La publication des rapports de la Commission des Finances et de celle de l’enseignement du Sénat, situé majoritairement dans l’opposition, apporte un éclairage intéressant sur le budget de l’éducation nationale. La majorité sénatoriale LR marque sa nette opposition aux mesures de revalorisation des enseignants. Elle soulève aussi une nouvelle fois le devenir du dispositif Sirhen.
« Une telle hausse des dépenses de personnel est difficilement soutenable pour les finances publiques ». Tout au long du rapport établi pour la Commission des finances, Gérard Longuet critique l’effort de revalorisation. En 2017 le budget de l’enseignement scolaire augmente de 3 milliards essentiellement pour cette raison.
Au primaire la hausse est de 1.1 milliard dont 140 millions liés à la création de 4 311 postes, 377 millions de dépenses catégorielles (PPCR et Isae), 108 millions liés à la hausse du point d’indice et 117 du fait du GVT, c’est à dire des avantages liés à l’ancienneté des enseignants.
Dans le secondaire c’est 1.2 milliard de dépenses de personnel en plus en 2017 dont 118 liés à la création de 4 550 postes, 224 pour le PPCR, 183 du fait d ela hausse du point d’indice et 123 en raison du GVT.
Le rapport souligne aussi la hausse des dépenses sociales, notamment la revalorisation de la bourse des lycéens et la prime de retour aux études. Pour la commission de l’éducation du Sénat, Jean Claude Carle fustige « un budget électoraliste » et la « croissance insoutenable des dépenses de personnel ».
Un moment intéressant du rapport Longuet est celui où il évoque le projet Sirhen. Ce système informatique et censé faire la paye du million d’agents de l’éducation nationale. Imaginé en 2007 pour faire des économies, Sirhen n’est toujours pas opérationnel et ne le sera pas avant 2020 officiellement. Actuellement seulement 18 000 agents ne bénéficient. Les couts de développement ont explosé. On est passé de 80 millions à 393 millions pour un dispositif qui devrait, pour toute la durée de sa vie, faire économiser 72 millions. Le rapporteur « appelle à la raison le ministère en abandonnant le projet ». Mais il y a peu de chances que l’administration écoute…