Politique
Revalorisation et baisse des effectifs dans les classes : Les propositions de Benoît Hamon
Benoît Hamon réussira-t-il à reconquérir le vote enseignant ? Crédité, selon le Cevipof, de 25% des intentions de vote chez les enseignants, il est actuellement dépassé par E Macron (29%). C’est dans ce contexte qu’il présente le 16 mars son programme électoral qui accorde une grande place à l’éducation. Dans la continuité du quinquennat Hollande, B Hamon veut revaloriser les enseignants, diminuer les effectifs élèves et créer un système d’aide pour les écoliers et collégiens. Loin de désinvestir, le candidat socialiste annonce 9 milliards d’investissements dans l’éducation sur le quinquennat
« L’autonomie démocratique » des établissements dans le programme Hamon
» Prenons donc partie résolument pour l’autonomie des établissements, mais sans la confondre avec l’indépendance. Exigeons une « autonomie démocratique » et refusons l’ « autonomie libérale ». » C’est l’idée force du chapitre Education, rédigé par Philippe Meirieu, du livre programme de Benoit Hamon et Yannick Jadot qui sortira le 22 mars aux éditions Robert Laffont.
Barometre Unsa : Le quinquennat n’a pas convaincu les professeurs
Malgré la revalorisation et les nouvelles perspectives de carrière, le fossé ne cesse de se creuser entre les enseignants et le gouvernement. Les politiques menées depuis 2012 ne sont appréciées que par un professeur sur quatre, un pourcentage qui continue à baisser. Tous les indicateurs révèlent une moral enseignant qui sombre. C’est le principal enseignement du baromètre Unsa publié le 22 mars. Avec 31 000 réponses, dont moitié de non sympathisants Unsa, il sonde les états d’âme d’un corps qui se divise et révèle les tensions entre les enseignants et l’encadrement. En fin de quinquennat c’est un constat inquiétant que dresse l’Unsa Education.
A Béziers, la résistance passive des profs face à Ménard
On était aller voir ce qui se passait dans les écoles de Béziers, la ville de Robert Ménard, en octobre 2015 (1). Alors que l’on prévoit une poussée de la candidate frontiste à la présidentielle, on a eu envie d’y revenir. Résultat : rien de très spectaculaire mais une ambiance qui se détériore et une défiance qui s’enracine entre la communauté éducative et la municipalité.
Election : La FSU interpelle les politiques sur l’avenir des fonctionnaires
« Au lieu de supprimer des emplois il faut continuer à en créer ». Après le Snes et le Snuipp, la fédération FSU prend la parole le 20 mars et s’adresse directement aux candidats à l’élection présidentielle. Le message est clair : pas question de revenir sur les accords PPCR ou la retraite. Pas question non plus de supprimer des postes. Bernadette Groison appelle à un effort supplémentaire pour l’enseignement secondaire.
Présidentielle : Dialogue de sourds sur L’Ecole
Premier thème évoqué lors du débat entre les 5 candidats à la présidentielle le 20 mars, l’Ecole a-t-elle été bien traitée ? Chaque candidat a mis en avant quelques points de son programme sans qu’il y ait véritablement échange et débat sur la cohérence des propositions. L’émission confirme les propositions de chacun sans permettre de dessiner vraiment un avenir pour l’Ecole. L’Ecole n’a servi qu’un round d’échauffement.
Mélenchon publie son programme éducation
On annule tout et on satisfait toutes les revendications. Le programme éducation de Jean Luc Mélenchon, publié le 22 mars, a été rédigé par Marianne Nedyj, juriste, et Paul Vannier et Aurélien Saintoul, enseignants. Il propose à la fois d’annuler les réformes entreprises depuis 2012 jusque dans le détail et de satisfaire des revendications parfois très catégorielles. Dernière particularité : le programme, qui engagerait des dépenses très importantes, n’est pas budgétisé.
Politique : L’Unsa appellera à faire barrage au F.N.
« On ne peut pas défendre l’école républicaine quand elle n’existe plus. Il y a un vrai danger de renverser la démocratie. On ne donnera pas de consigne de vote. En revanche on appellera à faire barrage au F.N. ». Répondant à une question du Café pédagogique, Laurent Escure, secrétaire générale de l’Unsa Education annonce le 22 mars que son syndicat donnera une consigne de vote contre le F.N. entre les deux tours. Entre le 23 avril et le 7 mai, une date semble toute trouvée…
Emmanuelli : Mort d’un pionnier
Henri Emmanuelli l’était pas qu’une » grande conscience de gauche et l’ardent avocat d’un socialisme exigeant et ambitieux », pour reprendre les mots de N Vallaud Belkacem. C’était aussi un pionnier du numérique éducatif, une dimension que le ministère de l’Education nationale semble avoir déjà oubliée. C’est pourtant les commandes du département des Landes qui ont financé les premiers manuels numériques et mis en route le processus qui a mené à la EdTech actuelle.
Le Snuipp publie son catalogue de revendications
« Le Snuipp ne cède pas au fatalisme ». Alors qu’il n’est question, dans le débat électoral, que de sabrer des têtes de fonctionnaires et de tailler dans les budgets éducatifs, le Snuipp présente le 16 mars un Livre blanc qui regroupe ses exigences. Le premier syndicat du primaire rappelle la priorité au primaire et égrène ses revendications comme si de rien n’était. Objectifs : mettre l’école dans le débat électoral, convaincre les candidats aux élections et peut-être relever les espérances d’enseignants démoralisés. 2017 ? Même pas peur !
Trois candidats pour une éducation prioritaire
La réforme de l’éducation prioritaire a-t-elle un avenir ? Echaudé par ses évolutions en dents de scie dans le passé, l’OZP, une association d’acteurs et de militants de l’éducation prioritaire, invite le 22 mars les candidats à l’élection présidentielle à présenter leur projet. Si les représentants des 3 candidats présents, Mélenchon, Hamon et Macron, veulent tous diminuer le nombre d’élèves par classe, leurs choix renvoient à des visions différentes de l’éducation prioritaire. Pas sur que l’OZP soit rassuré…
Etablissements
Palmarès des lycées : Qu’est ce qui fait la réussite du lycée Utrillo de Stains ?
Dans le palmarès des lycées 2017, un établissement se détache : le lycée polyvalent Utrillo de Stains (93). So nom revient dans les 10 premiers lycées dans 3 des 4 séries du lycée général et technologique. Utrillo est 2ème pour la filière STMG et 6ème pour les séries S et L. Un résultat qui est obtenu avec un taux d’accès au bac excellent et un taux de réussite très supérieur à ce qui es attendu compte tenu de l’origine sociale des élèves. Comment le lycée fait il pour combattre les pesanteurs sociales et donner leur chance à ses élèves ? Olivier Chesneaux, proviseur, nous donne quelques pistes d’explication….
Le contre palmarès des lycées
Le classement des lycées. Connaissez-vous le lycée Utrillo de Stains (93) ? Non ? C’est pourtant un des meilleurs lycées de France. Pour nous il cumule les bonnes places dans le peloton de tête des lycées français : sixième lycée pour la série L, sixième aussi pour la série S, deuxième pour la série STMG. C’est le seul lycée que l’on retrouve ainsi 3 fois en haut des listes des indicateurs des 4 séries du lycée général et technologique. Du moins dans la lecture qu’en fait le Café pédagogique. S’il est impossible d’enfermer la réalité du travail effectué dans les établissements dans des statistiques, il est possible d’utiliser les indicateurs de résultats des lycées publiés par le ministère de l’éducation nationale pour dévoiler des traces de ce travail. Encore faut-il vouloir les chercher. Parce qu’il y a plus de mérite à faire réussir les jeunes des quartiers populaire que de sélectionner parmi les bons élèves pour remplir ses terminales, le Café pédagogique exploite les statistiques ministérielles pour mettre en avant les lycées qui font vraiment réussir les jeunes qui ont besoin de l’éducation nationale.
Qu’est ce qui fait la valeur d’un lycée ?
Qu’est ce qui rend un lycée plus efficace qu’un autre ? Sous la direction de Brigitte Bajou, Fabienne Paulin?Moulard et Thierry Bossard, l’Inspection générale étudie la validité des indicateurs mis au point par la Depp. Mais le rapport est surtout l’occasion d’une étude plus générale sur les valeurs du lycée où entrent l’architecture, les relations entre les adultes, les travaux donnés par les enseignants et un peu , quand même, les moyens.
Une enquête sur le « Collège fantôme » révèle le poids réel des exclusions temporaires
Selon une enquête réalisée par Benjamin Moignard (Université Paris Est Créteil) pour la Fcpe, « ce sont chaque jour les effectifs d’un collège entier d’élèves qui sont temporairement exclus certains mois » dans chaque département. L’exclusion temporaire, qui devrait être exceptionnelle, serait devenue un outil de gestion ordinaire d’un collège en souffrance.
Sécurité : Le Snpden veut du personnel de sécurité dans les établissements
« On ne fera pas l’économie du fait que la sécurité est un métier ». Sondage à l’appui, Philippe Tournier, secrétaire général du Snpden, a fait un état des lieux de la sécurité des lycées le 23 mars suffisamment énergique pour être suivi immédiatement d’un communiqué ministériel. Si les établissements ont pris le risque au sérieux, pour le Snpden ils manquent de la culture sécuritaire pour se préparer aux différents risques et particulièrement au risque d’attentat. Le syndicat veut saisir l’occasion de la signature des contrats tripartites établissement – rectorat et collectivité locale pour faire entrer la culture de sécurité dans les établissements. Et il veut aussi régler une fois pour toute une question qui l’irrite fortement : celle de la sortie cigarette des lycéens.
Métier
Remplacements : La nouvelle circulaire
Annoncée par la ministre dans la circulaire de rentrée, la nouvelle circulaire sur le remplacement des enseignants change la donne au primaire come au secondaire. Elle commence par un rappel de tous les textes encadrant les différents types d’absence (enfant malade, concours, election etc.) pour arriver au régime des remplacements.
Au CSE : Vacances et conservation des notes au bac
Va-t-on revoir le calendrier des congés et supprimer une des trois zones qui l’organisent ? C’est une des questions posées au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du 23 mars. Autre question importante : la conservation des notes au bac d’une série à l’autre pour lutter contre le décrochage.
Contractuels : Un texte harmonise des pratiques rectorales
» La volonté d’harmoniser les pratiques académiques de gestion des contractuels a conduit à définir plus précisément au niveau national, dans un cadre rénové, les règles de gestion et de rémunération applicables, tout en préservant la souplesse nécessaire à une gestion de proximité et à la couverture de l’ensemble des besoins en personnels enseignants, notamment lorsqu’ils ne peuvent être couverts par la voie des concours », précise la circulaire publiée au BO du 23 mars.. Elle définit notamment la durée du contrat et son renouvellement. Mais » les modalités de classement dans l’espace indiciaire de référence, ainsi que celles relatives à la réévaluation de la rémunération, sont définies par les recteurs »…
Numérique
Risques numériques : L’Autonome a répondu à vos questions
Grand succès du tchat organisé le 22 mars par l’Autonome de solidarité. De 18 à 20 heures, le bâtonnier Francis Lec et Vincent Bouba, président de la commission juridique de l’Autonome, ont répondu aux questions des enseignants sur les risques liés au numérique.
Des mobiles pour scolariser les millions d’enfants réfugiés
Les smartphones vont ils permettre de relever de défi de la scolarisation des enfants réfugiés ? C’est l’espoir que soulève la Semaine de l’apprentissage mobile organisée par l’Unesco et l’UNCR, l’organisme des Nations Unies pour les réfugiés. A l’appui de cette thèse, les engagements des organisations internationales. Mais aussi l’émergence de premiers logiciels créés spécialement pour alphabétiser ou intégrer une population de réfugiés qui explose.
EduApp4Syria : L’application qui alphabétise les réfugiés syriens
Le mobile peut-il remplacer l’école défaillante ? Le pari est relevé par deux pays qui mettent des moyens pour développer des services éducatifs au bénéfice des enfants syriens réfugiés. La Norvège a payé le développement de deux applications d’alphabétisation pour ces enfants. Elles sont maintenant fonctionnelles et peuvent être téléchargées gratuitement. En Turquie, qui accueille près de 3 millions de réfugiés syriens, Turkcell, l’opérateur téléphonique national, développe des services vers les réfugiés. La Suède prépare des outils d’apprentissage du suédois pour ses 200 000 réfugiés arabophones.
Numérique et pratiques pédagogiques : Le Café mensuel est paru
Trois dossiers dans ce nouveau numéro du mensuel du Café pédagogique. L’architecture scolaire, à travers deux événements, est interrogée. Peut-elle influer sur les pratiques pédagogiques ? Et si oui, quelles conditions architecturales mettre en place pour accompagner l’intégration du numérique dans l’Ecole. Un second dossier interroge l’efficacité pédagogique du numérique , notamment avec une nouvelle étude dans l’enseignement primaire que le Café pédagogique s’est procurée. Le troisième dossier est tout autre : il s’agit de l’égalité filles – garçons dans l’institution scolaire : comment l’instaurer dans l’Ecole , avec des exemples de pratiques.
Bruno Devauchelle : La fin de l’école avec le numérique ?
Le déclin de l’institution scolaire viendra-t-il du dehors ou du dedans ? Il semble bien que plusieurs initiatives actuelles semblent poser la première hypothèse comme probable. Multiplication des écoles et universités d’entreprises, développement de nouvelles écoles privées, soutenues ou non par des fonds privés (et autres subventions), voilà quelques éléments qui interrogent un paysage marqué en France par la domination d’un enseignement public et privé sous contrat (financé par l’Etat en grande partie). Le projet de la « grande école numérique » lancé en 2015 semble aussi indiquer un chemin nouveau qui semble avoir été initié en France par Xavier Niel et l' »Ecole 42″ et ses responsables qui considèrent le prof comme un frein et qui laissent le travail automatisé de suivi à l’ordinateur et aux pairs. De même un responsable d’une société qui « vend des MOOCs » se plaint-il de l’inadaptation du système par rapport à son modèle d’enseignement sans présence.
Bruno Devauchelle : Numérique : Ils en veulent tous, mais pour quoi faire ?
Le numérique et l’école sont présents dans tous les projets présentés par les politiques qui ambitionnent le poste de président de la République. Malheureusement aucun texte, aucun débat, aucun propos ne montre une ligne de pensée différente, voir novatrice par rapport à l’institution actuelle. Les états-majors sont-ils en panne d’imagination ? Non ils sont, pour la plupart, incapables de penser autrement le monde de demain qu’en défendant celui d’aujourd’hui retouché à la marge. Et ce monde d’aujourd’hui marqué par le modèle de sélection négative, dont on sait qu’il ne répond pas aux besoins des citoyens et de la société, se trouve renforcé dans la plupart des programmes d’une manière ou d’une autre. On mettra une exception, qui même si elle semble modeste est significative, celle de la proposition de Philippe Meirieu publiée dans l’ouvrage diffusé par B.Hamon et Y.Jadot en lien avec Michel Wievorka. L’autre autonomie proposée ici semble aller dans le bon sens, même si on peut sentir la résistance jacobine récurrente (bien que souvent ambivalente du côté des acteurs) dans l’institution scolaire.