La publication du rapport PISA provoque un certain trouble au Québec. Les premières lectures faites en particulier au ministère de l’éducation et rapportées par les médias semblaient pouvoir afficher une légitime satisfaction : le Canada est en tête de classement et le Québec est la meilleure de ses provinces. Les élèves y sont parmi les meilleurs en sciences, en mathématiques et en lecture. Le ministère a aussi souligné le faible écart entre les résultats des élèves les plus performants et les moins performants. Mais rapidement quelques éditorialistes faisant une lecture plus approfondie et plus critique ont tempéré l’enthousiasme de mise. Ainsi, La Presse relève que « moins de 52% des écoles québécoises sollicitées ont participé à la dernière édition des tests, alors que le taux minimum exigé est de 85% ». Le Devoir pour sa part, signale que « La Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), qui représente 2050 directeurs et directeurs adjoints d’établissement, lui a confirmé qu’elle a boycotté le PISA pour protester contre le gouvernement Couillard. » Ce qui a abouti à une sur-représentation des établissements privés. Ces éléments ont conduit les rapporteurs de PISA à noter qu' » il a été décidé que les résultats de la province de Québec doivent être traités avec circonspection, en raison d’un possible biais de non-réponse, et qu’une note à ce sujet devrait figurer dans toutes les analyses régionales internationales et dans le rapport pancanadien. »
Or, cette situation n’est pas un accident affectant seulement la dernière édition de PISA. Les trois éditions précédentes faisaient déjà état d’un taux de réponse des écoles québécoises insuffisant pour être considéré comme correctement significatif.
Jean Horvais