Science et vie de la terre, ça concerne aussi le petit-déjeuner. David Baudonnel, professeur de SVT au collège Rep Vautrin Lud à Saint-Dié-des-Vosges (88) coordonne un projet axé sur le petit-déjeuner avec l’infirmière scolaire et le personnel de l’établissement. Après un diagnostic portant sur les habitudes alimentaires de 170 collégiens de 6ème, les élèves travaillent en accompagnement personnalisé sur la composition du premier repas de la journée et plus globalement sur l’équilibre alimentaire. C’est une des contributions de la SVT au Parcours santé. Mais pas la seule…
Quels sont les objectifs de votre projet axé autour du petit-déjeuner en 6ème ?
Tout d’abord, dans le cadre du parcours santé, l’objectif du projet est de faire prendre conscience aux élèves de sixième de l’importance d’un petit déjeuner quotidien, indispensable au bon équilibre de vie et garant de vitalité et favorisant l’attention et la concentration en classe. L’idée est aussi de faire acquérir les notions de bases sur la nutrition et faire adopter des comportements favorables à la santé.
Ensuite, dans le cadre du parcours citoyen, nous voulons faire prendre conscience de l’importance de consommer des produits locaux pour favoriser une consommation et une économie locales en développant notamment les circuits courts. Enfin, nous avons décidé de faire découvrir des produits biologiques, sains, bons et respectueux de l’environnement.
Comment s’est déroulé le diagnostic réalisé au collège ?
Le diagnostic a été réalisé sous forme d’un questionnaire portant sur les habitudes alimentaires des 170 élèves de sixième (aliments consommés, horaires, préparation du petit déjeuner, rituels…). Ce travail réalisé en amont a mis en évidence des disparités importantes entre les élèves du point de vue de la prise du petit déjeuner. Notamment près d’un tiers des élèves ne prend jamais de petit déjeuner !
Quel travail pédagogique demandez-vous à vos élèves en accompagnement personnalisé ?
Le collège Vautrin Lud étant en réseau d’éducation prioritaire, nous avons la chance de bénéficier de groupes à effectifs réduits, notamment au cycle 3 en Sciences et Technologie, ce qui nous permet de nous investir pleinement dans l’accompagnement personnalisé. Nous travaillons, dans ce cadre, en particulier sur les méthodes (apprendre à apprendre, construire une carte mentale, organiser son travail et son classeur…).
Dans l’objectif de la préparation du petit déjeuner, un travail a été consacré en accompagnement personnalisé dans un premier temps à la composition d’un petit déjeuner équilibré en partant du petit déjeuner pris par les élèves et dans un deuxième temps à la réalisation d’affiches sur l’équilibre alimentaire au petit déjeuner et les différents groupes d’aliments.
Quels retours avez-vous des collégiens ? Et des parents ?
C’est la première fois au collège Vautrin Lud qu’une telle action est menée et les premiers retours ont été très positifs. Les élèves ont été ravis de prendre leur petit déjeuner ensemble dans l’enceinte du restaurant scolaire du lycée attenant au collège. Même les élèves n’arrivant pas à manger le matin ont joué le jeu de l’équilibre alimentaire et l’infirmière scolaire était là, au contrôle des plateaux, pour corriger les éventuelles erreurs.
Un petit quiz sera distribué prochainement à l’ensemble des élèves de sixième et à leurs parents pour mesurer les connaissances acquises sur l’équilibre nutritionnel et les éventuels changements alimentaires constatés.
Comment s’est coordonné le projet au sein du personnel de l’établissement ? D’autres prolongements sont-ils prévus pour l’an prochain ?
J’ai assuré la coordination du projet en collaboration avec l’infirmière scolaire, Catherine Caparros, et avec le concours du personnel de la demi-pension du lycée Georges Baumont. L’idée d’un petit déjeuner « bio et local » s’est imposée naturellement et a séduit très rapidement les différents intervenants qui ont mis tout en œuvre pour proposer des produits locaux (pommes, yaourts, brioches, fromages…) et de qualité (pâte à tartiner sans huile de palme, lait bio…) aux enfants.
Cette action a coûté environ 1,70€ par élève, le projet a été financé par le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) du collège, et un dossier de subvention a été déposé au Conseil Départemental des Vosges.
Pour la deuxième édition l’an prochain, nous souhaitons donner de l’ampleur au projet en organisant par exemple des rencontres avec les agriculteurs de la région pour que les élèves puissent échanger avec les professionnels de chaque secteur et ainsi enrichir leur parcours avenir.
Vous menez d’autres actions via le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté de l’établissement, notamment sur la sexualité. Quelques mots sur la structuration de cette sensibilisation au cours des années collèges.
La réforme du collège, par son aspect curriculaire et spiralaire, a entraîné un éclatement de l’enseignement de la partie « reproduction humaine » sur les quatre niveaux du collège et non plus seulement sur la classe de quatrième. C’est pourquoi nous avons souhaité faire de même pour l’éducation à la sexualité.
Ainsi les élèves de cinquième vont profiter de la traditionnelle visite au centre d’information et d’orientation (CIO) pour se rendre au centre de planification et d’éducation familiale voisin, et découvrir le rôle de cette structure. Les élèves de quatrième vont bénéficier d’une intervention de l’infirmière scolaire et de l’assistante sociale en co-animation avec le professeur de SVT sur les différents champs de la sexualité humaine et sur le thème « loi et sexualité ». Enfin une sage-femme va intervenir auprès des élèves de troisième sur la thématique de la contraception.
Entretien par Julien Cabioch
Dans le Café