Localisée sur deux académies, la crise du recrutement s’est néanmoins approfondie aux concours 2016, annonce le Snuipp, avec 665 postes vacants. Le syndicat demande le recours systématique aux listes complémentaires et la mise en place de pré-recrutements.
Tensions bien installées à Créteil et Versailles…
Selon le Snuipp, 665 postes ne seraient pas couverts aux concours de professeurs des écoles 2016, soit deux fois plus qu’en 2015 où le déficit de 334 postes ne concernait que Créteil. En 2016, il manquerait 424 admis à Créteil et 209 à Versailles.
La tension était déjà perceptible en 2015 avec 11 394 candidats admis pour 17 429 admissibles. Au final seulement 10 839 candidats étaient admis et 1 543 étaient recrutés sur liste complémentaire. Créteil était déjà dans le rouge avec 1219 admis pour 1540 postes mais seulement 1610 admissibles. Versailles avait admis 1430 candidats pour couvrir la totalité de ses postes et défini 230 candidats en liste complémentaire. Pour atteindre ces chiffres, les jurys avaient été généreux. Le seuil d ‘admission était de 7.2 en Guyane, de 8 à Créteil, de 9.3 à Versailles contre 13.5 à Rennes
Ou crise du recrutement ?
Pour le Snuipp, « ces nouvelles pertes signent une crise de recrutement qui s’installe et qui se cristallise notamment sur les académies de Créteil, avec 424 pertes, et de Versailles, avec 209 pertes. Même si certaines académies font le plein, l’attractivité pour le métier ne s’améliore pas ».
Ce déficit d’enseignants n’est pas une nouveauté. Le rapport de la Cour des Comptes sur le budget 2015 évalue à 3959 postes, premier et second degré confondus, le nombre d’emplois non couverts depuis 2012. Le premier degré est notamment touché par une perte importante de stagiaires, souligne la Cour des Comptes, qui aggrave les conditions réelles de recrutement.
En 2016, le ministère avait prévu 3835 postes supplémentaires dans le premier degré . Créteil proposait 1635 postes et Versailles 1615. En 2015 seulement 1610 personnes avaient franchi la barre de l’admissibilité à Créteil et 1984 à Versailles. C’ets dire que l’objectif était très ambitieux.
Appel général aux listes complémentaires
Le Snuipp demande « que soit garanti partout le recours systématique à la liste complémentaire à hauteur des besoins, y compris pour le concours supplémentaire de Créteil, et les concours internes et le concours 3ème voie » et que « les académies déficitaires puissent recourir à la liste complémentaire d’autres académies sur la base du volontariat des stagiaires ».
Mais il demande aussi » l’ouverture de discussions pour travailler à la mise en place de véritables pré-recrutements garantissant une autonomie financière qui permettrait aux étudiants de se consacrer entièrement à leurs études ». Une critique implicite des dispositifs EAP 1 et 2 et du dispositif M1 en alternance installé à Créteil et en Guyane. « Le SNUipp-FSU revendique aussi une réelle amélioration des conditions de formation et d’entrée dans le métier des nouveaux enseignants, ainsi qu’une revalorisation salariale ».