Annoncée le 14 février par JM Blanquer, l’idée de faire évaluer au bac le niveau en langues vivantes par une certification externe à l’éducation nationale a été confirmée par le premier ministre. Elle devrait arriver rapidement au lycée. Une décision qui remet en question le monopole de l’Etat sur les grades et qui interroge aussi les professeurs de langues.
« Ce que nous voulons avec Jean-Michel Blanquer et avec Frédérique Vidal, c’est accélérer la transformation de son apprentissage… Parce que l’anglais est la « première langue » de la mondialisation et que bien la maîtriser, c’est mieux maîtriser son avenir. C’est pourquoi nous allons introduire, dès le lycée, une logique d’attestation de niveau en langues étrangères. Une attestation qui fait l’objet d’une reconnaissance internationale. En clair, à terme, chaque étudiant à la fin de son lycée et au plus tard en fin de licence aura passé un test de type Cambridge, IELTS, financé par l’Etat, et qui donnera donc un niveau reconnu partout à l’étranger. »
Le 23 février, dans le contexte du soutien au commerce extérieur, le premier ministre a confirmé l’annonce faite par JM Blanquer le 14 février. L’annonce a été immédiatement reprise par les responsables du test de Cambridge pour faire la promotion de leur produit. Le premier ministre a demandé un rapport sur « la généralisation de cette certification sous trois ans » au ministre de l’Education nationale.
La mesure est accueillie vertement par les enseignants de langues de l’APLV. » Par ailleurs, les certifications TOEIC et TOEFL sont souvent obtenues après une période de bachotage centré sur des compétences peu transférables en situation réelle d’interaction. De plus, la durée de validité de ces certifications est limitée… L’APLV s’insurge contre le fait que l’Etat va dépenser des sommes importantes pour enrichir les organismes privés qui proposent ce genre de certifications », écrit l’association.
Adopter ce test c’est confier à une entreprise privée une partie du bac. Cela amène à revenir sur le monopole de l’Etat sur les diplômes, un principe fondamental en France. La brèche ainsi ouverte pourrait être exploitée par d’autres diplômes qui n’attendent que cela dans la formation générale comme dans la formation professionnelle.