égards de celle qui prévalait il y a 40 ans. Ils sont au pluriel car ils témoignent de ce que chaque auteur a choisi d’illustrer par le graphique qu’il y présente, comme des Carnets à plusieurs mains ». Cela nous vaut des pages remarquables et pour tout dire indispensables.
Ainsi Sébastien Jean montre les rythmes de la mondialisation commerciale, « deux bonds et un plateau ». Isabelle Bensidoun montre comment évoluent les inégalités mondiales. Deniz Unal l’illustre avec les spécialisations dans les pays de la Triade. I Bensidoun et Grégoire Elkouby expliquent le retour du thème des inégalités au premier rang des préoccupations. Sophie Piton et Antoine Vatan montre comment l’évolution du partage de la valeur ajoutée s’est faite au détriment du travail. Plusieurs articles traitent des migrations, dont l’intéressant article de Lionel Ragot sur l’impact budgétaire de l’immigration : quasiment nul pour l’Etat français.
» La mondialisation a-t-elle apporté une prospérité ? Bien partagée ? », concluent Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran, coordinatrices de l’ouvrage. » Les débats sont vifs à ce sujet et les inégalités sont à cet égard devenues un enjeu majeur du débat sur la mondialisation. Depuis 2000, l’extension de la convergence des niveaux de vie à un nombre suffisamment important de pays pour que le phénomène revête une dimension globale a permis aux inégalités entre pays de rejoindre les inégalités internationales sur la voie de la décroissance. Et c’est bien cette baisse des inégalités internationales qui fait que celles entre citoyens du monde connaissent aussi une diminution. Car, au niveau interne, les inégalités se sont creusées dans de nombreux pays jusqu’à la crise financière de 2007-2008″.