Renouveau de l’Ecole ou pas ? Emmanuel Macron a promis que l’éducation nationale serait sa priorité et ses électeurs ont mis cette demande au 3ème rang de leurs attentes. Il a promis une nouvelle politique, une rupture avec la droite et la gauche, un nouvel élan , optimiste, vers un futur meilleur.
La nomination de Jean-Michel Blanquer va-t-elle en ce sens ? Le nouveau ministre a de grands qualités. Il a servi à des postes difficiles, de la Guyane à Créteil puis à la Dgesco. Il a su y laisser sa marque, y nouer des relations durables et des fidélités. Il aime dire que l’Ecole c’est sa vie. Et là dessus on le croit volontiers.
C’est justement le point faible de ce ministre. Jean Michel Blanquer n’est pas un homme nouveau. C’est un haut fonctionnaire qui a servi la droite. Il a mené dans l’Ecole des politiques qui elles aussi ont laissé une trace durable que les 5 années du quinquennat Hollande n’ont pas réussi à complètement réparer.
Pour les enseignants, son retour rue de grenelle sonne comme une Restauration. D’autant que le ministre est entouré de conseillers déjà présents au ministère avant 2012 ou qui ont servi d’autres ministres de droite sous Sarkozy.
Evidemment JM Blanquer est pour la première fois maitre de son ministère, ce qui n’était pas le cas avant. Il a l’opportunité de creuser l’écart avec les politiques menées avant 2012. Notamment de mener des politiques qui diminuent les inégalités sociales à l’Ecole et qui favorisent la mixité sociale. C’est ce qu’il faudra observer.
Il faut souhaiter aussi à l’Ecole qu’elle revienne à quelques vérités fondamentales. On ne changera pas l’Ecole sans les enseignants. On ne l’améliorera pas sans eux. Sur ce terrain un élément clé est de mettre effectivement en place le nouveau management des enseignants issu des accords PPCR et de refuser un management libéral.
Changer l’Ecole c’est la rendre plus juste. Améliorer l’Ecole c’est la réconcilier avec ses valeurs. L’urgence de l’Ecole c’est la fraternité et la confiance.
François Jarraud
Sur le site du Café
|