Dans un article à paraitre dans le bulletin de l’Union des professeurs de physique chimie, Pierre Léna, président de la Fondation La Main à la pâte, revient sur l’analyse négative de la démarche d’investigation faite par Pisa. Pour l’académicien le thermomètre de Pisa est faux.
» Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’existe aucun système d’éducation dans lequel les élèves ayant déclaré être fréquemment exposés à l’enseignement fondé sur une démarche d’investigation (qui leur demande d’effectuer des expériences ou des travaux pratiques) obtiennent un score plus élevé en sciences. Après contrôle du statut socioéconomique des élèves et des établissements, une exposition plus importante à l’enseignement fondé sur une démarche d’investigation est corrélée à de moins bons résultats des élèves en sciences dans 56 pays et économies ». L’analyse de Pisa 2015 fait mal à La Main à la pâte qui a fait de la démarche d’investigation la base de ses formations associant scientifiques et enseignants.
Pour Pierre Léna, « les scores obtenus aux tests PISA ne la disqualifient pas. Son objectif, distinct de ce qu’évaluent les tests, n’est pas directement mesuré par eux. Toutefois, d’autres éléments contenus dans PISA, par ses questions ouvertes, en révèlent un impact positif, justement sur des objectifs jugés essentiels pour tout enseignement scientifique (goût pour la science, convictions épistémiques, orientations de carrière) », écrit Pierre Léna dans un article à paraitre dans le bulletin de l’Udppc.
Autre argument avancé par Pierre Léna : « si l’investigation n’a pas tous les effets attendus, c’est largement à cause des exigences de sa mise en oeuvre, et du temps de développement professionnel requis du professeur pour y devenir expert. En comparaison, un enseignement dirigé par le professeur, très classique, est plus aisément pratiqué et ses résultats sont plus immédiatement favorables ».
Résultats décevants pour La Map
Ce que Pisa nous apprend pour améliorer l’enseignement des sciences