Condamné déjà par F Popineau et S Crochet, respectivement secrétaires généraux du Snuipp et du Se-Unsa, dans L’Expresso du 6 décembre, le programme de JM Blanquer, en réponse aux difficultés en lecture des écoliers révélées par l’étude PIRLS, est étrillé par les syndicats d’enseignants. Du Sgen à la Cgt et du Snuipp au Se-Unsa, les syndicats soulignent l’écart entre les décisions ministérielles et les difficultés en lecture.
» Jean-Michel Blanquer fait un diagnostic qui passe totalement à côté des enjeux », écrit le Snuipp. « Pour remédier aux difficultés de compréhension en lecture, les propositions qui consistent à préconiser une dictée quotidienne, de la lecture à haute voix, à suggérer une kyrielle d’évaluations, à imposer une méthode ou un manuel “magique” et neuf heures de formation annuelles consacrées à la lecture ne répondent en rien au défi posé… Il est plus que temps d’investir massivement dans l’école, à la même hauteur que les pays comparables qui réussissent mieux que nous ».
» Le ministre est à contre-courant des attentes des professionnels de l’éducation », relève le Se-Unsa qui parle d’un plan « à contresens ». « Il passe à côté de l’occasion de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative pour relever le défi majeur de la maîtrise de la langue et de l’accès de tous à une compréhension autonome de l’écrit ».
» Les recommandations faites en mars 2016 par le CNESCO, les réflexions, formations et outils pour alimenter la réflexion pédagogiques des équipes par l’Institut Française de l’Education (IFE), les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), les centres académiques de ressources pour la maîtrise de la langue semblent oubliés », relève le Sgen. « Alors qu’on devrait au contraire construire les dispositifs pour permettre au plus grand nombre de collègues de les approprier et ainsi de faire évoluer le travail qu’ils et elles mènent avec les élèves que ce soit dans la classe et dans les dispositifs utiles en complément ».
La CGT éducation annonce déjà son intention de s’opposer à certaines annonces du ministre. » Le goût du ministre pour les neurosciences, au détriment de la diversité pédagogique, ainsi que sa volonté d’imposer des méthodes pédagogiques inquiètent les personnels et notre organisation. Il va imposer aux professionnel·les de l’enseignement des méthodes pédagogiques basées sur les seules approches scientistes, mais aussi un strict encadrement de leur travail et imposer, par exemple, des programmations annuelles dans le premier degré. L’ensemble des mesures avancées par le ministre indiquent clairement une très grande restriction des libertés pédagogiques des personnels enseignants et la CGT Educ’action s’y opposera ».