» Directeur d’école depuis septembre, je ne compte plus les heures ni mes responsabilités. Alors qu’au collège, on trouve une secrétaire, un intendant, un gestionnaire, une comptable, des assistants d’éducation, une infirmière, une assistante sociale, un responsable sécurité, un CPE… à l’école primaire j’assume ces tâches seul sans aide administrative et de 8h à 18h30… Sans indemnité ni reconnaissance. Les difficultés de remplacement dans le département me contraignent parfois à remplacer des collègues absents pour ne pas surcharger des classes toutes déjà à gros effectifs. Je n’ai pas de téléphone portable de fonction malgré des locaux étendus et dispersés qui ne me permettent pas d’être joignable au bureau ». Ce témoignage , parmi d’autres, de directeur symbolise la situation des directeurs d’école selon le Se Unsa.
» La disparition des aides administratives, une automatisation des tâches parfois paradoxalement chronophage et la faiblesse du statut de l’école placent les directeurs, qui sont aussi enseignants par ailleurs, dans l’impossibilité d’assumer l’ensemble des responsabilités qui leur incombent »,écrit le syndicat. « Leurs missions ne cessent de se complexifier, tant sur le plan de l’organisation interne de l’école et de l’animation pédagogique que sur celui des relations avec les parents, les partenaires institutionnels ou associatifs, et la charge est aujourd’hui trop lourde ». Pour le syndicat » ouvrir sans plus attendre le dossier direction et fonctionnement de l’école ».
Au cours de la semaine le syndicat rendra compte d’une enquête sur le moral des directeurs. Il « mettra en place des actions de visibilité pour que le ministère prenne conscience des difficultés rencontrées par les directeurs dans l’exercice de leurs missions ».
Derrière ce constat des difficultés bien réelles des directeurs, il y a la question de leur statut. Or c’est un sujet qui oppose les syndicats et divise les enseignants. Une partie des directeurs se verraient bien devenir des supérieurs hiérarchiques de leurs collègues, une position soutenue par le Sgen Cfdt. La question de l’autonomie des établissements du primaire est sur la table.
Quelle autonomie pour le premier degré
Le Sgen veut transformer les directeurs en chefs d’établissement