Premier thème évoqué lors du débat entre les 5 candidats à la présidentielle le 20 mars, l’Ecole a-t-elle été bien traitée ? Chaque candidat a mis en avant quelques points de son programme sans qu’il y ait véritablement échange et débat sur la cohérence des propositions. L’émission confirme les propositions de chacun sans permettre de dessiner vraiment un avenir pour l’Ecole. L’Ecole n’a servi qu’un round d’échauffement.
Les 5 candidats à l’élection présidentielle ont ouvert l’émission sur Tf1 le 20 mars par une suite de déclarations sur l’Ecole. Seul JL Mélenchon a , une seconde, contredit M Le Pen sans arriver à un véritable échange.
François Fillon a ouvert les interventions par des déclarations très hostiles aux enseignants. « Il faudra que les enseignants acceptent un temps de travail plus élevé », a-t-il dit. F Fillon veut aussi faire de l’apprentissage « la filière centrale de l’accès à l’emploi » tout en retirant à l’Education nationale l’enseignement professionnel qui serait confié aux régions. Il a redit qu’il instaurerait le port de l’uniforme avec un argument nouveau : celui-ci serait imposé « pour symboliser l’appartenance à la communauté nationale ». Faut-il en conclure un véritable uniforme identique pour toutes les écoles ?
Emmanuel Macron veut « plus d’heures de cours par élève au primaire », une proposition qui reste à définir. Il a rappelé sa proposition de quotas d’élèves en cycle 2 : 12 élèves maximum par classe dans l’éducation prioritaire. Il veut « donner aux enseignants les moyens de mieux travailler » soit 3000euros de plus en zone prioritaire.
Jean Luc Mélenchon a critiqué les discours déclinistes sur l’Ecole rappelant que la France produisait plus ‘ingénieurs que les autres pays. « Vous vous trompez si vous pensez que l’apprentissage est une voie royale », dit-il. Il propose d’ouvrir de nouveaux lycées professionnels et d’accorer une indemnité aux lycéens professionnels dès 16 ans.
Marine Le Pen veut « 100% du temps d’apprentissage à l’école pour les fondamentaux » ce qui signifie la disparition de la plupart des disciplines comme le pratiquent des écoles traditionalistes hors contrat. La candidate veut supprimer les Elco, que le ministère a déjà annoncé vouloir fermer. « Il faut revenir sur les rythmes scolaires » dit-elle, « mettre fin au collège unique ». Elle dénonce l’insécurité dans les établissements : « trop de professeurs sont malmenés , vont à l’école la peur au ventre ».
Benoit Hamon : « oui, pour qu’il y ait la paix à l’école, encore ne faut-il pas la prendre en otage d’un débat assez nauséabond comme Marine Le Pen », commence le candidat. Il propose de limiter toutes les classes du cycle 2 à 25 élèves par classe et 20 en zone prioritaire, outre mer et zone rurale. Pour cela il veut recruter 20 000 enseignants de façon aussi à relancer la formation continue. Enfin il fat de la mixité sociale dans les établissements un objectif principal pour l’Ecole.
François Jarraud