Politique ministérielle
La revalorisation PPCR bloquée dès 2018 annonce ID FO
Alors que le ministre des comptes publics assurait avoir signé les décrets d’application de la revalorisation en application des accords PPCR, le cabinet de JM Blanquer a saisi l’occasion de la réunion d’un groupe de travail de personnels de direction pour annoncer le blocage du PPCR dès 2018. Selon ID FO, un syndicat de personnels de direction, toutes les mesures financières seront reportées dès 2018 de 6 à 18 mois.
Le jeu de massacre des contrats aidés à l’école
On peut penser ce qu’on veut des contrats aidés – qu’ils entretiennent la précarité, qu’ils n’aident pas à l’insertion… -, en supprimer des milliers du jour au lendemain comme cela s’est fait à la rentrée, parfois sans même prévenir les premiers concernés, ça n’est pas humain. Quatre témoignages pour illustrer la brutalité de la mesure et son impact dans les écoles.
Appel syndical unanime pour la grève le 10 octobre
» Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, les mesures négatives s’accumulent pour les agent.e.s de la Fonction publique : gel de la valeur du point indice, rétablissement de la journée de carence, perspective de 120 000 suppressions d’emplois sur les 3 versants de la Fonction publique… » , écrivent les syndicats de la fonction publique Cfdt, Cgc, Chtc, Cgt, FA, FO, Fsu, Unsa et Solidaires. La perspective d’une simple compensation de la hausse de la CSG sans gain de pouvoir d’achat s’ajoute maintenant au tableau. » Toutes ces mesures vont impacter fortement et négativement le pouvoir d’achat de plus de 5,4 millions d’agent.e.s public.que.s et fragilisent les services publics rendus aux usagers. C’est inacceptable. »
Michel Lussault : Ministre dogmatique, échecs en vue
» Est-ce pragmatique de ne pas évaluer les programmes existants avant de les modifier ? Est-ce pragmatique de les qualifier de précieusement ridicules ? Ou encore de revenir à un enseignement chronologique ? Ce n’est pas pragmatique, non. C’est dogmatique ». Dans L’Alsace et les quotidiens de l’est, Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes ,se lâche. Après l’annonce d’une révision des programmes par JM BLanquer, il critique vertement les positions ministérielles. « Le ministre remet en cause la notion de cycle. Or, les systèmes qui fonctionnent le mieux sont fondés sur la continuité des apprentissages. A contrario, il fait du CP une classe couperet. En littérature et en histoire, nous avions voulu sortir du Lagarde et Michard. Il revient à la chronologie… Quant aux mathématiques, les spécialistes sont sceptiques. Ils préconisent plutôt de maîtriser l’addition et la soustraction, puis la multiplication avant d’aborder la division en CE2, ce qui est le plus souvent pratiqué. Les changements annoncés semblent ouvrir la perspective de plus nombreux échecs scolaires ».
Le Snpden et « l’assassinat à petits feux » d’APB
Qui veut la peau d’APB ? Sans doute beaucoup de monde. En tous cas, Philippe Tournier, secrétaire général du Snpden, le premier syndicat de personnels de direction, ne croit pas à sa mort naturelle. Le 14 septembre, il explique que les interventions politiques, les coups bas de l’administration et les lobbys du supérieur ont tué un système qui fonctionnait et qui mettait de la morale dans les affectations. Le Snpden souligne aussi les risques qui attendent son remplaçant. A bon entendeur…
Claude Lelièvre : Trois hauts fonctionnaires »formidables » ministres : Haby, Ferry et Blanquer
Depuis les débuts de la cinquième République, seuls trois hauts fonctionnaires (qui n’étaient pas par ailleurs élus ou dirigeants politiques) ont été nommés ministres de l’Education nationale : René Haby, Luc Ferry et Jean-Michel Blanquer. Dans son interview au « Point » de la semaine dernière, le président de la République affirme qu’ « il faut en finir avec ce dilemme entre les politiques et les fonctionnaires. Cette République a parfaitement fonctionné à une époque où les fonctionnaires devenaient ministres […]. Jean-Michel Blanquer est un formidable ministre de l’Education nationale, fonctionnaire à l’origine » . Les deux premiers cités ont été nommés »par surprise » . Ce n’est pas du tout le cas de Jean-Michel Blanquer qui a fait au contraire un forcing manifeste.
Education artistique : Une chorale dans chaque établissement
« Une chorale sera mise en place dans chaque établissement scolaire et les partenariats entre établissements scolaires, conservatoires et associations de pratiques orchestrales seront développés », annonce le Conseil des ministres du 14 septembre. Il promet aussi que » les résidences d’artistes seront développées » et même que « le financement de la politique en faveur de l’éducation artistique et culturelle et les nouvelles actions qui seront menées en partenariat avec l’institution scolaire et les partenaires culturels constitueront une des priorités pour le prochain budget des deux ministères ». Il le faudra bien. Parce que si les collèges disposent de professeurs d’éducation musicale ce n’est aps le cas, sauf exception , en lycée. La marge de progression s’avère importante : selon le Snpden seulement un collège sur quatre et moins d’un lycée sur dix a suivi l’injonction ministérielle de la « rentrée en musique ».
Primaire
Evaluations Blanquer : L’heure est à la résistance
Quoiqu’en dise le ministre, rien de plus banal qu’une évaluation de début d’année. Pourtant, alors que les enseignants de CP s’apprêtent à faire passer ou à corriger les évaluations demandées par JM Blanquer, syndicats et associations professionnelles appellent à la résistance. Ils mettent au pied du mur un ministre qui a des conceptions pédagogiques bien ancrées. Son premier pas en pédagogie va-t-il déraper ?
Evaluation de CP : Le ministère cède mais annonce un protocole pour 2018
« Il est important que cette évaluation se déroule dans un climat de bienveillance.. sans aucun esprit de compétition ». Dans une lettre aux professeurs des écoles, Jean-Marc Huart, directeur de l’enseignement scolaire (Dgesco) lève les consignes d’application de l’évaluation de CP. « Vous avez la possibilité d ene faire passer qu’une partie des exercices », écrit-il. « Les durées de passation doivent être considérées comme indicatives ». Le ministère reprend donc à son compte les consignes données par les syndicats de s’affranchir nettement du cadre de ces évaluations. Mais la Dgesco remet à plus tard. Elle annonce « la construction d’un nouveau protocole » pour la prochaine rentrée « sous l’égide d’un conseil scientifique placé auprès du ministre », reprenant une demande d’E Gentaz et L Sprenger Charolles publiée dans le Café. C’est reculer pour mieux sauter.
Blanquer promet des créations de postes dans le primaire
« Il y aura des créations de postes ? A l’école primaire , oui ». Le 18 septembre, sur Europe 1, JM Blanquer a annoncé des créations de postes pour l’enseignement primaire dans le budget 2018. Il n’en a pas fixé le volume. Et n’a pas évoqué le cas de l’enseignement secondaire alors que le gouvernement doit supprimer 50 000 emplois de fonctionnaires d’Etat.
AFEF : Évaluations CP : Un stratagème politique pour désagréger les réformes en cours
Les enseignants de CP viennent de recevoir cette semaine les deux livrets d’évaluation français et maths à faire passer en urgence avant fin septembre, sans information, ni concertation collective, et encore moins de discussion pour juger de leur pertinence. Face à des évaluations diagnostiques en CP qui n’ont visiblement pas été testées, ils sont mis, au pas de charge, devant le fait accompli. Annoncées lors de la conférence de presse de rentrée du ministre Blanquer, elles ont été présentées comme relevant d’un esprit de « respect » et « confiance aux enseignants », et de « bienveillance envers les élèves », quand tout montre le contraire. De fait, les élèves de six ans vont subir un « examen » des plus anxiogènes dont l’effet premier sera de déstabiliser les enseignants de maternelle et de CP : culpabilisés et divisés, ils seront ainsi préparés à prendre pour des réformes quelques principes rétrogrades réactualisés. Examinons la manœuvre.
43% des communes sont déjà revenues à la semaine de 4 jours
« Sur les 21 735 communes qui ont au moins une école publique, 9 430 ont choisi de revenir à la semaine 4 jours à la rentrée, soit 43,38 % », annonce une enquête dévoilée par l’Association des maires de France (AMF) le 19 septembre. « Ce sont donc 8 % de communes supplémentaires par rapport aux chiffres de juillet ».
Métier enseignant
Règlement intérieur : Les réponses de l’Autonome de solidarité
« Le règlement intérieur définit les droits et devoirs de chaque membre de la communauté éducative. Il organise les règles de vie de l’école, du collège ou lycée en adaptant des principes fondamentaux du droit. Que doit-il contenir pour respecter la loi ? Quelles difficultés rencontrez-vous dans sa mise en oeuvre ? » L’Autonome de solidarité a apporté de nombreuses réponses aux questions posées par les enseignants lors d’un tchat le 20 septembre.
L’école et l’islam : Démontage en règle par Françoise Lorcerie
« Il y a deux Bernard Ravet dans ce livre, le responsable d’établissement scolaire, humaniste et ouvert à ce qui se présente, et puis l’homme fatigué, rongé de l’intérieur selon ses termes, qui veut donner un public à son exaspération. Il y a celui qui laisse réciter la prière des morts sous le préau par un collègue marocain en visite, en mémoire de Waël, élève de quatrième aimé de tous disparu dans le crash de la Yemenia. Et puis celui qui s’arcboute sur une thèse trop lourde qui finit par écraser son témoignage. » Sur le site de Laurent Mucchielli , Françoise Lorcerie, directrice de recherche au CNRS, se livre à un démontage en règle du dernier livre de Bernard Ravet « Principal de collège ou imam de la République ». Elle montre notamment comment B Ravet a alimenté le célèbre rapport Obin et comment le rapport a déformé les faits pour alimenter sa thèse. Les exemples cités par F Lorcerie montre comment ce rapport alimente tout un courant de pensée à partir de faits déformés.
Alain Bouvier lève les questions taboues
« Les questions taboues sont abondantes. Elles caractérisent peut-être notre système éducatif. Et l’hypocrisie est patente… Je me propose, chaque mois, sur ce Blog créé à cette fin, d’aborder brièvement un sujet d’actualité du monde scolaire français. Je l’analyserai à travers une ou plusieurs questions taboues ». Alain Bouvier, ancien recteur et toujours expert du système éducatif, ouvre un blog dédié aux « questions taboues » sur l’éducation, celles qu’il aime débusquer dans ses ouvrages. Sans nul doute, un lieu à surveiller…
Climat scolaire
Climat scolaire : L’AFEV ouvre la boite de Pandore
« La relation entre un climat scolaire positif et la réussite scolaire des élèves est aujourd’hui établie par la recherche..La qualité du climat scolaire influe aussi sur la construction de l’adulte et du citoyen ». Pour sa 10ème Journée du refus de l’échec scolaire, l’AFEV, une association de soutien scolaire, a mis le climat scolaire au coeur des efforts à fournir par le système éducatif. Avec de grands témoins, P Meirieu, F Dubet, N Mons, E Debarbieux, le thème du climat scolaire s’est ouvert à la question de la bienveillance envers les personnels d’éducation ou encore à la question de la discipline à l’école. Car améliorer le climat scolaire ne concerne pas que le bien être des élèves mais aussi celui des enseignants.
Bien-être : Les élèves français moins angoissés mais trop peu liés à leur école
On ne pourra plus dire que les élèves français sont les plus angoissés de l’OCDE. La livraison le 19 avril du tome III de Pisa 2015 relativise fortement l’angoisse ressentie par les jeunes Français. Elle montre aussi des jeunes heureux de vivre. Il reste des points noirs. Le plus grave est le très faible sentiment d’appartenance à leur établissement. Une situation qui retentit sur les résultats. Les jeunes Français sont aussi parmi les plus dépendants à Internet. Vous le saviez déjà?
Bien être des élèves : Les relations scolaires restent un problème
Que sait-on du bien être perçu par les élèves à l’école ? Qu’est ce qui l’influence ? Quelles conséquences a-t-il ? Un rapport de recherche du Cren (Etude BE-Scol 2, Université de Nantes) apporte un nouvel éclairage sur ces questions. Original, il s’agit d’une étude longitudinale qui suit sur plusieurs années un millier d’élèves du primaire et du collège, ainsi que des enseignants et personnels de direction, sur plusieurs années. Agnès Florin, co auteure du rapport avec Philippe Guimard, Fabien Bacro, Séverine Ferrière et Tiphaine Gaudon ville, fait le point sur les apports de cette recherche.
Numérique
Bruno Devauchelle : Ce que veulent dire les mots d’un ministre
Revenant sur l’annonce de l’interdiction du téléphone portable dans les établissements scolaires, Bruno Devauchelle analyse les propos ministériels. » Ce que le ministre tente de faire passer c’est l’idée que l’école ou le collège vont ainsi exprimer le choix d’une posture éducative face à une pratique sociale. Autrement dit l’école donne la morale, l’impose en son sein et tente de la diffuser aux parents. Ou dit encore autrement, au vu de l’incapacité de parents à éduquer leurs enfants à un usage raisonné du portable, il est temps de leur montrer, ainsi qu’aux enfants, quelles sont les priorités… Au-delà de la question d’interdiction, il y a la question d’éducation. Ce que Philippe Meirieu rappelait en 1998 dans une conférence mérite qu’on s’interroge. Il faut retrouver le sens de l’interdit en éducation. Encore une fois un propos de ministre recouvre plusieurs intentions. Il faut tenter de débrouiller les intentions et pas réagir simplement à l’effet d’annonce. Or l’intention est Politique ».
Bruno Devauchelle : L’école à la traine du marché ?
Si l’on prend en considération le demi-siècle qui a vu l’émergence de la question des technologies éducatives considérées comme très importante en éducation, il est indispensable d’analyser cette période en tentant d’étudier comment technologies, économie de marché, pratiques sociales et école ont articulé leurs développements respectifs. Au vu des sommes dépensées dans des technologies en constante évolution pour les mettre en place dans le système scolaire et universitaire, on peut constater des récurrences, des ruptures, mais au fond une forme de continuité. Nous voulons mettre en débat l’idée que le monde scolaire est passé d’une mission de pilotage du développement de la société à une mission d’accompagnement voire d’adaptation, si ce n’est de soumission.
Bruno Devauchelle : Quelle place pour le numérique dans l’école en 2017-2018 ?
Renoncement au plan numérique ? Gestion des données personnelles renvoyée aux chefs d’établissement ? Des décisions sont en préparation… En juillet dernier, dans notre dernière chronique d’entrée dans la période de vacances scolaires nous avions posé un certain nombre de questions. A ce jour ces questions (et quelques autres), n’ont pas reçu de réponses officielles. Mais les multiples propos du ministre laissent entendre que l’on pourrait ne pas être bien loin de découvrir des prises de positions et éventuellement les décisions ou réglementations.