« L’égalité filles – garçons fait bien partie des missions de l’école ». Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen Cfdt, souhaite des formations en établissement par l’analyse de pratiques pédagogiques pour faire prendre conscience des stéréotypes.
Les ABCD de l’égalité ont été supprimés. Faut-il y revenir pour faire avancer la cause de l’égalité filles garçons à l’Ecole ?
L’éducation à l’égalité filles – garçons doit bien être développée. Faut-il pour autant réactiver un dispositif qui mobilise toute une vague réactionnaire ? Je ne le crois pas. On déplore le recul devant cette vague et la frilosité du ministère concernant des dispositifs bien identifiés de la lutte contre les LGBT phobies.
Mais il y a une volonté forte du ministère de développer cette éducation à l’égalité. Et il vaut mieux que ça se fasse plutôt qu’un objet, comme les ABCD, déclenche une campagne qui viserait le fond de cette action.
D’après le rapport du HCE il n’ya pas de véritable demande pour ces formations. Est ce le rôle de l’Ecole d’impulser quelque chose que la société juge peu important ?
Ca fait partie des missions de l’Ecole. Eduquer c’est accompagner pour aller plus loin. Par exemple, des disciplines scolaires sont aussi contestées dans la société. Si on estime que ces connaissances doivent être connues pour comprendre le monde il faut les enseigner malgré les résistances. Et ca fait bien partie des missions de l’Ecole que de travailler à la construction d’une société égalitaire. L’égalité est bien dans la devise de la République.
Il est important de voir comment on pourrait développer l’analyse de pratiques pédagogiques dans les établissements pour faire prendre conscience que inconsciemment on peut véhiculer dans nos pratiques des stéréotypes. Or il est difficile de prendre conscience de cela seul. Il faut une formation et donc du temps et un réseau de formateurs.
Quelle part le Sgen Cfdt prend à la formation à l’égalité ?
Beaucoup de nos syndicats organisent des formations pour nos adhérents et militants sur la question de l’éducation égalitaire. C’est le cas cette année à Strasbourg et Mulhouse ou encore en Ile de France avec le centre H. Auclert. C’est un sujet qui nous tient à coeur pour inciter l’institution à poursuivre une politique de fond, transversale aux disciplines et à tous les moments de la scolarité.
Propos recueillis par François Jarraud