Souvent dans la salle des maîtres, ou en tout cas d’après mon expérience, chacun « se décharge » de ses moments pénibles. Alors on parle de ces élèves qui ne savent pas ceci ou cela, qui ont la bougeotte, qui ne se taisent jamais, qui ne rangent pas leurs affaires, etc. et la liste est sans fin. Peut-être qu’on a besoin de ça, mais parfois, je trouve ça pesant. Mais cette année, le soleil brille dans la salle des maîtres…
Une année, dans une école où c’était devenu quelque chose de vraiment lourd pour moi, j’avais imposé un midi où l’on ne pouvait échanger que des regards positifs sur nos élèves ; cela avait plus ou moins bien pris mais cette journée me faisait du bien. Parce qu’à force, on pense comme ça… Ou alors on l’a tous un peu en nous… Un enseignant canadien m’avait dit que c’était quelque chose de très français ; ça m’avait beaucoup interrogé…(et je me suis dit qu’il fallait que j’aille voir une école canadienne).
Cette année, le soleil brille dans la salle des maîtres. J’ai la chance d’avoir une collègue de travail qui s’enthousiasme des milliers de moments avec ses élèves, qui voit (vraiment) les lumières brillantes que les enfants portent en eux, qui raconte TOUUUUT ce qu’ils savent faire, comme ils s’engagent dans les activités, comme ils rient, vivent, travaillent, apprennent, coopèrent, prennent soin les uns des autres, etc… et la liste est sans fin ! Un regard bienveillant, sans naïveté, qui fait du bien, et … quelle chance ont ses élèves et notre école ! Et en plus c’est contagieux, ça force à s’interroger sur son propre regard et à voir d’abord et avant tout, toutes ses petites choses positives, belles, drôles, touchantes, … qui se passent dans une classe et qui viennent des élèves.
Alors (un très grand) merci à elle et je souhaite très fort qu’il existe une telle personne dans chaque salle des maîtres.
Nicolas
Chaque mercredi retrouvez « La Classe plaisir » et ses moments précieux…