« Je développe en fonction des problèmes qui se posent aux collègues ». Présentation sobre, voire minimaliste. Efficacité pédagogique maximum. Depuis des années, près de 150 jeux attendent les professeurs des cycles 2 et 3 sur le site de Frédéric Misery. Un site tout simple, fruit d’années d’expériences, qui ne vise qu’à proposer des outils pour la classe là où l’ordinateur peut simplifier la vie du maitre.
150 jeux pour la classe
Pas de chichi, pas de fioritures. Depuis 2008, Frédéric Misery, professeur des écoles et formateur Tice en Ardèche, met à disposition des enseignants plus de cent jeux programmés avec amour pour être utilisés dans les classes du primaire.
Cela commence dès le CP avec des exercices sur la conscience phonologique (compter les syllabes, entendre les sons) ou sur le concept de nombre. Pour aller jusqu’à la maitrise de la langue : conjugaison, vocabulaire, orthographe ou la résolution de problèmes, comme « le parachutiste » sur les fractions.
L’informatique dépanne l’enseignant en réalisant instantanément des exercices sans cesse renouvelés que l’on réalise en ligne ou qui s’impriment. Le français et les maths dominent. Mais on trouve aussi des générateurs d’étiquettes, des générateurs de frises chronologiques ou de puzzles. Frédéric Misery programme tout. C’est sa passion, qu’il mêle à l’amour du métier d’enseignant.
Efficacité pédagogique
« Au début le site était une simple caisse à outils pour accompagner ma classe et me faire plaisir en développant de nouveaux logiciels », nous dit-il. « J’associe mes deux passions : enseigner et programmer. Depuis le site a grandi pour accueillir environ 150 jeux. Mais la présentation reste minimaliste. Ce qui compte c’est l’efficacité pédagogique.
« Le site reflète les questions que je recueille sur le terrain ou sur Twitter. Il se développe de façon anarchique simplement pour rendre service ».
Un bel exemple est donné avec les jeux de calcul mental. « Avant il fallait préparer des fiches. Je me suis dit que je pouvais mettre les élèves sur le jeu en ligne et ne plus leur donner de fiches ».
Adapté aux classes multi niveaux
Pourquoi cette recherche du gain de temps en classe ? Pendant une dizaine d’années, F Misery a enseigné au village dans une classe comptant 4 ou 5 niveaux. D’où l’obligation d’individualiser l’enseignement et d’encourager l’autonomie des élèves dans la plus belle tradition Freinet.
Mais en fait la plupart des logiciels ne sont pas vraiment conçus pour un usage individuel. Ils sont surtout prévus pour un usage en classe avec le vidéoprojecteur. « Ce qui compte c’est les interactions », explique F Misery. « Avec le vidéoprojecteur, ou le TBI, on peut interagir. On bénéficie de toutes les interactions de la classe ».
Autre idée forte : la répétition. « Avec l’informatique on peut répéter quotidiennement et s’entrainer. On peut aussi aller plus loin. Dans les jeux sur la numération, on manipule, on travaille la représentation du nombre ». Derrière le jeu c’est toute une didactique des maths, les travaux de Stella Baruk, qui se dessinent.
La modestie, F Misery la porte même quand on lui parle du temps passé à développer plus d’une centaine de jeux pour la classe. « Ca demande du temps. Mais ça fait partie des activités que l’on a tous, comme pratiquer un sport par exemple ». Mais un sport que l’on pratiquerait pour les autres.
François Jarraud