Voiture balai de l’éducation nationale. C’est un peu ce qu’a été le Conseil supérieur de l’éducation du 30 juin qui a ramassé les éclopés des textes ministériels. Le CSE est sollicité pour réparer les textes mal fagotés défaits par le Conseil d’Etat. Alors il est question de dissections et des horaires de 6èmes. Le ministère y glisse quelques promesses, comme les conseils de la vie collégienne, des allègements en SES ou en bac pro. Et il répond enfin à une promesse faite aux parents par le candidat Hollande en 2012 et annoncée en 2015 mais un peu oubliée depuis…
Un Conseil supérieur de l’éducation de fin d’année normalement c’est calme. Le 30 juin ce n’est pas le cas car certains points suscitent des affrontements un peu démesurés.
SOS Brexit !
Le plus violent affrontement oppose les représentants du Medef aux syndicats enseignants. « On allège les programmes et on finit par le Brexit ! », clame le syndicat patronal. Il s’agit de l’allègement du programme de SES en seconde. Les enseignants n’ont plus que 6 chapitres a traiter sur l’année dont 4 sont imposés (Comment les revenus et les prix influencent les consommateurs, qui produit des richesses, le diplôme, comment devenons nous acteurs sociaux) et 2 doivent être choisi parmi les 6 autres thèmes.
Pour Thibault Lanxade, vice-président du Medef en charge des TPE PME, « en l’amputant d’un enseignement essentiel, le projet de la ministre brade le programme d’économie de Seconde. Tout doit être fait au contraire pour insuffler l’esprit et le goût d’entreprendre le plus tôt possible, par un enseignement en phase avec la réalité quotidienne des entreprises ».
L’allègement avait été demandé par l’Apses, association des professeurs de SES. Alexis Torchet, représentant le Sgen au CSE, voit dans le comportement du Medef « un jeu de posture » conforme à leur dénonciation constante des programmes de SES.
Les horaires de 6ème rétablis
Seconde prise d’armes à propos des horaires de 6ème. Le Conseil d’Etat a annulé la pause méridienne de 90 minutes et la durée de la journée (6h maxi). Le ministère veut le rétablir. Sur ce sujet s’opposent la Fcpe qui voudrait une application intégrale du texte et le principal syndicat de personnels de direction. Pour le Snpden, la pause méridienne est « une réglementation démagogique sans moyen au prix de la sécurité des collégiens ».
Fixer des contraintes sur les emplois du temps complique le travail des chefs d’établissement et le Snpden veut le faire savoir. Tous les établissements n’ont pa snon plus les moyens de garder les élèves sur l’heure de déjeuner.
Coté Fcpe on veut au contraire élargir les mesures à tous le collégiens et n’admettre aucune dérogation. « Je m’interroge sur le maximalisme de la Fcpe », nous a dit A Torchet du Sgen. C’est aussi le sentiment de Valérie Sipahimalani, secrétaire nationale du Snes qui juge impossible d’interdire toute dérogation à ces mesures.
Des conseils de la vie collégienne
Le ministère a aussi présenté son projet de texte sur les conseils de la vie collégienne. Le Snes et le Sgen ont tous deux voté le texte qui permet une certaine souplesse e mise en oeuvre. La Fcpe La FCPE est elle aussi satisfaite. « C’est une avancée, réelle, qui va dans le sens de la convention internationale des droits de l’Enfant. Il faut maintenant faire vivre ces CVC pour améliorer la vie des collégiens en prenant en compte leurs avis et pour favoriser leur engagement à travers des expériences constructives ».
Dissections en SVT
« C’est un sujet qui a fait rire la directrice de l’enseignement scolaire », nous a dit V Sipahimalani, du Snes, « alors qu’il s’agit de respecter les pratiques des professionnels ». Une décision du Conseil d’Etat, en avril, avait annulé l’interdiction de disséquer des animaux en classe. Le texte, signé par la ministre elle-même, la rétablit s’agissant de dissections à l’aide d’animaux élevés à cette fin. « C’est un texte mal rédigé » estime V Sipahimalami. « Par exemple il fait référence aux invertébrés, une notion qui n’est plus utilisée en SVT ». Pour A Torchet, « le texte ne résout pas vraiment la question ».
Allègements en enseignement professionnel
Les allègements en bac professionnel auront fait moins de bruit qu’en SES. Le ministère propose de reporter en première le contrôle continu lié aux diplômes intermédiaires (CAP et BEP) dans les matières professionnelles et en maths – sciences et PSE.
Le contrôle continu de 2de en maths sciences et PSE est supprimé. Ainsi en maths sciences on passe de 6 à 4 évaluations. Pour les matières professionnelles, l’épreuve de seconde passe en première.
Le Snuep Fsu salue cet allègement qui « abaisse la pression certificative sur les lycéens et recentre l’action des enseignants sur la formation des élèves ». A Torchet, pour le Sgen, est plus circonspect. « Il y a un risque de rétablir une vraie semaine d’épreuves terminales en première ».
François Jarraud
L’annulation par le Conseil d’Etat