Réformes du bac et du lycée
Bac : Le décret affaiblit le diplôme national
Rien ne se passe comme prévu dans ce dossier de la réforme du bac. Après des choix ministériels qui revenaient assez largement sur le rapport Mathiot, le ministre a présenté le 14 février sa réforme du bac dressant les contours d’un diplôme qui resterait national. Or au final, les projets de décret et d’arrêtés publiés le 12 mars atténuent fortement la dimension nationale de l’examen. Ils vont même jusqu’à remettre le choix de la note finale en contrôle continu au seul chef d’établissement, qui n’envisage pourtant pas de corriger les copies… Est-ce pour cacher tout cela que le ministère a envoyé au dernier moment les projets de textes aux syndicats ? Résultat des syndicats sont furieux de ces manoeuvres. Le Conseil supérieur de l’éducation prévu le 12 mars n’a pas pu se tenir faute de quorum. Le nouveau bac est déjà marqué par le vieux monde…
Réforme du bac : Le Snes veut une remise à plat des textes
« On ne se projettera pas dans une logique d’amendements. Il faut envoyer au ministère le signal que le projet est à revoir ». A l’issue du Conseil supérieur de l’éducation raté du 12 mars, le Snes Fsu marque nettement son opposition au projet de réforme du bac et du lycée présenté par le ministre. Pour le Snes le bac projeté est moins lisible et plus complexe. Surtout il pose des questions de métier et le fait évoluer négativement.
Professionnel : La CGT contre le rapport Calvez Marcon
» La CGT Éduc’action a exprimé les lignes rouges à ne pas franchir dans l’intérêt de la formation initiale professionnelle : le développement de l’apprentissage contre le statut scolaire, et la casse des diplômes nationaux par le découpage en blocs de compétences. Ces lignes rouges sont franchies », écrit la Cgt Education dans un communiqué du 13 mars. Recu par C Calvez et R Marcon, le syndicat estime que « l’apprentissage est perçu par le gouvernement comme un outil contre la formation scolaire », nous a dit Maxime Besselièvre, secrétaire national. La réforme envisagée par le rapport Calvez Marcon aboutirait à « concentrer les difficultés sociales et scolaires dans les lycées professionnels ». Le rapport permet chaque année d’écrémer les meilleurs élèves pour l’apprentissage. Pour la CGT, l’évaluation des diplômes en blocs de compétences, notamment en remplacement du BEP, aboutit à « une casse des diplômes » car la formation professionnelle actuellement est peu ouverte aux salariés peu formés. La CGT demande l’ouverture de classes passerelles préparant à l’entrée en BTS et non un simple module comme demandé dans le rapport Calvez Marcon.
Dernière mauvaise surprise de Parcoursup
L’Etat n’aime pas les fake news mais parfois il en fabrique… Dénoncé comme outil de sélection, Parcoursup aura entretenu l’ambiguïté jusqu’au bout. Le Journal officiel du 10 mars a d’abord publié une version erronée, identique à celle proposée au Conseil supérieur de l’éducation, avant de proposer la version définitive. Cette publication a immédiatement réveillé le conflit entre les syndicats opposés à la réforme et ceux qui ont finalement voté au Cneser pour elle. Le texte final instaure de toutes façons la sélection à l’entrée dans le premier cycle du supérieur dans toutes les filières. Et les opposants donnent des consignes aux enseignants du secondaire pour ne pas entrer dans la logique de sélection.
Métier enseignant
Statut : La FSU contre le « dynamitage » du statut des fonctionnaires
« Le gouvernement prépare le lancement de 4 « chantiers de refondation du contrat social avec les agents publics » qui, en l’état, diminuerait son rôle », annonce la FSU dans un communiqué du 13 mars. Présenté lors d’une réunion technique de la DGAFP, le document entend revenir sur le recrutement et l’évaluation des fonctionnaires. « Le gouvernement confirme dans ce document son intention de renforcer l’individualisation des rémunérations et la prise en compte du «mérite » », note la FSU. » La FSU a demandé une nouvelle fois au gouvernement que les discussions portent sur d’autres sujets: plan de recrutements et de pré recrutements, conditions de titularisation des agents précaires, mesures ambitieuses de formation initiale et continue, leviers pour favoriser une mobilité choisie, reconnaissance du travail et de l’engagement des agents, revalorisation des salaires, impulsion de cadres collectifs de travail ». Le syndicat « demande dans l’immédiat au gouvernement de revoir le document présenté aujourd’hui aux organisations syndicales et de poser les bases d’une véritable concertation sur les évolutions nécessaires à conduire ».
Salaire : Rendez vous pris avec l’Etat
Lors du Conseil Commun de la Fonction publique du 9 mars, Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique, a annoncé qu’un rendez vous salarial serait convoqué « à la mi juin », écrit la Fsu. « La demande portée par la FSU avec l’intersyndicale des fonctionnaires a donc partiellement abouti, cette date pouvant permettre des discussions avant que les arbitrages budgétaires ne soient définitifs ». Le syndicat estime que « cette annonce n’augure rien du contenu que le gouvernement mettra dans ces négociations salariales » et appelle les fonctionnaires « à se mettre massivement en grève le 22 mars pour exprimer leur attente de véritables réponses à l’urgence salariale dans la Fonction publique et ainsi peser sur ce rendez-vous salarial ».
Mutations : Pan sur le bec
» À l’occasion de la publication des résultats, le ministère a choisi de se passer de l’expertise des organisations syndicales et les a directement envoyés aux candidats. Il a cependant commis une erreur concernant les modalités de prise en compte de la bonification CIMM (centre des intérêts matériels et moraux) par l’algorithme des permutations. Les résultats diffusés ne sont donc pas ceux correspondant aux décisions d’attribution des bonifications prises dans le cadre des CAPD. Lorsque l’on connait l’importance pour chacune et chacun d’une possibilité de changer de département ou non, cette publication erronée est déplorable », écrit le Snuipp dans un communiqué du 12 mars. Selon le syndicat » une douzaine d’enseignants n’obtiendront pas la mutation indûment annoncée et quelques dizaines verraient une amélioration du résultat de leur demande. Non seulement le ministère a diffusé des résultats erronés mais il a été imprécis dans sa communication, générant de légitimes inquiétudes chez l’ensemble des participantes et des participants ». L’incident révèle la forte tension entre l’administration et les syndicats sur une procédure qui marque le pouvoir des organisations syndicales et la volonté ministérielle de s’en affranchir…
Privé : Menaces sur l’emploi dans les Opca
« La ministre du Travail, dans ses annonces concernant la future loi sur la formation professionnelle, a indiqué que la collecte des fonds actuellement opérée par les Opca sera confiée aux Urssaf… Avec une restructuration des Opca par filière, une diminution drastique de ces structures aura lieu, les deux collecteurs interprofessionnels où se concentrent le plus grand nombre de salariés pouvant même être menacés », estime la Fep Cfdt dans un communiqué du 9 mars. « La Fep et le Synafor CFDT craignent que cette mesure n’ait pas été pesée en termes de conséquences pour les salariés des Opca… Si tout cela n’a pas été pensé, il faut donc s’attendre à la suppression de nombre d’emplois dans les Opca ».
Agrégation de grammaire reportée
Un arrêté publié au J.O. du 13 mars annule la seconde épreuve d’admissibilité de l’agrégation externe de grammaire (latin) qui s’est tenue le 6 mars. Une nouvelle épreuve aura lieu le 19 mars à 9 heures.
L’élève
Apprentissage : L’ARF prédit la fermeture des petits centres
» Vers la disparition de l’apprentissage en dehors des grandes villes » , annonce l’association des régions de France. L’ARF ne digère pas la réforme de l’apprentissage menée par le gouvernement et continue à s’y opposer.
Inclusion scolaire : Participez au tchat de l’Autonome
Depuis la loi « handicap » de 2005, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire a plus que doublé. Comment mettre en œuvre l’inclusion scolaire ? Quels bons réflexes adopter ? Le 15 mars à 18h, l’Autonome de solidarité donne rendez vous aux enseignants du premier degré. Réalisé en partenariat avec l’APAJH, (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés), ce moment d’échange permettra d’associer les savoirs, les compétences et les sensibilités de deux organisations dont le militantisme vise à la scolarisation possible de tous les enfants de ce pays, dans les conditions les plus propices à leur réussite, notamment en termes de moyens et de conditions matérielles, pratiques et juridiques d’encadrement dans l’école et la classe. Vous pouvez dès maintenant poser vos questions.
Numérique
Mais où est passé le plan numérique ?
Au moment où s’ouvre le salon Eduspot on peut s’interroger sur ce que devient le plan numérique annoncé en 2015 par le précédent président de la République. Annonciateur d’un équipement massif des collégiens basé sur un volontarisme politique égalitariste (donnons à tous un équipement plutôt que de laisser chaque famille aux prises avec le choix d’équipement), le plan numérique rappelait, à son commencement, le fameux plan Informatique pour tous des années 1980, mais avec une autre ambition. Après les collèges connectés, puis les collèges préfigurateurs, on devait passer à l’échelle supérieure, la généralisation des équipements pour chaque élève au collège : « Des équipements individuels mobiles pour tous les collégiens d’ici la rentrée 2018 ». Etaient associés la formation des enseignants, la mise à disposition de ressources et la création d’un cadre de confiance (GAR, gestionnaire).
Hervé Borredon : Eduspot, l’EdTech et le manque de vision du ministère
Trois ans après le lancement par François Hollande d’un ambitieux Plan numérique qui prévoyait l’équipement de tous les collégiens, où en est la filière numérique française ? Pour le savoir il suffit de participer à Eduspot. Organisé par l’Afinef, une association d’entreprises du numérique éducatif, cette deuxième édition d’Eduspot s’ouvre aujourd’hui. Plus qu’un salon, Eduspot est un ensemble d’événements et de rencontres qui réunit enseignants, collectivités territoriales, entreprises de la EdTech française et institutionnels. Pendant trois jours, jusqu’au 16 mars, vont se succéder débats, conférences, ateliers de pratiques dans un environnement convivial. Hervé Borrédon, président de l’Afinef, marque pourtant les inquiétudes de la filière devant l’absence de vision ministérielle sur le numérique éducatif depuis 2017.
Bruno Devauchelle : L’école, les écrans et la petite enfance
A la suite de l’émission « envoyé spécial » du 18 janvier 2018, un débat, pas nouveau, a pris de l’ampleur : il concerne la place des écrans dans la petite enfance. La thèse portée par cette émission, ainsi que quelques autres reportages, est que l’on aurait affaire à des enfants (en bas âge) ayant des syndromes de type autistique et qu’en supprimant les écrans on résoudrait ce problème en un mois ! Certains spécialistes se sont élevés contre cette approche qu’ils considèrent comme caricatural et même scientifiquement fausse (voir les références ci-dessous). Ils rappellent qu’il faut penser posture éducative avant de désigner quelque coupable que ce soit. Au-delà de cette querelle, il y a à nouveau une question récurrente : quid de la responsabilité des journalistes (médiateurs professionnels) dans la forme et le fond des contenus qu’ils proposent au public. Au moment où les « fausses nouvelles » font l’objet de multiples articles, débats, lois et autres propos, cette opposition assez radicale entre deux points de vue, dont l’un est particulièrement médiatisé, n’est pas très saine. Pour l’éducateur, l’enseignant de maternelle, le directeur d’école, le parent, comment recevoir ce premier message et éventuellement le second, si tant est qu’il soit aussi médiatisé (ce qui n’est bien sûr pas le cas) ?
Des nouveautés à tester au salon Eduspot
Qu’est-ce qui peut intéresser un enseignant à Eduspot ? Au delà des conférences et des ateliers mis en avant dans le programme disponible en ligne, des trouvailles sont à tester dans la vaste zone d’exposition. De l’espace Spot Futur aux initiatives « terrains » valorisées par les académies présentes, les transpositions pédagogiques restent ensuite à imaginer par les enseignants. Tour d’horizon non exhaustif des opportunités utilisables avec les élèves.
Programmation : Un robot dans la calculette
Lier un robot à une calculatrice programmable , c’est ce que propose Texas Instrument avec le TI-Innovator Rover. Selon Texas Instrument, cette nouvelle calculatrice » dynamise l’apprentissage du code en proposant une illustration robotisée aux élèves du secondaire et au-delà. Concrètement, les élèves peuvent écrire des programmes sur leur calculatrice graphique TI compatible, tout en faisant tourner les roues du Rover ou autre action, pour un apprentissage amusant, interactif et pratique ».
L’Unesco enquête sur le mobile à l’école
Comment utiliser les mobiles en classe ? En marge de la Semaine du mobile, qui se tiendra dans quelques jours à l’Unesco, l’Unesco lance un appel à projet sur les pratiques pédagogiques utilisant les mobiles. Les écoles et établissements scolaires peuvent faire connaitre leurs réalisations à l’adresse ci dessous d’ici le 13 avril. Les meilleurs projets seront diffusés par l’Unesco.