Le bac doit-il être régionalisé ? L’enseignement professionnel doit-il être séparé définitivement du reste de l’enseignement secondaire ? L’enseignement général doit-il dépendre des considérations locales ? Voilà deux questions posées par les » 8 propositions aux candidat.e.s à l’élection présidentielle » que Régions de France a dévoilé le 8 février.
L’éducation c’est l’affaire des régions
Elargies avec la récente réforme régionale, les régions veulent grandir. Dans ce document , l’association des régions, devenue « Régions de France », demande une nette extension de ses compétences notamment en matière d’éducation.
» Il faut s’assurer que les nouvelles Régions puissent exercer pleinement leurs prérogatives sans que les administrations centrales ne cherchent à entraver ce mouvement par des instructions contraires à la volonté du législateur, ou tout simplement par inertie. Au-delà, il convient de libérer les énergies locales en simplifiant les règles qui compliquent l’expérimentation de nouvelles politiques », pose en principe Régions de France.
L’association des régions estime que l’échelon régional doit devenir » l’échelon du quotidien de nos concitoyens, pour leurs transports, pour l’éducation de leurs jeunes, pour leur emploi.. La lutte contre le décrochage scolaire et l’amélioration de l’articulation entre les formations secondaires, l’enseignement supérieur et l’emploi plaident aussi pour un renforcement du rôle de la Région dans ces domaines ».
Le bac transféré aux régions
Concrètement , les régions revendiquent une extension de leurs compétences en matière éducative. Elles demandent « le transfert de la carte des formations de l’enseignement général et technologique et du post-bac, afin de pouvoir construire de véritables schémas prévisionnels des formations facilitant l’articulation avec l’emploi et l’enseignement supérieur ». Elle exigent au passage une » simplification du baccalauréat conduite en association étroite avec les Régions », empiétant ainsi sur un pouvoir régalien.
Les régiosn demandent aussi le transfert de l’orientation scolaire (Centres d’information et d’orientation- CIO) « pour notamment favoriser l’enseignement professionnel et l’alternance », alors qu’elles ont déjà la compétence pour l’orientation non scolaire.
Davantage d’alternance dans un enseignement professionnel régionalisé
Les régions demandent aussi le transfert de l’enseignement professionnel avec le pilotage de l’enseignement professionnel « pour faire de l’alternance une filière d’excellence via le développement de l’apprentissage, notamment dans les lycées professionnels et le renforcement de l’alternance au lycée professionnel ». Globalement elles veulent étendre la place des entreprises dans les établissements : extension de la période des stages, présidence des conseils d’administration des lycées, aménagements des contenus des formations.
En diminuant le nombre des régions, la réforme de F Hollande a augmenté leur poids. Aujourd’hui elle facilite l’application des propositions de la droite nationale.