Succès ou échec ? Ni l’un ni l’autre. Le mouvement social du 22 mars a largement mobilisé les fonctionnaires avec environ 500 000 manifestants. Chez les enseignants la mobilisation est à la hauteur de celle du 10 octobre 2017. Alors que les menaces sur le statut des enseignants se précisent les syndicats ont encore du pain sur la planche…
Ce qui est réussi c’est la mobilisation globale des fonctionnaires. La CGT revendique plus de 500 000 manifestants dans les 140 cortèges organisés dans toute la France. Le ministère de l’Intérieur parle de 320 000 manifestants. A Paris le cortège a réuni de 49 000 à 65 000 manifestants dont plus de 30 000 chez les fonctionnaires.
Chez les enseignants la mobilisation est importante mais pas exceptionnelle. Selon le ministère on compte 16% de grévistes dans le premier degré, contre 19% en octobre. Dans le second degré on aurait 14% de grévistes contre 16% en octobre. Mais ces chiffres sont contestés par les syndicats. Le Snuipp Fsu annonce 25% de grévistes dans le premier degré et le Snes Fsu 40% dans le second.
Pour le Snes, » le mécontentement s’amplifie ». » Le mécontentement qui s’était exprimé le 10 Octobre n’a fait que grandir au fur et à mesure que la politique du gouvernement s’affirmait. Face aux menaces sans précédent proférées contre la Fonction Publique, le refus de prendre en considération les questions de rémunération et de conditions de travail, l’annonce de réformes régressives (lycée, bac…), les personnels du second degré se sont mobilisés largement », écrit le syndicat.
Reste que depuis octobre, la situation financière des enseignants s’est encore dégradée , par exemple ils n’ont pas bénéficié de la revalorisation liée à la CSG et la journée de carence est entrée en application. Les menaces sur le statut sont devenues officielles. Le premier ministre a clairement annoncé la volonté de son gouvernement de le remettre en cause avec des impacts très directs pour les enseignants (affectation et évaluation par les chefs d’établissement par exemple).
Face à tout cela, à l’urgence évoquée notamment par la FSU, pour les syndicats la mobilisation du 22 mars doit sembler bien insuffisante. Certes elle a donné tort au ministre qui avait annoncé une faible mobilisation liée à « un allant pour les réformes ». Mais il reste beaucoup de travail à faire pour les organisations syndicales. Et peut-être aussi un travail d’imagination pour proposer d’autres type d’action.
François Jarraud