On connait les déséquilibres internes dans la répartition des investissements en éducation en France. Ce que révèle Regards sur l’éducation dans sa nouvelle édition publiée le 12 septembre, c’est que l’effort budgétaire français a été inférieur à celui des autres pays entre 2010 et 2014. La refondation n’aurait-elle pas eu le budget nécessaire ?
Un investissement éducatif moyen mais déséquilibré
La France investit-elle assez en éducation? Posée ainsi la réponse de l’OCDE, dans Regards sur l’éducation, est assez simple. La part du PIB consacrée aux dépenses publiques d’éducation est au dessus de la moyenne de l’OCDE (4.8% contre 4.4%). Mais comme les dépenses privées sont plus faible, globalement on se retrouve dans la moyenne de l’OCDE avec 5.3% du PIB.
Par rapport aux autres pays de l’OCDE, la France dépense moins que la moyenne pour le primaire (7 400 $ par élève contre 8 700), à peu près autant pour le collège (10 300 contre 10 200 $) et davantage pour le lycée (13 900 cotre 10 100 $). Plus que la nécessité de revoir le bac on a probablement là la vraie raison de la réforme du lycée annoncée pour 2018…
L’essentiel de la dépense des établissements scolaires concerne les salaires des enseignants. Les dépenses de fonctionnement représentent 92% des dépenses. Autrement dit tout ce qui impacte les enseignants comme le nombre d’élèves par classe ou le temps d’enseignement impacte aussi directement et de façon notable le budget. Ce n’est pas par hasard que la France a nettement plus d’élèves par classe que la moyenne OCDE….
Une belle illustration de cette réalité est donnée par l’OCDE. En France le coût salarial des enseignants par élève entre 2010 et 2015 a été stabilisé en augmentant le nombre d’élèves par classe comme le montre le graphique ci dessous.
Une Refondation pas si prioritaire ?
Mais ce que montre Regards sur l’éducation c’est la très faible variation de la dépense publique d’éducation entre 2010 et 2014 par rapport aux autres pays de l’OCDE. Alors qu’en moyenne dans l’OCDE la part de la dépense d’éducation dans la dépense publique est restée stable, en France, malgré la Refondation, elle a diminué. L’augmentation de la dépense d’éducation a été faible , en tous cas nettement moins rapide que celle de la dépense publique. Quelque spays ont connu une baisse de leur dépense d’éducation, comme l’Espagne ou l’Italie. Mais bien plus nombreux sont les pays où ces dépenses ont augmenté comme la Suisse ou la Belgique.
En France, malgré l’élan de la refondation et les recrutements, l’effort financier apparait faible. L’éducation n’était déjà plus vraiment prioritaire.
François Jarraud