Publié dans le cadre de la semaine de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, un rapport de la Depp dresse un tableau de la place des genres dans la grande machine de l’éducation. Surprise : si la hiérarchie a un sexe, les disciplines scolaires en ont aussi.
Inégalités de revenu
Si l’Education nationale a une ministre, sa structure hiérarchique ne reste pas indifférente aux stéréotypes de genre. Ainsi seulement 31% des proviseurs de lycée sont des femmes contre 57% des adjoints de collège. Seulement un inspecteur général sur trois (31%) est une femme, 42% des IPR mais 47% des IEN. Chez les enseignants, 82% des professeurs des écoles sont des femmes, 64% des certifiés mais seulement 34% des professeurs de chaire supérieure.
Cette hiérarchie implicite se retrouve au niveau salarial. A tous les niveaux , le salaire net mensuel des femmes est inférieur aux hommes. Ainsi quand le certifié gagne en moyenne 2 637 €, la certifiée en touche 2 497. L’écart attient 200 euros chez les inspecteurs (4 208 contre 3 998) et presque autant chez les directeurs d’école (2 666 contre 2 450). En moyenne les enseignants hommes perçoivent 8% de plus que les femmes. Plusieurs facteurs jouent comme le fait de pouvoir faire davantage d’ heures supplémentaires pour les hommes et peut être des carrières plus rapides chez les hommes.
Le sexe des disciplines
Mais dans l’Education nationale, les disciplines aussi ont un sexe. On le sait chez les élèves où le déséquilibre entre les genres est fort dans de nombreuses filières. Mais c’est la même chose dans les disciplines d’enseignement.
Ainsi quand le slettres sont à 84% féminines, la philosophie est par contre plutot virile (55% d’hommes). Les langues, la SVT sont aussi des bastions féminins. Le génie mécanique est viril à 94% quant les biotechnologies sont féminins à 90%. Les stéréotypes de genre , contre lesquels l’Education nationale se bat, sont visibles même dan ce qui lui est le plus cher : l’identité disciplinaire.
François Jarraud