On peut être critique sur les prix internationaux comme le Global Teacher Price et apprécier les enseignants qui y sont proposés. Alors ne cachons pas le plaisir de voir une enseignante française retenue pour ce prix. D’autant que Marie Hélène Fasquel est bien connue des lecteurs du Café pédagogique pour avoir participé à plusieurs Forums des enseignants innovants.
Professeure d’anglais au lycée international Nelson Mandela de Nantes, Marie Hélène Fasquel a longtemps enseigné dans des lycées plus populaires du Nord. Depuis quelques jours elle sait qu’elle est retenue parmi les 50 enseignants du monde entier pour le Global Teacher Price , un prix remis par une fondation britannique avec le soutien des Emirats Arabes Unis. Le prix sera remis le 13 mars à Dubaï.
Depuis 2011 on a vu à plusieurs reprises Marie-Hélène Fasquel au Forum des enseignants innovants. En 2012 elle avait présenté un projet de podcast pour motiver des élèves particulièrement faibles. Au dernier Forum, elle a eu l’occasion de présenter un projet littéraire à N. Vallaud-Belkacem. Le Teacher Price est la suite de tout cela…
Sur quel projet avez vous été retenue pour le Teacher Price ?
On n’est pas retenu sur un projet mais une carrière. Ils récompensent quelqu’un qui est innovant et attentif aux élèves et dont l’influence est source d’inspiration pour les élèves et les collègues. Pour moi, ce qui motive mon élection ce sont aussi mes participations à Cyberlangues, les formations que j’anime, la veille numérique que je fais et les ouvrages que j’ai pu écrire.
Pourquoi avez vous candidaté ?
Je l’ai fait sans penser être retenue. Comme je le fais pour d’autres événements. Il y a la volonté de faire connaitre les travaux de mes élèves et aussi un peu d’amusement.
Que pensez vous faire du prix ?
Le prix va déjà me permettre de mettre en valeur notre profession. Je vois en formation ou autour de moi des enseignants très investis dans leur travail. Au Forum des enseignants innovants je rencontre des professeurs formidables. Or les enseignants ont une image médiatique déplorable. Déjà je reçois de nombreux messages de collègues qui me disent que ça fait du bien que l’on parle des enseignants de façon positive.
Ensuite si je gagne le prix je consacrerai son montant pour créer une association qui s’occupera de décrocheurs. Tous les gamins ont un talent. J’aimerais aider à ce qu’on le découvre chez les décrocheurs. Cela peut passer par des méthodes pédagogiques alternatives. C’est mon rêve.
Qu’est ce qui vous a aidé sur votre parcours ?
Beaucoup de gens. Le Forum des enseignants innovants me pousse chaque année à m’améliorer pour pouvoir y revenir. D’année en année j’ai réalisé des projets plus ambitieux. Il y aussi le site ESL Printable. C’est un site de partage de séquences qui est alimenté par des enseignants du monde entier. Mes élèves sont conquis quand il travaillent sur une fiche qui a tété réalisée par une enseignante du Zimbabwe ou du Portugal. Une autre expérience c’est celle des formations que l’Electronic Village Online. Cela permet de rencontrer des professeurs du monde entier qui proposent des formations sur leur temps libre à des collègues du monde entier.
Cette ouverture au monde c’est quelque chose d’important professionnellement ?
C’ets ce que je pratique avec mes élèves. Je les ouvre au monde. Donc j’y crois ! On apprend beaucoup en regardant travailler les collègues des autres pays qui ont une façon toute différente de faire. Il sont envie de partager. Moi aussi. C’est un besoin tout naturel.
Propos recueillis par François Jarraud
