En visite à Strasbourg le 16 juin, N Vallaud Belkacem est revenue sur les Parcours d’excellence présentés début janvier à l’Assemblée nationale. Alors que ces Parcours sont annoncés pour la rentrée, le dispositif reste dans un flou sur ses moyens, ses encadrants et sa finalité. Est-ce vraiment une bonne idée ?
Quelle autocensure ?
Présentés devant l’Assemblée nationale en janvier comme un élément de la politique ministérielle en faveur de la mixité sociale, les Parcours d’excellence veulent lutter contre « l’autocensure » des jeunes d’origine populaire grâce à un « coaching collectif et des visites culturelles ». Au collège, cette « autocensure » des jeunes reste encore à établir. Les données existantes montrent que les demandes d’entrée en 2de générale sont fortes en 3ème des collèges populaires même si le traitement qui en est fait par l’éducation nationale n’est pas le même que dans les collèges non prioritaires et dépend largement de l’origine sociale des élèves.
Un dispositif flou
Le dispositif devrait concerner des élèves volontaires de 3ème des collèges Rep+ à la rentrée, soit environ 12 à 15 000 jeunes. Il les suivrait ensuite au lycée.
Ces élèves bénéficieraient de tutorat en groupes d’une dizaine d’élèves « pour renforcer la maitrise des connaissances », de l’aide au travail et « des visites culturelles et des temps de renforcement en culture générale ». Leur encadrement serait assuré par des étudiants des universités et des grandes écoles , des associations, des entreprises et des militants des associations de parents d’élèves. Mais à quelques semaines de la rentrée , le ministère n’est pas capable de chiffrer le coût de ce dispositif. Il devrait être fixé par un comité d epilotage qui devrait être créé fin juin. C’est que la question est aussi liée à celle du service civique des étudiants qui n’est pas encore fixé.
Un modèle qui n’a pas montré de fruits
Ce modèle de l’accompagnement et des sorties culturelles vient tout droit des internats d’excellence de N Sarkozy. On en attend qu’il résolve les difficultés d’apprentissage qui n’ont pas pu être traitées en classe. Or l’essoufflement des dispositifs d’excellence existants, leur faible efficacité évaluée ne plaident pas en ce sens. P Rayou, dans « Aux frontières de l’école » montre par exemple comment les dispositifs de soutien associés aux internats d’excellence ont finalement porté peu de fruits. Il montre que concevoir une aide en dehors des cours est peu pertinent. Que les visites culturelles se sont fortement réduites car vides de sens. Et aussi que les apprentissages ont à avoir avec leur sociologie.
Un effort pour trouver des enseignants titulaires et expérimentés pour les collèges prioritaires aurait peut-être plus d’effet sur le devenir scolaire de ces jeunes. Baisser le nombre d’élèves par classe de façon importante aussi. Mais le minsitère semble plutôt acquis à l’idée qu’il faut « aider » les collégien « volontaires », voire « méritants ».
François Jarraud