Qu’est-ce qui peut intéresser un enseignant à Eduspot ? Au delà des conférences et des ateliers mis en avant dans le programme disponible en ligne, des trouvailles sont à tester dans la vaste zone d’exposition. De l’espace Spot Futur aux initiatives « terrains » valorisées par les académies présentes, les transpositions pédagogiques restent ensuite à imaginer par les enseignants. Tour d’horizon non exhaustif des opportunités utilisables avec les élèves.
Un stylo qui scanne et qui parle
Le nouveau stylo vocal « Exam-Reader » permet de scanner les mots et d’obtenir instantanément une version auditive. L’outil permet de numériser aisément jusqu’à 100 lignes en 5 langues. Conçu tout spécialement pour les élèves dyslexiques, l’appareil plutôt bluffant coûte 250 euros. De son côté, le distributeur Mysoft expose Antidote version 9, logiciel qui permet de corriger les textes numériques de façon intelligente en poussant les apprenants à réfléchir sur l’étymologie, la grammaire et le champ lexical. Ce logiciel peut être profilé pour s’adapter au style d’écriture de la personne ; même les pléonasmes et répétitions sont repérés !
Côté langue, on peut s’arrêter sur le stand d’English Attack dans l’espace d’exposition. En partenariat depuis 2 ans avec 8 lycées franciliens, la plate-forme continue son développement avec 1000 exercices vidéos. Ce « YouTube pédagogique » propose des tests de niveau en anglais moyennant 10 euros par an et par élève. « Chaque lycéen a accès à un tableau de bord avec des nouveaux contenus ajoutés chaque semaine », explique Paul Maglione. Les élèves travailleront sur des exercices issus d’extraits de film récent. L’enseignant peut adapter le niveau de difficulté pour chaque élève, ces derniers ont accès à un dictionnaire visuel plutôt pertinent.
Des ressources moins propriétaires ?
Ne manquez pas l’imposant stand d’Edumédia. Le célèbre éditeur de ressources scientifiques en 8 langues annonce une nouveauté de taille. « Dans les prochains mois les enseignants pourront faire leurs propres capsules avec une animation de l’éditeur. Le professeur se retrouvera directement en insertion dans la vidéo et pourra adapter son discours à sa séance. On libère les droits d’auteurs sur la capsule vidéo qui sera alors immédiatement téléchargeable en format mp4 », explique Christophe Monnerie. Quand les éditeurs de contenus s’adaptent aux pratiques de terrain…
A noter que les ressources granulaires d’Edumédia, désormais en html5, peuvent se partager avec un simple lien et s’intégrer dans les ENT ou les sites personnels d’enseignants. « Nous développons une nouvelle politique de partage de nos 800 ressources ». Chez Kwyk, après les mathématiques, le français et la physique-chimie sont dans les tuyaux. « Nous allons proposer une base d’exercices types avec des données différentes pour chaque élève » explique Roch Feuillade. On peut déjà tester des exemples sur écran ; l’approche ressemble à un cahier classique avec des exercices ouverts. « On ne privilégie pas les qcm, ici l’élève aura toujours besoin d’une feuille pour le brouillon ».
Vincent Lavanant, enseignant de SVT, accueille les visiteurs sur le stand de l’académie de Toulouse. Pas moins de 20 projets pédagogiques clés en main y sont détaillés. Par exemple, le projet E-conteurs de sciences développé par un enseignant de français est réalisé à partir d’images de la Cité de l’Espace de Toulouse. L’idée est de « faire parler des photographies scientifiques en leur attribuant un récit et en les animant avec un logiciel permettant des zooms sur l’image ». Un autre projet sur le suivi de tortues marines sous Scratch réalisé au collège Adrienne Bolland (31) est aussi mis en avant. De son côté, au 3ème étage, l’académie de Versailles a décliné la school box de « SBS mobilier » en webradio. Une tablette est même intégrée dans le bureau, l’amplificateur et les câbles sont cachés dans le pied. A noter que lycée professionnel de Prony à Asnières-sur-Seine est partie prenante de ce projet pour adapter ces box aux établissements.
Des montages vidéos simplifiés
Adobe Education propose « sa solution » pour réaliser des montages vidéos en ligne. L’approche se veut simplifiée avec un cloud proposé pour héberger les productions des élèves. « Les insertions de textes, pictogrammes et voix off sont combinables en quelques minutes. » Si vous voulez privilégier une approche tactile pour un montage vidéo avec des écoliers, il faut se tourner vers les studios de Mash Up. Leur proposition est une sorte de story-board réalisé sur une table. En manipulant des cartes associées à des éléments numériques, les élèves peuvent collaborer facilement pour aboutir à une production. Pierre-Alexandre Vigor, cofondateur et ancien prof d’histoire-géographie travaille avec le réseau Canopé et plusieurs associations cinématographiques sur ce projet.
L’espace « Spot Futur » est particulièrement fourni en nouveautés. Michel Brieu de Limouziks développe une application musicale permettant d’harmoniser automatiquement la mélodie. « Avec un seul doigt, on peut faire 3 sons sur tablette ». A quelques mètres de là, on peut s’essayer à un business game profilé start-up. Le jeu permet de simuler des plans de développement d’une entreprise du numérique. Plutôt fait pour des lycéens en filière économique ou des étudiants, ce simulateur intègre des récentes données macroéconomiques. Les apprenants sont en équipe et gèrent par exemple un marché mondial d’imprimantes 3D ou encore un développement virtuel d’assistants vocaux intelligents. Quelle place alors pour l’enseignant ? Le développeur rassure « Sa fonction est essentielle pour introduire le cursus de microlearning et surtout pour éviter que des équipes ne perdent trop rapidement… » Ouf !
Julien Cabioch
Dans le Café
Hervé Borredon : Eduspot, l’EdTech et le manque de vision du ministère