Jamais on ne vous aura autant écrit ! Après la lettre de JM Blanquer, c’est le président de la République lui-même qui écrit aux enseignants à l’occasion de la rentrée. Dans cette lettre il justifie la politique éducative du gouvernement et annonce vouloir aller encore plus loin. La lettre passe sous silence les aspects professionnels, notamment le gel du point fonction publique ou la hausse annoncée de la CSG.
Soutien aux réformes Blanquer
« Nous prenons avec le Premier ministre Edouard Philippe et votre ministre Jean-Michel Blanquer l’engagement de transformer l’École comme cela n’a jamais été fait, c’est-à-dire avec vous », écrit E Macron dans une lettre envoyée à tous les enseignants le 7 septembre. Elle fait suite à la lettre envoyée début juillet par le ministre de l’éducation nationale.
Le président de la République décline les différentes réformes annoncées. « Nous voulons vous redonner, à vous ainsi qu’à tous les acteurs de terrain, la capacité d’innover, de déployer les méthodes dont l’efficacité a été mesurée afin de créer les conditions concrètes de la réussite de tous les élèves », affirme E Macron. Il promet d’aller » beaucoup plus loin dans la lutte contre les inégalités », notamment grâce aux dédoublements enCP et Ce1 de l’éducation prioritaire.
Mais rien sur le métier enseignant
Le président reste muet sur le métier d’enseignant si ce n’est leur formation qui « doit être davantage nourrie par les recherches scientifiques, les expérimentations et la comparaison internationale » et » plus riche et centrée sur les besoins rencontrés dans salles de classe ».
Cette lettre si aimable arrive au moment où les enseignants découvrent que leur salaire est à nouveau gelé, que le jour de carence va être rétabli et que les accords de revalorisation sont difficilement compatibles avec le budget annoncé. Elle arrive aussi alors que l’on se demande comment le ministre pourra financer les 9 500 postes supplémentaires nécessaires aux dédoublements en Cp et Ce1 dans un gouvernement qui veut supprimer 50 000 emplois de fonctionnaires. Pour répondre à ces questions faudra-t-il une nouvelle lettre ? …
F Jarraud