Publiée au B.O. du 25 août, une circulaire redéfinit le parcours de formation des élèves en situation de handicap. Il revient sur « les réponses différenciées pour une école inclusive » et présente les PPRE, les PAI, les nouveaux PAP et les PPS ainsi que la procédure de saisine des MDPH. Ce texte fondamental répond il aux attentes des familles ? Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph, une fédération d’associations de parents, revient sur ce texte.
Cette circulaire était-elle nécessaire ?
On a beaucoup collaboré à la rédaction de ce texte donc on en est content. Oui elle est nécessaire car elle récapitule tous les outils et tous les chemins possibles. Elle montre la graduation des possibles pour les enfants. Elle est aussi indispensable pour la mise en oeuvre du PPS. Elle recense tous les outils. Quand on la lit on s’aperçoit que la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour les enfants handicapés…
Répond elle aux problèmes qu’ils rencontrent ?
La problématique majeure c’est que sur le terrain les pratiques sont loin d’être celles de la circulaire. Mais cela provient plus des MDPH, qui sont noyées, que de l’Education nationale. Aujourd’hui les PPS ne sont pas faits par les équipes pluridisciplinaires car peu de MDPH se sont préparées à les faire, entre autre pour des problèmes de compatibilité informatique entre les nomenclatures. Le texte montre ce qu’il faudrait faire. Il ne règle rien.
Au niveau Education nationale , l’observation des besoins des enfants, le Geva-sco, est aussi très inégale d’un lieu à l’autre. Les Geva-sco sont mal remplis. Cet outil de base du PPS s’il est défaillant entraine toute la chaine derrière…
L’application d e la circulaire dépend de beaucoup d’acteurs en dehors de l’éducation nationale qui ne sont pas en ordre de bataille aujourd’hui. Pour nous parents, on va pouvoir s’appuyer sur la circulaire pour faire avancer les choses.
Un point intéressant d’ailleurs c’est qu’elle précise les responsabilités du chef d’établissement. Les enseignants trouveront aussi dans les annexes des conseils efficaces pour la mise en oeuvre du PPS par cycle. Il faut les regarder.
Aujourd’hui il y a beaucoup de retard pour la scolarisation dans le second degré. Vous pensez que cela va évoluer dans le bon sens ?
Nous sommes perplexes. Car les dispositifs ULIS sont difficiles à mettre en oeuvre notamment pour les enfants souffrant de troubles des fonctions cognitives s’ils ne sont pas accompagnés. Or ça coince toujours pour obtenir des accompagnateurs. Pour une vraie inclusion dans le second degré en ULIS ils ont besoin d’être accompagnés. J’espère qu’il y aura plus de souplesse dans les académies pour cet accompagnement même en ULIS. La problématique du lycée et de l’accompagnement en apprentissage reste entière aussi.
Il reste des difficultés du coté de l’éducation nationale ?
Du coté de l’éducation nationale, on va demander que les équipes soient formées pour renseigner le Geva-sco. On veut aussi résoudre la question des temps partiels de scolarisation en maternelle et au primaire. Pour les familles c’est une source d’usure. Et pour l’enfant cela se fait au détriment de leur parcours. J’espère qu’avec le PPS, qui flèche le temps de scolarisation, on va pouvoir avancer.
Aujourd’hui on demande aux enseignants de prendre en charge des enfants qui ont des troubles très variés. Vous pensez qu’il y a eu des progrès dans leur formation ?
Non et c’est un vrai problème. On n’a pas de retour sur la formation initiale des enseignants. Sur le terrain certains rectorats ont mis en place des formations mais c’est rare. Il y a la formation à distance mais il y a besoin de plus. Les enseignants ont besoin de groupes de parole et d’être accompagnés.
Propos recueillis par François Jarraud