Politiques
Blanquer engage les réformes de gouvernance
Réorganisation des académies, renforcement du pouvoir des chefs d’établissement, annualisation des services enseignants, refonte de leur évaluation et du mouvement… Dans une interview données à Acteurs publics, Jean-Michel Blanquer va un peu plus loin dans la réforme de la gouvernance de l’éducation nationale. Un grand pas qui n’est pas une surprise pour les lecteurs du Café pédagogique : nous l’avions annoncé le 25 août.
Bacs pros : Abandon des objectifs de réussite
L’objectif d’élever le niveau de qualification des jeunes français et d’atteindre 60% de diplômés du supérieur n’est plus à l’ordre du jour. Le gouvernement privilégie l’inclusion professionnelle, même à bas niveau, sur la poursuite d’études. C’est ce que l’on retient de la visite de Jean-Michel Blanquer et Muriel Pénicaud au lycée hôtelier Guillaume Tirel le 7 septembre. Alors que le gouvernement prépare la réforme de l’entrée dans le supérieur, cette double visite a matérialisé que le Travail l’emporte désormais sur l’Education. Une mauvaise nouvelle spécialement pour les bacheliers professionnels qui pourraient perdre les quelques garanties données par le gouvernement précédent.
Contrats aidés : Les tensions s’accumulent
« Des contrats aidés, on en a besoin mais pas autant que dans le passé ». La petite phrase de JM Blanquer sur France info le 6 septembre, ne risque pas d’apaiser les maires et les enseignants qui font face aux difficultés crées par la disparition subite des contrats aidés. Les problèmes commencent tout juste à émerger. Au fur et à mesure que les contrats s’arrêtent la machine éducative se bloque…
Blanquer : Recrutements ou liquidation des PDM en 2018 ?
« Il y aura plus de classes dédoublées l’an prochain. Nous dédoublerons aussi les CE1 en REP renforcé (REP+). Donc les enfants qui ont bénéficié cette année de cette mesure continueront à en bénéficier. Puis, nous dédoublerons les CP en REP. Cela nécessitera aussi des moyens supplémentaires », a déclaré JM Blanquer le 6 septembre sur France Info. Il a avancé un chiffre « vers 4 000 postes ». Comme il lui faudra environ 7000 postes à la rentrée 2018 pour les dédoublements envisagés, on se demande où il se procurera les 3000 manquants. Le ministre envisage-t-il de puiser dans les maitres + (du dispositif plus de maitres que de classes) qui n’ont pas encore été envoyés en CP ?
Rentrée : Cinquante ans de progrès de l’école en 3 graphiques
L’Ecole n’a pas à avoir honte d’elle-même. Certes l’Ecole française a ses faiblesses et il y a bien des critiques à lui faire. Le Café pédagogique n’est pas le dernier à relever ce qui ne va pas. Mais l’Ecole a aussi ses réussites. En trois graphiques, en s’appuyant sur la revue Education & Formations, rendons les visibles. En cette période de rentrée, nous les partageons avec vous…
Paris fait sa première rentrée Blanquer
Pour sa première rentrée de l’ère Macron, Paris est aux taquets, si l’on en croit le recteur Gilles Pécout : CP dédoublés en REP +, réseaux d’éducation prioritaire renforcés, » retour » des classes bilangues et du latin (qui n’avaient jamais vraiment disparu), etc. Un point noir toutefois : les centaines de jeunes toujours en attente de place dans le supérieur, en grande majorité des bacheliers professionnels.
Dubet : Blanquer déplace les clivages
« Les premières déclarations de Jean-Michel Blanquer brouillent les cartes. A gauche : les devoirs faits à l’école, les classes de 12 élèves dans les écoles les plus difficiles… A droite : les classes de latinistes et des classes européennes, les déclarations sur le redoublement et la discrétion des propos sur la mixité sociale des établissements… Pour le reste, les choses semblent beaucoup plus compliquées. L’autonomie des établissements participe du logiciel idéologique de la droite. Mais l’appel à des communautés éducatives autonomes est une vieille revendication des mouvements pédagogiques le plus souvent marqués à gauche », écrit François Dubet dans le premier numéro du Magazine de l’éducation, une revue de l’université de Cergy Pontoise.
Rentrée syndicale
La FSU inquiète des projets de Blanquer
« Le ministre dit ne pas vouloir la rupture mais opère des mesures où on voit qu’il veut marquer son empreinte ». Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, la première fédération syndicale de l’éducation nationale, la conférence de presse du 6 septembre est l’occasion d’un décryptage des propos et des décisions du ministre. Si certaines mesures ont pu satisfaire son organisation, le moment est à l’inquiétude. La FSU fait le portrait d’un ministre déterminé, qui cache son jeu et qui est en train de changer l’Ecole sans le dire…
Le Snes inquiet des projets gouvernementaux
« Ce qu’on retenu les professeurs de la rentrée gouvernementale, c’est l’avalanche de mesures sur les fonctionnaires ». Le 31 août Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, le premier syndicat du secondaire, manifeste elle aussi ses « inquiétudes » en cette rentrée. Si les mesures Blanquer sur le collège ont pu en partie satisfaire le syndicat, le discours ministériel sur l’autonomie des établissements, les mesures budgétaires du gouvernement, la réforme de l’accès au post-bac sont autant de sujets d’inquiétude. Le Snes dénonce aussi l’aggravation des conditions de travail alors que les effectifs élèves explosent.
Blanquer déçoit aussi le Sgen-CFDT
S’il restait encore un doute, il est levé : le ministre de l’Education nationale a raté sa rentrée auprès des enseignants. Après les syndicats de la FSU – le Snuipp pour le primaire, le Snes pour le secondaire – et après le SE-Unsa, le Sgen-CFDT a dressé le 7 septembre un bilan morose des premières mesures prises par Jean-Michel Blanquer, critiquant notamment la précipitation et un dialogue social à sens unique.
L’élève
Quand on arrive au collège..
Comment ça fonctionne un collège ? L’Onisep invite les enfants et les parents à une visite virtuelle des lieux qui permet une découverte du fonctionnement du collège. Dès le hall d’entrée sont posée sles questions de l’organisation de la vie au collège avec le carnet de correspondance. On découvre la vie scolaire, la salle des professeurs avec les relations parents – professeurs, la salle multimédia et le nuémrique à l’école, la salle de science ou celle de technologie. Une présentation adroite, séduisante et amusante pour éliminer les idées fausses et décompresser quand on arrive au collège.
Fonds sociaux des lycéens et collégiens
Une nouvelle circulaire redéfinit les critères d’attribution des fonds sociaux des collégiens et lycéens et du fonds social pour les cantines. Celui ci est attribué par une commission avec consultation du conseil d’administration. Les fonds sociaux collégiens et lycéens échappent par contre à tout controle et sont attribués par le seul chef d’établissement. On s’interroge sur les raisons. Est ce pour dissimuler son évolution?
Métier enseignant
Ouverture des concours de professeurs des écoles
Quatre arrêtés publiés au J.O. du 6 septembre ouvrent les concours de professeurs des écoles et fixent le calendrier des épreuves. Pour le concours externe du public et du privé, les inscriptions sont reçues jusqu’au 12 octobre. La date des épreuves d’admissibilité est fixée aux 9 et 10 avril. Pour le concours interne, les épreuves auront lieu le 19 mars. La date limite d’inscription est la même.
Vacances d’été : L’exception française ?
La France est-elle le pays des vacances d’été interminables ? C’est ce que laisse entendre le ministre qui, début juin, devant les parents de la Fcpe, a réouvert le chantier de la réforme des rythmes annuels. Mais qu’en est-il exactement ? Les vacances d’été sont-elles plus longues en France que dans les autres pays européens ?
Ouverture des concours des inspecteurs
Le Journal officiel du 1er septembre annonce l’ouverture des concours d’IEN et d’IPR. Le calendrier d’inscription est indiqué.
Numérique
Numérique : La glaciation ?
» Discernement pour l’éducation à l’information, pas d’écran avant 6 ans, etc.… tout, dans les propos du ministre indique que nous entrons dans une ère de glaciation pour les questions du numérique éducatif », estime Bruno Devauchelle. » Alors que tout dans la société pousse au développement des technologies issues de l’informatique et plus généralement nommées sous le terme générique de numérique, le monde scolaire continue sa valse-hésitation… Le monde scolaire est en réalité confronté à une question fondamentale et fortement médiatisée : comment résoudre le problème de l’incapacité du système scolaire à résoudre les inégalités sociales et intellectuelles ? PISA continue de montrer au fil des années que notre système accroit les inégalités. C’est donc devenu notre problème principal. Mais dans le même temps la diffusion massive des moyens numériques dans la société est en train de produire les mêmes déséquilibres que jadis le livre et l’écrit imprimé. Comment imaginer que le monde scolaire passe à côté de cette équation ? Or la glaciation que nous pressentons bien au-delà des discours et des propos médiatiques est à rapprocher de ce que l’on observe aussi dans la formation des adultes : il n’y a pas de miracle pédagogique par la technologie. Il y a surtout un fantasme d’économie et de rationalisation ».
Bruno Devauchelle : Numérique scolaire : Que savent les parents ?$
Les familles, les parents, les responsables adultes sont tous de plus en plus concernés par l’informatisation de l’école. On leur propose d’accéder au site de l’établissement, à une partie de l’environnement numérique de travail (ENT), de consulter les notes, de consulter le cahier de texte, d’interroger les enseignants etc. On l’a souvent entendu dans les salles des professeurs : « vont-ils mettre leur nez partout ? », « vont-ils surveiller notre travail ? », « vont-ils vérifier ce que font leurs enfants ? » On leur impose progressivement l’usage de l’informatique pour de plus en plus de services : inscription, orientation etc. et évidemment suivi de leurs enfants.
Bruno Devauchelle : Une révolution de l’apprendre à l’ère du numérique ?
Pour chaque enseignant, le dilemme est constant : comment enseigner pour qu’ils apprennent ? Pour chaque humain se pose aussi la question du besoin d’apprendre et du comment apprendre. Entre le formel et l’informel, apprendre est la base désormais de la réflexion sur l’enseigner mais bien plus largement sur le transmettre. Dans un contexte de domination d’une forme scolaire et des modèles d’enseignements multiséculaires, il n’est pas étonnant de trouver dans les travaux de recherche des résultats probants aux formes d’apprentissage induites par ce modèle scolaire. Comme de plus la rentabilité sociale de l’école et plus généralement d’un parcours académique sanctionné par une reconnaissance de l’état (diplôme et autres titres) est considérée comme allant de soi, il n’est pas étonnant que les apprentissages informels ou de l’expérience soient considérés comme peu efficaces. Et pourtant ils existent et sont particulièrement performants dans de nombreuses situations tout au long de la vie (et même à l’école). C’est donc bien l’apprendre qui est au coeur du questionnement, désormais renforcé par l’évolution de l’environnement informationnel et communicationnel.