Présenté à la Commission des finances du Sénat le 29 juin, un rapport de la Mission Recherche et enseignement supérieur invite à couper les bourses immédiatement aux étudiants non assidus. Présentée comme une mesure de justice sociale, cette mesure ne frapperait que les boursiers et elle ignore la réalité de leur vie.
Le rapport présenté par Philippe Adnot (non inscrit) porte sur le contrôle des conditions de maintien des droits des étudiants boursiers. Il révèle que le contrôle d’assiduité des étudiants boursiers est mal fait en université. Une partie des boursiers remettrait une copie blanche aux examens.
Pour le rapporteur il faut « garantir une plus grande équité entre les étudiants et attester du « service fait ». Les étudiants remettant copie blanche ou pas assidus se verraient immédiatement supprimer leur bourse. Mieux ils perdraient tout droit à une bourse à l’avenir.
Plutôt que récupérer des moyens sur le crédit fiscal sur le soutien scolaire, le soutien aux écoles hors contrat ou encore le cout des filières les plus élitistes, P Adnot préfère faire des économies sur les étudiants pauvres. Le problème c’est que le montant des bourses ne permet pas d’assurer le « service fait » dont parle son rapport. Beaucoup d’étudiants pauvres doivent travailler en plus de leurs études ce qui pose des problèmes d’assiduité surtout dans les universités les plus élitistes.
Le controle du travail des étudiants boursiers est légitime mais leur cas ne peut pas être traité à la va vite de façon automatique. Il faut tenir compte des réalités effectives de leur vie et de la place que leur fait l’université. Ce que propose P Adnot c’est simplement l’élimination des étudiants pauvres de ces formations et d’aggraver la sélection par l’argent déjà bien réelle dans le supérieur.