A la Une : Baromètre Unsa : Blanquer n’obtient pas la confiance
Il y a des petits pourcentages qui comptent triple et plus. Un bel exemple en est donné par la question 13 du Baromètre Unsa, une vaste consultation annuelle des professionnels de l’éducation. Seulement 21% d’entre eux se déclarent en accord avec les choix politiques effectués. C’est à peine3% de moins qu’en mars 2017 sous une autre majorité. Mais c’est 3% pèsent lourd. De 2017 à 2018 les cadres (IPR, IEN, personnels de direction) sont passés du soutien au rejet des réformes menées. Le phénomène nouveau du Baromètre Unsa 2018 c’est que plus aucune catégorie de personnel de l’Education nationale est en accord avec le ministre.
Palmarès des lycées
Le contre palmarès des lycées
Le classement des lycées. Connaissez-vous le lycée Camille Desmoulins du Cateau Cambrésis ? Non ? C’est pourtant un des meilleurs lycées de France. Le Palmarès des lycées du Café pédagogique l’inscrit deux fois dans le peloton de tête des lycées français en série S et en série STMG. Du moins dans la lecture que fait le Café pédagogique des indicateurs des lycées. S’il est impossible d’enfermer la réalité du travail effectué dans les établissements dans des statistiques, il est possible d’utiliser les indicateurs de résultats des lycées publiés par le ministère de l’éducation nationale pour dévoiler des traces de ce travail. Encore faut-il vouloir les chercher. Parce qu’il y a plus de mérite à faire réussir les jeunes des quartiers populaire que de sélectionner parmi les bons élèves pour remplir ses terminales, le Café pédagogique exploite les statistiques ministérielles pour mettre en avant les lycées qui font vraiment réussir les jeunes qui ont besoin de l’éducation nationale.
Palmarès des lycées : Qu’est ce qui fait la réussite du lycée Camille Desmoulins ?
« C’est pas moi, ce sont les enseignants ». Pour Bernard Butin, proviseur du lycée Camille Desmoulins du Cateau Cambrésis, la réussite de son lycée tient à la qualité de son équipe enseignante. Comment un lycée d’une petite ville isolée, dans une région économiquement déprimée, avec 68% d’élèves de milieu défavorisé, peut-il devenir un des meilleurs lycées de France ? Une situation qui ne doit rien au hasard et tout à un engagement éducatif.
La grève du 22 mars
22 mars : Pourquoi elles ont fait grève
Prof d’histoire-géo, CPE, enseignante en maternelle, psychologues, nous les avons croisé dans la manifestation parisienne du 22 mars où les enseignants étaient nombreux. Nous leur avons demandé pourquoi elles étaient là. Plus que la peur de voir leur statut se détériorer, elles dénoncent « la casse de l’École ». Ecoutons les…
Succès relatif pour le mouvement du 22 mars
Succès ou échec ? Ni l’un ni l’autre. Le mouvement social du 22 mars a largement mobilisé les fonctionnaires avec environ 500 000 manifestants. Chez les enseignants la mobilisation est à la hauteur de celle du 10 octobre 2017. Alors que les menaces sur le statut des enseignants se précisent les syndicats ont encore du pain sur la planche…
Grève : Le statut des enseignants est -il vraiment menacé ?
Seront-ils plus nombreux que prévu, comme peuvent le laisser penser certains signaux venus du second degré , ou moins nombreux, comme le montre la mobilisation tiède du premier degré où il n’y aura, selon le Snuipp Fsu, qu’un professeur des écoles sur quatre en grève ? Cela va dépendre pour une bonne part de la façon dont les syndicats ont fait passer le message d’un moment tournant pour le statut des enseignants. Ce tournant existe-il ?
Les fonctionnaires « à un tournant » le 22 mars selon l’intersyndicale Fonction Publique
« On est à un tournant. L’heure est grave. On est déterminé à ne pas laisser détruire la Fonction publique ». Le 16 mars, l’Intersyndicale Fonction publique a sonné le tocsin pour les fonctionnaires. L’intersyndicale, qui regroupe 7 fédérations (la FSU , les Autonomes (FA), Solidaires, FO, la CGT, la CGC et la CFTC) estime que le gouvernement est décidé à remettre en cause le statut des fonctionnaires et à faire ce qu’il annonce depuis des mois : individualiser les rémunérations, recruter des contractuels à la place de fonctionnaires, privatiser des pans entiers de la Fonction publique. Le ton était grave vendredi 16 pour appeler les agents à participer à la grève du 22 mars.
Réforme du bac
Trois enseignants face à la réforme du bac
Le nouveau Bac inquiète mais, au-delà de l’organisation du contrôle continu et des épreuves ponctuelles, c’est la réorganisation du lycée dans son ensemble qui pose question à de nombreux enseignants. Alors que plusieurs pétitions ont déjà vu le jour, au Lycée Joliot Curie d’Aubagne (13), un établissement général et technologique, trois enseignants, issus de disciplines différentes, partagent leurs craintes et leurs propositions. Frédérique Perrier enseigne l’éco-gestion en série STMG, une voie technologique qui apparaît comme l’une des grandes oubliées de la réforme. Hélène Caracachian est enseignante de sciences physiques, l’une des disciplines de sciences expérimentales dont l’avenir s’inscrit en pointillés avec le projet actuel de réforme, notamment par le passage de trois à deux spécialités entre la première et la future terminale. Enfin, Jean Renoux est professeur d’Histoire-Géographie, une discipline a priori préservée, mais directement concernée par un parcours évaluatif alourdi, étant matière de tronc commun et enseignement de spécialité. Il est aussi responsable académique du Se Unsa.
Le CSE rejette les textes sur le bac
« Sept principes pour rater une réforme » titre un communiqué du Sgen Cfdt sur la réforme du bac. Il résume bien la situation. D’abord accueillie assez favorablement par les acteurs de l’Ecole, la réforme du bac a perdu peu à peu des soutiens. Repoussé au 21 mars, le Conseil supérieur de l’éducation a très majoritairement rejeté les textes présentés sur la réforme du bac malgré quelques ajustements de détail acceptés par le ministère. Finalement le projet ministériel n’est soutenu que par le Snalc.
Parcoursup, les professeurs et les notes : Un exemple à Mende
« Incompréhension au lycée Chaptal de Mende », annonce le Midi Libre. Selon le quotidien, les notes du bac blanc mobilisent l’établissement. La proviseure a décidé de ne pas compter les notes du bac blanc dans le bulletin du second trimestre qui compte pour Parcoursup. « Je songe à un report des notes du bac blanc au 3ème trimestre », explique la proviseure , « cela ne comptera pas pour Parcoursup mais je le fais dans l’intérêt de l’élève. On est le meilleur lycée du département il faut préserver le niveau d’exigence ». C’est justement la question de savoir qui note qui est posée par les enseignants. Selon un enseignant du lycée , la proviseure a imposé de façon autoritaire le retrait de ces notes, les retirant des bulletins et bloquant l’accès au bulletin. « On se retrouve avec des appréciations incohérentes avec nos notes », nous a dit un enseignant. En arrière plan, le classement des élèves dans Parcoursup et la concurrence entre établissements que la nouvelle procédure sélective introduit dès maintenant même en Lozère.
Lycée : L’Apmep et les associations professionnelles demandent des maths dans le tronc commun
» Alors que le rapport Villani-Torossian préconise un enseignement de mathématiques pour tous et toutes les élèves au lycée, proposant même de saisir cette occasion pour « réconcilier » certaines ou certains élèves avec les mathématiques, les signataires estiment que cette réconciliation ne peut pas se faire par la seule présence en classe de première d’un module de spécialisation alors que l’enseignement de tronc commun pour l’ensemble de la culture scientifique et numérique est limité à 2 heures. Cet enseignement de 2 heures ne suffira pas, par sa probable superficialité, à contrecarrer les stéréotypes et les inégalités de niveau social et de sexe qu’une absence de vision profonde de l’apport scientifique contribue à véhiculer » déclarent l’Apmep, l’association des professeurs de maths, le CFEM, Femmes & mathématiques, la SMAI et la Société Mathématqiues de France dans un communiqué commun. Les associations posent la question dès la seconde. « Les élèves de seconde générale et technologique ne savent généralement pas encore de manière précise ce qu’elles et ils veulent faire dans l’enseignement supérieur. Il convient donc de ne pas leur fermer des portes en éliminant les mathématiques du tronc commun de la filière générale. Ceci concerne particulièrement les filles et les jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés dont les choix d’orientation sont davantage influencés par des stéréotypes sociaux ».
Philosophie : Pour l’Appep la réforme menace la survie de la philosophie en université
» Avec la disparition de la filière littéraire, ce sont les départements de philosophie des universités qui sont menacés », estime l’Appep, une des associations de professeurs de philosophie. Très déçue par rapport aux propos ministériels, l’Appep estime que la seule spécialité « Humanités, lettres , philosophie » est insuffisante. » Cette spécialité, à l’horaire et au contenu incertains, ne sera pas même proposée dans tous les lycées. Là où elle le sera, elle ne permettra pas de garantir le travail d’approfondissement patient et rigoureux actuellement offert aux élèves des 2300 Terminales L. Chaque année, un nombre significatif d’élèves de Terminale littéraire s’engagent dans des études de philosophie après avoir suivi cet enseignement approfondi. » Pour l’Appep » la philosophie sera marginalisée dans le nouveau lycée ». Elle en veut pour preuve que » Le coefficient annoncé pour l’« épreuve universelle de philosophie » est inférieur à celui de la série S, celle des séries générales où la philosophie compte aujourd’hui le moins. Cela ne représente un progrès que dans la voie technologique, mais sans pour autant que les dédoublements indispensables au travail des élèves soient proposés ».
La classe
Faut-il réduire la taille des classes ?
Il y a des questions qui ne se posent pas sur le terrain mais qui occupent beaucoup les experts. La réduction de la taille des classes est de celles-ci. Longtemps la réduction de la taille des classes a été repoussée avec un brin de mépris par le ministère. On avait fait la preuve de son inefficacité. Mais depuis l’arrivée d’E. Macron à l’Elysée, retournement de veste, elle est devenue la solution officielle aux difficultés pédagogiques. Du coup, les cadres, les experts , tout le petit monde éducatif s’est repositionné en pro et anti, brûlant parfois aujourd’hui ce qu’il chérissait hier. Pourtant la question de l’efficacité est toujours à apprécier dans un contexte. A quelles conditions c’est efficace la réduction de la taille des classes ?
Global Teacher Prize : D’autres vies de profs que la mienne ?
Professeure d’arts dans un quartier défavorisé de Londres, Andria Zafirakou a été désignée « meilleure enseignante du monde » : elle a reçu le « Global Teacher Prize », décerné chaque année par la Fondation Varkey, du nom d’un entrepreneur indien à la tête d’un réseau international d’écoles privées. Le but ? récompenser un.e enseignant.e qui apporte une contribution exceptionnelle au métier et valoriser ainsi l’image de toute une profession. L’événement, philanthropico-blingbling, s’est tenu à Dubaï les 17-18 mars 2018. S’y sont croisés « experts », « influenceurs », politiques, célébrités, « EdTech émergentes » …, beaucoup sans doute intéressées par le développement actuel d’un marché de l’éducation, mondial, connecté, aux enjeux financiers et culturels importants. Dans un tel contexte, qui sont les enseignant.es choisi.es comme représentant.es émérites de notre profession ? En voici un panorama, des Philippines à la Norvège, d’Afrique du Sud à la Colombie. Ce petit tour du monde éducatif nous lance une invitation commune : quels que soient le lieu, les conditions de vie, l’expérience du monde, être intensément présents auprès de nos élèves, nous confronter aux difficultés rencontrées pour relever les défis singuliers.
Les pratiques enseignantes évaluées en 2018
Un B.O. spécial publie la liste des évaluations qui seront conduites en 2018 par l’Education nationale. Le ministère prévoit notamment de faire évaluer ses nouveaux dispositifs, devoirs faits, CP dédoublés, entrée en sixième et organisation du collège par ses propres services. Notamment on notera l’évaluation informatisée des CP dédoublés conduite par la Depp. Mais il annonce aussi de nombreuses autres évaluations nationale et internationales dont les pratiques enseignantes.
Numérique
Bruno Devauchelle : L’école, les écrans et la petite enfance
A la suite de l’émission « envoyé spécial » du 18 janvier 2018, un débat, pas nouveau, a pris de l’ampleur : il concerne la place des écrans dans la petite enfance. La thèse portée par cette émission, ainsi que quelques autres reportages, est que l’on aurait affaire à des enfants (en bas âge) ayant des syndromes de type autistique et qu’en supprimant les écrans on résoudrait ce problème en un mois ! Certains spécialistes se sont élevés contre cette approche qu’ils considèrent comme caricatural et même scientifiquement fausse (voir les références ci-dessous). Ils rappellent qu’il faut penser posture éducative avant de désigner quelque coupable que ce soit. Au-delà de cette querelle, il y a à nouveau une question récurrente : quid de la responsabilité des journalistes (médiateurs professionnels) dans la forme et le fond des contenus qu’ils proposent au public. Au moment où les « fausses nouvelles » font l’objet de multiples articles, débats, lois et autres propos, cette opposition assez radicale entre deux points de vue, dont l’un est particulièrement médiatisé, n’est pas très saine. Pour l’éducateur, l’enseignant de maternelle, le directeur d’école, le parent, comment recevoir ce premier message et éventuellement le second, si tant est qu’il soit aussi médiatisé (ce qui n’est bien sûr pas le cas) ?
Une étude évalue positivement le clavardage en classe
Alors que le clavardage, l’échange de textes sur support numérique, est une activité quotidienne pour une large majorité d’élèves, par exemple sous forme de SMS, peut-on utiliser cette compétence en classe ? ME Gonthier, C Ouellet et N Lavoie rendent compte dans la revue Alsic d’une expérience menée au Québec en classe d’adaptation avec des élèves de 12 à 14 ans. Le clavardage s’est fait sur ordinateur à partir d’un logiciel Etherpad – Récit, entre deux classes. Les élèves ont du rédiger en commun un texte. Selon les auteurs, « grâce au clavardage, les jeunes des deux niveaux ont mieux réussi à certains critères d’évaluation (orthographe grammaticale, respect des consignes et construction des phrases). Les interactions cognitives centrées sur la tâche dominent dans leurs discussions ; d’ailleurs, ils ont pris en compte plus de la moitié des propositions discutées. En somme, les jeunes ayant un intérêt certain pour le clavardage, il demeure judicieux d’y faire appel afin d’écrire en classe ».
Bruno Devauchelle : Eduquer les jeunes à la parole ?
Fausses nouvelles, violences des propos tenus en ligne, les pouvoirs (de toutes natures) s’interrogent sur les limitations à imposer pour éviter ces dérives. Deux tentations émergent : la réglementation, la régulation technique. Dans le premier cas il s’agit de « pénaliser » les auteurs, dans le deuxième d’empêcher d’une manière ou d’une autre la diffusion de ces propos. Dans le deuxième cas s’ajoute un élément complémentaire qui est celui de la « responsabilité des tuyaux », autrement dit demander aux « transporteur » de bloquer ces données, arguant du fait qu’ils ont, par leur technique, rendu possible, aussi, ces débordements. Ce que l’on entend moins, de la part du ministère de l’éducation en particulier, c’est la volonté de relancer l’Education aux Médias et à l’Information, l’éducation au sens critique. Il est vrai que nos premières observations montrent qu’il y a une préférence par nombre d’enseignants pour l’éducation Morale et Citoyenne. Il est plus simple de rappeler les valeurs républicaines que de déconstruire l’univers informationnel et communicationnel pour apprendre à l’utiliser de manière pertinente. Les jeunes sont très souvent désignés comme particulièrement vulnérables ou amateurs de ces comportement verbaux.
Privé
Privé : La loi Gatel sur l’ouverture des établissements hors contrat en discussion le 28 mars
Il n’y aura pas de contrôle sérieux des établissements hors contrat. Après son adoption au Sénat puis à l’Assemblée nationale, la proposition de loi Gatel retourne en discussion à l’Assemblée à partir du 28 mars. La commission chargée du texte a modifié très légèrement le texte de l’Assemblée, ajoutant que le responsable de l’école ne doit pas figurer sur le fichier des personnes recherchées. Finalement le texte ne donne qu’un délai de trois mois aux autorités pour s’opposer à l’ouverture d’un établissement hors contrat alors que ce délai est notoirement insuffisant pour contrôler l’établissement par exemple en été. D’autre part le texte ne prévoit pas de contrôle pédagogique du projet d’établissement. A le place le texte parle « d’objet de l’enseignement .. dnas le respect de la liberté pédagogique ». Le controle à postériori de l’Etat sur les établissements d’enseignement privés qui ne sont pas liés à l’État par contrat se limite aux titres exigés des directeurs et des enseignants, à l’obligation scolaire, à l’instruction obligatoire, au respect de l’ordre public, à la prévention sanitaire et sociale et à la protection de l’enfance et de la jeunesse ». La majorité de l’Assemblée semble suivre la majorité du Sénat très liée au lobby de l’enseignement privé hors contrat malgré la multiplication des affaires ces derniers mois.
L’élève
Orientation : Des mémos pour les professeurs principaux de 4ème et 3ème
« En vous appuyant sur ce kit de base, vous pourrez donner à vos élèves des premiers repères sur les métiers, sur le calendrier de l’orientation en 3e, et les différentes filières d’études en lycée. Vous prendrez connaissance des supports indispensables à la construction du projet d’orientation. Vous y trouverez des outils méthodologiques pour la préparation du stage en 3e ou de la visite d’un salon d’orientation, et un ensemble de supports numériques ludiques pour explorer les possibles. » Les Mémos proposés par l’Onisep réunissent en une page les outils et services numériques disponibles pour donner des repères aux collégiens et les informer sur les formations qui leur sont proposées. Indispensable !