« Les premières déclarations de Jean-Michel Blanquer brouillent les cartes. A gauche : les devoirs faits à l’école, les classes de 12 élèves dans les écoles les plus difficiles… A droite : les classes de latinistes et des classes européennes, les déclarations sur le redoublement et la discrétion des propos sur la mixité sociale des établissements… Pour le reste, les choses semblent beaucoup plus compliquées. L’autonomie des établissements participe du logiciel idéologique de la droite. Mais l’appel à des communautés éducatives autonomes est une vieille revendication des mouvements pédagogiques le plus souvent marqués à gauche », écrit François Dubet dans le premier numéro du Magazine de l’éducation, une revue de l’université de Cergy Pontoise.
« Le Ministre introduit une véritable rupture qui nous oblige à reformuler nos catégories d’analyse et de critique. Bien sûr, ce ministre se heurtera à de profondes protestations. Quand il réformera le baccalauréat, toutes les disciplines se défendront pour ne pas « tomber » dans le contrôle continu et les lycéens manifesteront contre la sélection. S’agira-t-il pour autant de mouvements de gauche si on ignore les dégâts de notre système d’accès à l’enseignement supérieur à la fois inefficace et injuste. Est-on sûr que le refus de l’autonomie des établissements favorisera l’égalité et la qualité de l’éducation ? »