« Le Snuipp ne cède pas au fatalisme ». Alors qu’il n’est question, dans le débat électoral, que de sabrer des têtes de fonctionnaires et de tailler dans les budgets éducatifs, le Snuipp présente le 16 mars un Livre blanc qui regroupe ses exigences. Le premier syndicat du primaire rappelle la priorité au primaire et égrène ses revendications comme si de rien n’était. Objectifs : mettre l’école dans le débat électoral, convaincre les candidats aux élections et peut-être relever les espérances d’enseignants démoralisés. 2017 ? Même pas peur !
Parler haut et fort
« On voit bien que la situation nationale n’est pas bonne. On investit le débat politique sur la base de ce qui est nécessaire pour l’école. On veut faire réagir les candidats là dessus ». Christian Navarro, co-secrétaire général du Snuipp, fixe l’ambition du « Livre blanc » que le syndicat publie quelques semaines avant les élections. Alors que l’Ecole est quasi absente du débat politique, le Snuipp veut » porter haut et fort la voix des enseignantes et enseignants des écoles ».
6 milliards pour le primaire
Haut et fort ça commence avec la revendication d’un plan d’investissement de 6 milliards pour l’école primaire. Une somme calculée sur la base de la dépense moyenne pour le primaire dans les 11 pays de l’OCDE comparables à la France. En France on dépense 7201 € en moyenne pour chaque élève du primaire contre 9 744 pour les 11 pays.
« Tout le monde n’a pas pris la mesure de l’état de l’école primaire », explique F Popineau, co secrétaire générale. » Imaginer qu’on puisse améliorer l’école en supprimant des postes est scandaleux ». Le Snuipp demande un plan pour embaucher « plusieurs dizaines de milliers d’enseignants ».
Même calcul pour les effectifs élèves. En France on compte 19.4 élèves en moyenne pour chaque professeur du primaire contre 14.7 pour les mêmes pays. Et tout de suite il demande des maxima : 25 élèves par classe, 20 en éducation prioritaire : des seuils que Benoît Hamon a retenu dans son programme.
Aligner le temps de travail sur le secondaire
La troisième grande revendication c’est baisser le temps de travail à 18h + 3h de travail d’équipe. « On a la volonté d’aligner le temps de service des professeurs des écoles sur celui des enseignants du secondaire », explique C Navarro. « C’est l’égalité des services ». Cette baisse permettrait de faciliter le travail d’équipe.
C’est cet esprit d’équipe que défend aussi le Snuipp en gardant l’idée du directeur d’école pair parmi les enseignants. « On trouve qua ça marche bien », explique F Popineau. Le Snuipp manifeste ainsi son opposition à l’autonomie des écoles que plusieurs candidats ont inscrit à leur programme. « Le renforcement de la hiérarchie ne répondra pas aux besoins des écoles ». « Si demain matin il y a un directeur supérieur hiérarchique, ça ne diminuera pas les charges sur les collègues », estime R Metzger, co secrétaire général.
Le Snuipp va maintenant envoyer aux politiques son Livre Blanc. Et l’accompagner, à partir du 20 mars, de la mise en ligne d’une vidéo quotidienne sur Youtube.
François Jarraud