L’EMC peut-il voler au secours de l’école inclusive ? Ce nouvel enseignement, parfois boudé par les enseignants car jugé ringard ou moralisateur, peut devenir un bel outil d’intégration. C’est l’expérience du projet « EMC Partageons » lancé sur Twitter par Valérien Florentin, directeur d ‘école, Mélanie Bachimont, enseignante spécialisée, et Christelle Prince, conseillère pédagogique.
C’est la rentrée et le téléphone de Valérian Florentin ne cesse de sonner. Professeur des écoles depuis 8 ans, V Florentin dirige une école à Fresnes (94). Il s’apprête à lancer la deuxième édition « d’EMC Partageons », un projet original qui utilise l’enseignement moral et civique (EMC) au bénéfice de l’inclusion scolaire.
L’EMC discipline inclusive ?
« L’EMC est parfois une matière délaissée », nous a-t-il dit. « Or l’EMC se prète particulièrement à la réflexion. Elle peut servir de base à des échanges entre enfants quelque soit leur niveau scolaire? Car tous les enfants sont capables de réfléchir ».
Alors que les défis maths ou orthographe se multiplient, c’est bien parce que l’EMC n’etspas une discipline comme les autres que V Florentin, M Blanchimont et C Prince s’en sont emparés pour mener un projet plus large : jeter des ponts entre tous les enfants et notamment entre les classes de l’enseignement spécialisé (ULIS) et les autres.
« C’ets ce coté inclusif qui m’a plu », confie V Florentin. « Les enfants des UIlis comme ceux de CM2 peuvent réfléchir aux droits de l’homme ou à l’égalité ensemble quelque soit leur âge ou leur niveau scolaire ».
Twitter le support adapté
Twitter s’est avéré très utile pour ces échanges entre classes. D’abord parce que le format limité s’avère particulièrement adapté à l’expression de tous quelque soit le niveau. « Twitter donne aussi la possibilité à chaque élève de donner son avis personnel , ce qui est très important pour l’affirmation de soi », souligne V Florentin. « »Il laisse aussi de straces. Ces tweets deviennent une trace écrite de la réflexion de la classe et des échanges. Ils sont aussi un point de départ pour amorcer la réflexion sur un nouveau sujet ».
Une centaine de classes
L’année dernière, EMC partageons a échangé sur la laïcité, la discrimination, la liberté. « On a aussi beaucoup travaillé sur les émotions », rappelle V Florentin. « Etre capable d’exprimer ses émotions et de voir celel des autres c’est fondamental ».
Le résultat s’est vu dans la classe. « Difficile de mesurer l’impact du projet », reconnait V Florentin. « Mais j’ai vu les élèves adopter vraiment les « messages clairs », ce qui a fait beaucoup de bien au climat scolaire. « Des liens se sont créés entre les classes ULIS et les autres. Cela a débouché sur des visites. Le projet a amené de la sérénité et une école plus inclusive ».
Cette année, EMC Partageons s’apprête à repartir. Une centaine de classes sont déjà inscrites, de Lomé à Barcelone et surtout de Marseille à Bar le Duc et de Cestas (33) à Besançon.
François Jarraud