Twitter peut-il faire des écoliers des écrivains ? En apparence, avec ses 140 caractères, non. Régis Forgione et Bruno Mallet, deux professeurs des écoles, montrent qu’au contraire Twitter peut stimuler l’envie d’écrire et de s’emparer du patrimoine littéraire national. Une révolution qui s’appelle #Twittconte.
Revisiter l’étude et la rédaction de conte
Bruno Mallet et Régis Forgione sont tous deux professeurs des écoles depuis une quinzaine d’années. Bruno enseigne à Mée sur Seine (77) en CM1 et Régis dans une école Rep+ à Freyming Merlebach (Moselle) en CM2.
A cette rentrée, #Twittconte entame sa troisième année. Et déjà une vingtaine de classes se sont inscrites à ce remarquable projet pédagogique.
« Lee collègues me disent que le travail sur le conte devient vite fastidieux pour les élèves. La rédaction du conte, une tâche scolaire habituelle, devient interminable. Avec #Twittconte il n’y a pas cette lassitude », explique Régis Forgione.
L’idée de #Twittconte, c’est de faire comme si les personnages des contes disposaient d’un smartphone et d’un compte Twitter.
« On étudie un conte traditionnel, Barbe bleue ou le Chaperon rouge par exemple, ou plus récent, comme le Prince de Motordu, comme d’habitude, poursuit-il. On en tire le schéma narratif, les personnages. Mais on confie deux personnages à la classe. Les élèves doivent imaginer ce que font leur personnage dans les moments creux du conte ».
Différencier l’enseignement
La classe construit ainsi un récit jusqu’à l’échanger avec l’autre classe. « Ce jour là il s epasse des choses », explique Bruno Mallet. « On y passe toute la journée. Les personnages se mettent à vivre puisqu’ils doivent interagir avec les réactions de l’autre classe ».
« On partage ainsi des contes traditionnels, du patrimoine commun », souligne R Forgione. « Mais en leur donnant une dimension interactive qui nourrit le récit ».
« Les élèves ne lâchent rien. Ils ont une grande dimension d’invention », explique B Mallet. Par exemple ils illustrent les tweets de dessins ou les agrémentent avec des sons. « Twitter permet avec son petit format à tous les élèves de participer au récit commun. Il permet de différencier ».
Au final, les classes rédigent un vrai récit dans l’interaction et l’enthousiasme. Ces nouvelles aventures des bons vieux contes nourrissent les nouvelles classes.
« On va accompagner les enseignants qui ne connaissent pas Twitter. On apprend beaucoup de ces échanges avec les collègues », souligne B Mallet.
#Twittconte reprend vie cette année. Vous pouvez vous aussi redonner vie aux contes de l’enfance avec Twitter.
François Jarraud