A la veille de la présentation des textes sur le lycée, les trois associations d’enseignants exercent une ultime pression sur le ministre. L’Apses, association des professeurs de SES, qui manifestera le 11 avril rue de Grenelle, est particulièrement remontée contre la réforme Blanquer. Elle vient d’apprendre que ses vieux ennemis de l’Académie des sciences morales et politiques siègeront dans la commission chargée de rédiger les nouveaux programmes du lycée. L’Académie n’a eu de cesse depuis des années d’obtenir une réforme des SES. En mars 2017 elle jugeait « néfaste » l’enseignement des SES et exigeait « une réforme ambitieuse » des SES. Alors que le ministère a retiré les sciences politiques du champ des SES et que se profile une intégration de l’économie gestion dans les programmes, l’Académie prône le recentrage des SES sur al seule micro économie » comment assurer l’équilibre du budget de la famille ?, est-il possible — et comment — d’envisager d’acheter un logement ?, pourquoi épargner et comment placer les revenus épargnés ».
L’Apses vient d’avoir le renfort de l’Appep (philisophie) et de l’Aphg (histoire-géo). Avec l’Apses, ces associations signent un texte qui demande « un cadrage national de la répartition des horaires » pour les enseignements pluridisciplinaires de « histoire-géo, géopolitique , sciences politiques » et « humanites, littérature, philosophie ». Elles craignent » une concurrence délétère entre des enseignants censés travailler en commun, mais également une inégalité de traitement des lycéens selon leur lieu de scolarisation ».
L’Appep dénonce de son coté » un affaiblissement sensible de la philosophie ». Pour l’association la réforme « fait disparaître un enseignement approfondi et très formateur, tel qu’il est aujourd’hui dispensé dans 2500 TL du pays, d’où sont issus plus de 50 % des étudiants en philosophie à l’Université et des élèves de CPGE littéraires. Avec la réforme, l’horaire de philosophie en TL serait amputé de moitié. »