La chute du nombre d’enfants scolarisés avant 3 ans a été arrêtée sous le quinquennat Hollande. Mais leur nombre reste stable montre une nouvelle étude de la Depp. Elle souligne aussi des inégalités régionales. La « priorité au primaire » n’est pas descendue jusqu’à ce niveau.
Un taux stabilisé
11% des enfants de 2 ans sont scolarisés remarque cette Note de la Depp. Un taux atteint en 2012 et stabilisé depuis. On reste très loin des 35% du début du siècle. La situation est un peu meilleure en REP où 17% des enfants sont scolarisés et en REP+ où on atteint 22%.
Malgré tout, la carte des taux de scolarisation ne coincide pas avec celle de l’éducation prioritaire. Les taux les plus élevés sont dans l’ouest, le nord et la bordure du Massif central. On observe un faible taux de scolarisation en Ile de France par exemple alors que le nombre des REP est élevé. Le cas de la Seine Saint Denis est emblématique.
La qualité n’est pas au rendez-vous
Comment expliquer cette situation ? La progression lente des moyens sur le terrain depuis 2012 est allée à d’autres priorités comme l’ouverture de classes face à la pression démographique ou le « plus de maitres que de clases ». Les exceptions, à l’ouest et ailleurs, donnent à penser que les académies ont surtout plus sensibles à la concurrence avec le privé qu’à l’urgence sociale. Enfin les communes populaires se montrent parfois réticentes à pour investir dans de nouvelles écoles. Elles ont pris l’habitude , comme les académies, de considérer la maternelle comme une variable d’ajustement des moyens.
Parmi les facteurs qui expliquent aussi cette situation il faut aussi citer la qualité de la scolarisation. Seulement 7% des enfants de moins de 2 ans sont scolarisés dans une classe spécifique. 93% sont mélangés avec des enfants plus agés dans des classes qui regroupent en moyenne 17 enfants. Cela doit probablement faire reculer des parents tant ces tout petits nécessitent une attention particulière.
Un plan d’optimisation des moyens
Début avril, la ministre a annoncé le lancement d’un plan de scolarisation des moins de 3 ans dans les quartiers de l’éducation prioritaire. A la rentrée, les Dasen feront connaitre aux caisses d’allocations familiales (Caf) les zones où il sera possible d’offrir des places en très petite section (TPS). La Caf contactera les parents par mail pour leur proposer ces places. Le plan se limite donc juste à tenter de remplir des places vides là où il y en a, c’est à dire, révèle la Note, principalement en zone rurale et à Paris.