« Quel milieu mieux que l’école maternelle est le plus apte à scolariser tous les élèves et construire le goût d’apprendre ? » C’est ce défi que cet ouvrage collectif, réalisé par un collectif du GFEN, veut relever. Ni ouvrage pratique, ni ouvrage théorique, l’ouvrage tente de relier les deux. C’est un outil pour penser ses pratiques pédagogiques, réfléchir à ce que les enfants apprennent en maternelle, inviter à aller plus loin. On appréciera particulièrement les pistes pour la petite section, les réflexions pour apprendre le langage ou penser son évaluation en maternelle.
Voilà 12 auteures, toutes formatrices ou chercheures, réunies par le GFEN pour un ouvrage de base pour la maternelle. En environ 200 pages, elles partagent leur expérience et leur réflexion sur tous les sujets de l’école maternelle : faire parler, initier à la compréhension de textes, accompagner l’autonomie, repenser l’emploi du temps.
La première partie, sur « les outils de la pensée », se situe dans une perspective vygotskienne. Véronique Boiron explique pourquoi il est important d’apprendre à parler à l’école. Elle montre que le langage est en lien avec la pensée et qu’apprendre à parler change son rapport au monde et aux autres. « L’école maternelle est un lieu unique pour apprendre à penser dans un mouvement collectif », explique-t-elle.
C’est aussi sur le langage que Maryse Rebière invite à réfléchir, cette fois en se situant sur le terrain des pratiques de classe. Pourquoi l’apprentissage de l’oral pose autant de problèmes ,demande-t-elle. Elle montre comment l’entrée dans l’école se construit avec le déplacement cognitif et langagier à l’école maternelle où le langage d’accompagnement de l’action cède la place au langage d’évocation. On passe alors à la découverte du langage de l’apprentissage puis au langage de la pensée.
Toujours sous un angle pratique et théorique, Isabelle Lardon revient sur l’enseignement de la compréhension de textes., une priorité détectée par le récent travail de R Goigoux. Elle analyse les pratiques enseignantes pour proposer des activités et des albums supports.
Une troisième partie s’intéresse aux « outils du métier ». Evelyne Collin s’intéresse à l’évaluation à la fois outil de mesure des progrès et de communication avec les parents. D’autres articles portent sur la musique, le dessin, les langues vivantes ou encore le développement de l’autonomie.
Le dernier chapitre s’intéresse à la formation des enseignants. Agnès Olivier présente une formation pour faire face aux difficultés des élèves. Christine Clémens Corbi invite à travailler l’emploi du temps comme un outil pédagogique.
Ces quelques éclairages sur ce livre montre la richesse et al grande variété des contributions. C’est toute une culture de groupe, des années d’expérience et de réflexion sur ses pratqiues qui sont restituées. Cela fait de » Apprendre à comprendre à l’école maternelle » un vrai petit manuel de formation pour les professeurs de maternelle.
GFEN, Apprendre à comprendre à l’école maternelle. Réflexions, pratiques, outis, Chronqiue sociale, ISBN 978-2-36717-353-5