A la veille des Assises de la maternelle, les données révélées par le Snuipp Fsu apportent un nouvel éclairage sur la gestion ministérielle. Basé sur les remontées de tous les départements, le syndicat annonce que 5 442 postes sont nécessaires pour couvrir les dédoublements annoncés par JM Blanquer. Or le ministre n’en possède que 3 880. Il doit donc récupérer des moyens chez les « plus de maitres » (1300), les maternelles (842 postes) et le monde rural 808 postes.
» Comment parler de l’importance du langage en augmentant la taille des classes en maternelle ? Comment justifier que les effectifs allégés sont facteur de réussite sans que cela concerne tous les élèves ? Comment justifier l’attention aux conditions d’apprentissage quand en milieu rural on trouvera à la rentrée des cours multiples à 3 voire 4 niveaux à plus de 20 élèves ? » Les questions du Snuipp interpellent directement l’opinion sur la réalité des engagements du ministre.
Selon le premier syndicat du primaire, 6200 postes sont nécessaires à la rentrée pour faire face aux dédoublements annoncés par JM Blanquer, dont 531 pour les Cp de Rep+, 1835 pour les Ce1 de Rep+, 2910 pour les Cp de Rep. Or le ministre ne dispose que de 3880 postes. Il lui en manque 2320.
Ces postes là il les trouve en récupérant des moyens. D’abord auprès des maitres surnuméraires (maitres +) : 1300 postes, presque tous en éducation prioritaire, seront supprimés à la rentrée sur les 3000 encore existant. La maternelle apparait comme le second gisement où pioche le ministre avec 850 postes supprimés dont 235 en éducation prioritaire (où le solde est négatif de 74 postes). Le rural voit 289 ouvertures de classes mais 1097 fermetures, avec un solde négatif de 808 postes.
» Affirmer donner la priorité au primaire ne peut pas être qu’un slogan », déclare le Snuipp. « Cela doit se traduire concrètement. La baisse démographique aurait pu permettre ici ou là des allègements d’effectifs, alors que plus de 100 000 classes dépassent 25 élèves (RERS 2017), la taille des classes va encore augmenter en dehors des CP et CE1 en éducation prioritaire ». Après une première rentrée 2017 faite d’expédients, la rentrée 2018 s’annonce difficile pour la plupart des écoliers.
F Jarraud