Avec 4 311 créations de postes dans le premier degré,la rentrée 2017 s’annonce très positive. D’autant que les postes nécessaires à la formation ont déjà été couverts. Pourtant le Snuipp parle d’une « difficile équation ». Si beaucoup de postes sont créés, les dispositifs lancés par le ministère entrent en concurrence. Des tensions persistent sur le terrain et les engagements ministériels ne seront pas forcément tenus…
Une rentrée exceptionnelle
Particularité de la rentrée 2017, aucun département ne connait de perte de postes à la rentrée 2017 , annonce le Snuipp qui publie la carte des créations de postes dans les départements. Paris réussit même avec près de 3 000 élèves en moins à gagner 8 postes. La Seine Saint Denis, qui devrait avoir 2000 enfants supplémentaires, en gagne 600.
La rentrée semble donc exceptionnelle. Il y a un volant très important de nouveaux postes, une démographie stable et les besoins de la formation ont été assouvis. L’arrivée des nouveaux postes devrait donc améliorer les conditions de travail sur le terrain.
Mais des dispositifs qui se concurrencent
Mais pour le Snuipp , » les suppressions massives de postes des années Sarkozy n’ont pas été suffisamment compensées ». C’est ce qui permet au syndicat de demander « un investissement conséquent, inscrit dans la durée, dont l’école a besoin », alors que le candidat de droite annonce une saignée chez les fonctionnaires .
Deuxième facteur : le ministère a lancé de nombreuses priorités qui se font concurrence sur le terrain. Il faut répondre aux réalités démographiques mais aussi développer le « plus de maitres que de classes » : la ministre a promis qu’il y aurait un maitre dans chaque école prioritaire. Une promesse qui ne sera probablement pas tenue. Il faut aussi développer la scolarisation avant 3 ans, recréer un vivier de remplaçants, remettre en état les réseaux des Rased et appliquer les textes qui allègent le service en Rep+.
Engagement ministériel non tenu
Alors les tensions n’ont pas disparu sur le terrain. En témoigne la situation de la Somme. Le département perd 700 élèves et gagne 27 postes, une situation qui semble très positive. Pourtant une large intersyndicale Snuipp, Fo, Cgt, Sud, Sgen Cfdt appelle à un rassemblement après la classe le 28 février.
Le Dasen a décidé de donner la priorité à la scolarisation des moins de 3 ans en profilant les postes. Cela aboutit à un mouvement forcé pour des enseignants dans un département où les mutations sont déjà très difficiles. Une autre question de profilage pour un poste de directeur suscite également une forte opposition. L’autre priorité du Dasen c’est la reconstitution d’un volant de remplaçants. Conséquence : le Dasen a annoncé qu’il n’y aurait pas un maitres surnuméraire dans chaque école de l’éducation prioritaire. L’engagement ministériel ne sera pas tenu.
François Jarraud