Qu’attendent les enseignants du prochain président ? Un sondage réalisé par l’Ifop auprès d’adhérents et sympathisants du Se Unsa montre leur attachement à des demandes traditionnelles dans le métier : réduire le nombre d’élèves par classe et augmenter la paye. Alors quelles marges de manoeuvre pour celui qui s’installera à l’Elysée ?
Des demandes anciennes
Syndicat officiellement « réformiste », le Se Unsa pourrait apparaitre comme le plus favorable à des évolutions profondes du métier d’enseignant. A l’occasion de son congrès national, le Se Unsa dévoile un sondage réalisé par l’ifop auprès de ses adhérents et sympathisants qui montre les limites des évolutions possibles.
La demande principale des enseignants reste la réduction du nombre d’élèves par classe (64%) dans un pays où les clases sont particulièrement chargées et où la baisse du nombre d’élèves apparait comme la méthode la plus sure de faire réussir davantage d’élèves.
La seconde demande c’est l’augmentation du salaire. Mais pas sous la forme « travailler plus pour gagner plus ». Les enseignants rejettent les heures supplémentaires à 59%, un pourcentage qui augmente avec l’âge.
« Oui mais » à l’autonomie
L’autonomie des établissements, un thème central des programmes de plusieurs candidats, est validée par 45% d’avis favorables contre 40%. Mais à condition qu’elle soit limitée : 78% des enseignants refusent l’idée que le chef d’établissement recrute les enseignants. Pas question non plus de céder un pouce aux parents : 60% des enseignants refusent d’accorder plus de place aux parents dans l’école, un pourcentage qui diminue avec l’âge.
Le maintien de l’éducation prioritaire est plébiscité à 89%. Une majorité de professeurs sont favorables à l’idée d’y affecter des enseignants expérimentés (73%). Le non dit c’est que cette mesure suppose une autre gestion des carrières…
François Jarraud