« Au lieu de supprimer des emplois il faut continuer à en créer ». Après le Snes et le Snuipp, la fédération FSU prend la parole le 20 mars et s’adresse directement aux candidats à l’élection présidentielle. Le message est clair : pas question de revenir sur les accords PPCR ou la retraite. Pas question non plus de supprimer des postes. Bernadette Groison appelle à un effort supplémentaire pour l’enseignement secondaire.
Clarifier les programmes
Le fonctionnaire bashing ça suffit. Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, veut mettre fin aux discours hostiles à la fonction publique. Dans une lettre envoyée aux candidats à l’élection présidentielle elle rappelle que « la Fonction publique est un élément structurant de la société qui contribue au développement économique du pays et à son rayonnement international… Pour développer l’économie de notre pays et retrouver une croissance, la Fonction publique est indispensable. Comment espérer en effet cela sans pouvoir compter sur une formation qualifiante et de haut niveau, sans le développement de la recherche mais aussi sans les investissements des collectivités locales ».
Elle demande aux candidats de clarifier leur position. « Certains programmes inscrivant prioritairement la réduction du nombre d’agents et la limitation des services offerts aux usagers, ne manquent pas de nous inquiéter. Les agents doivent connaître l’avenir qui leur est promis par les uns et les autres. » Une remarque qui vise Fillon comme Macron.
« Un mensonge »
L’annonce de F Fillon de supprimer 500 000 emplois sur 5 ans lui semble un mensonge. En tout cas, « la Fsu serait totalement opposée à des suppressions d’emplois de 500 000 ou 120 000 postes ». Dans la même veine elle se déclare « opposée à tout allongement du temps de travail ». Elle est aussi hostile à un alignement des retraites du public sur le privé. « Ceux qui portent ça nous trouverons sur leur chemin ».
Mais pour elle il ne fait aucun doute qu’il faille créer de nouveaux emplois de fonctionnaires. « Le service public a un énorme chantier devant lui : il y a le défi de la démographie et le champ énorme de la formation des adultes… Au lieu de supprimer des emplois, il faut continuer à en créer », a-t-elle déclaré le 20 mars.
Un livre blanc
La FSU édite un « livre blanc » qui détaille ses orientations pour la fonction publique. Le syndicat y décrit la Fonction publique comme « la clé de voute du modèle social français ». Il revient sur les salaires, le temps de travail et les conditions de travail. Trois sujets d’améliorations.
Un effort pour le second degré
S’agissant de l’éducation, la Fsu demande de nouveaux efforts. » Poursuivre l’effort budgétaire est une nécessité. C’est ce qui est plébiscité par 9 français sur 10 dans notre dernier sondage réalisé par Harris Interactive afin de permettre de répondre aux évolutions démographiques mais aussi aux différents besoins (formation, actions pédagogiques…) », dit le livre blanc. B Groison rappelle qu’elle » a toujours été convaincue qu’il fallait investir dans le premier degré… Mais il va falloir faire un effort supplémentaire pour le second degré ».
Sur les réformes, « on n’a jamais été pour le statu quo sur la réforme des rythmes et du collège », dit B Groison. « Il y a des choses à revoir et rediscuter ». Mais la Fsu attend des candidats que là aussi ils annoncent la couleur.
A quelques semaines de l’élection, la Fsu cible clairement les programmes de droite. Mais compte tenu de la division syndicale, ces déclarations suffisent-elles face aux programmes de démantèlement du service public ?
François Jarraud