Très sévère sur la refondation, la FSU entend intervenir dans le débat électoral sur l’Ecole. Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, la première fédération syndicale de l’éducation, a fait plus qu’un bilan de rentrée le 5 septembre. Accompagnée des dirigeants des différents syndicats affiliés, elle entend que sa fédération combatte les populistes sur leur programme éducatif.
La refondation ? Un gâchis
« Il y a un risque que l’Ecole soit maltraitée. C’est un sujet sérieux qu’il ne faut pas laisser partir en vrille ». Le 5 septembre, Bernadette Groison a annoncé deux événements et des thèmes de débat pour défendre la conception de l’Ecole de la FSU en démontant les thèmes de campagne qui se profilent à droite.
Mais la FSU se veut aussi très critique sur le bilan du quinquennat Hollande. La refondation ? « Un grand gâchis », annonce-t-elle. « Le gouvernement n’a pas su créer un vrai projet pour la jeunesse. Il n’y a pas d’enthousiasme dans les écoles ». Pour elle, la refondation tient du « bricolage ». La preuve c’est que les enseignants n’ont rien vu changer.
B Groison dénonce « des créations de postes insuffisantes », une formation « au milieu du gué », une revalorisation à laquelle il manque « un plan de rattrapage ». A la fin de la refondation, la FSU estime « qu’il faut transformer le système éducatif très vite pour permettre à tous les jeunes de réussir ».
Pour elle, il faut agir en « faisant confiance au personnel » et en cessant les injonctions hiérarchiques, « continuer à faire évoluer les métiers » de l’enseignement pour « sortir les enseignants de leur isolement », développer les passerelles entre le sniveaux d’enseignement. Il s’agit donc d’aller « plus loin » que la refondation.
Défendre les diplômes et les postes
Mais la question du moment c’est la campagne électorale et ses retombées sur l’Ecole. La FSU veut combattre l’idée que les diplômes ne servent à rien. « L’insertion professionnelle dépend du diplôme », affirme B Groison. « Le diplôme n’est pas un obstacle pour les jeunes si on arrive à les accompagner ». Un discours qui est aussi une réponse à l’abaissement de la VAE à un an d’ancienneté qui permet à un jeune d’accéder plus facilement au diplôme en dehors de l’école, comme le rappelle Jérome Dammerey, secrétaire général du Snuep.
Interrogée par le Café pédagogique sur l’autonomie des établissements, qui s’avère le grand thème de campagne à droite, B Groison précise qu’un « cadre national est nécessaire pour lutter contre les inégalités ». « On est hostile à toute régionalisation de l’éducation ». « Dans la réforme du collège l’autonomie des établissements produit des inégalités », précise F Rolet, secrétaire générale du Snes.
La FSU veut que l’on continue à créer des postes et promet d’être « vigilante et offensive » dans le débat électoral. « On sera d eceux qui vont essayer qu’il y ait un vrai débat sur l’éducation ».
La fédération a déjà posé des rendez-vous. Au delà de la grève du 8 septembre, un colloque sur le projet éducatif est prévu à Paris les 7 et 8 décembre. Des Etats généraux de la formation seront organisés les 11 et 12 janvier.
François Jarraud